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Le burnout du chasseur de nuit

Ceux qui "font le travail" de dissuasion en plaine, soit tous ceux qui sont concernés par le sanglier et ses dégâts sont en principe sur la brèche depuis le printemps par le tir de nuit. Ce travail, cet investissement personnel pour la communauté commence forcément à laisser des traces sur les organismes au point de peser sur les retours en voiture avec le risque de somnolence, sur la gestion du quotidien, le rythme chrono-biologique, l'ambiance familiale.

Maintenant si vous jetez un coup d’œil sur la liste de dépôt des prélèvements au laboratoire vétérinaire, vous pouvez être pris de doutes sur le risque de burnout des chasseurs concernés, tout particulièrement sur les territoires mixtes. Les techniciens de la direction de la santé ne sont pas loin du chômage technique, tant les dépôts sont peu nombreux.

Maintenant si le chasseur en sortie tend l'oreille, même vieillissante, l'écho des carabines ne semblent pas devoir perturber la quiétude des rurbains, tant les tirs sont inexistants, en tout cas dans la périphérie de la forêt de Haguenau.

C'est qu'effectivement il doit bien y avoir moins de sangliers comme on vient encore de me le dire.

J'ai pourtant quelques doutes, à moins que nous ne détenions un territoire d'exception ou un maïs spécial qui fait office d'attractif. Ah le spectacle fut royal dimanche dernier sur la chasse voisine, digne de Seasons, trois quart d'heure de vie de vingt deux sangliers sur un grand chaume et sous le clair de lune.

Conclusion, je me trompe vraiment, il n'y a plus de sangliers, mais plutôt des troupeaux...

Conclusion, bon nombre de gestionnaires ne sont pas sur leurs territoires pour contrôler champs et sorties.

Conclusion, les consignes de non tir de nuit, pour bien sûr des tas de bonnes raisons, sont encore plus nombreuses que pensées

Conclusion, continuons à ne pas sanctionner les abus et à protéger le système. Il est pourtant facile de regarder qui fait quoi : au nombre de prélèvements déposés, aux demandes d'autorisation de tir de nuit.

Conclusion, continuons à encourager l'inertie en mutualisant les dégâts, sous prétexte que certaines factures seraient si élevés que leurs destinataires ne pourraient les payer, en l'occurrence ceux qui restent tranquillement chez eux le soir ou vous expliquent que c'est une chasse difficile ou contraire à l'éthique, pour en réalité préparer les futures battues marchandes.

Conclusion, continuons à disserter sur le bracelet sanglier ou à "nous tourner le doigt....", alors que la seule réponse serait un bracelet uniquement pour les battues, à chercher par chaque groupe de chasse au FIDS 67 comme pour les kits trichine à la FDC 67, si vraiment on veut être juste et honorer ceux qui "font effectivement le travail" de dissuasion, alors que jusqu'à présent ils sont financièrement mis sur la même ligne que ceux qui sont défaillants-désinvoltes ou négligents.

Conclusion, relouons les chasses sans connaître le prochain mode de financement des dégâts complémentaires de sangliers, alors que ce paramètre peut totalement exploser le budget prévisionnel d'une chasse.

Ce sujet aurait d'ailleurs dû être la préoccupation majeure de nos instances pour donner aux chasseurs avant les grés à grés une lecture financière lisible de leur avenir. Ce thème a pourtant été au cœur des Assemblées Générales des GGC, à croire que tous ces rendez-vous ne servent au final à rien, comme le sont des discussions de "Stammdisch" dans le troquet de quartier autour d'une bière et d'une bretzel.

Conclusion, le chasseur est très con-ciliant et amnésique. Mais quand viendront les futurs factures ou mesures pour amener à l'équilibre agro-sylvo cynégétique, le matamore qui sommeille en lui ne manquera certainement pas de se réveiller, en coulisses de préférence pour ne pas froisser ceux qui font les calculs ou tiennent le système. Il sera toutefois trop tard, les baux seront signés.

Tag(s) : #Billet d'humeur
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