Pour 2016, arrêtez de vouloir "contrôler nos vies"

Le changement d'année représente souvent traditionnellement l'occasion de prendre comme on dit de bonnes résolutions. Au fil du temps, l'âge venant, on a cependant de plus en plus tendance à en prendre de moins en moins à titre personnel, si la vie a été relativement gentille avec vous. Comme un vieux chien, on finit par continuer à vivre sa vie, un peu sourd, avec une vue baissante, sans trop ressentir un besoin de changer grand chose dans ses habitudes, quelque fois au désespoir des compagnes.

Bref, on prend du recul sur les "choses de la vie", se rendant compte que le changement, si tout le monde en parle, c'est rarement pour le temps présent. Prenons notre chère Cop 21, l'urgence de la planète voudrait qu'on baisse dès aujourd'hui le réchauffement, on y songe pour 2020 pour 2050, selon un principe philosophique de vieux "après moi le déluge".

Prenons l'orientation de la chasse, c'est pareil, les chasseurs du haut de la pyramide des âges n'ont plus guère envie de s'opposer aux nouvelles orientations, mais de "profiter" des quelques années restantes, toujours au nom du principe de "l'après moi, le déluge", et on reprend pour 9 ou 12 ans sa chasse en faisant le dos rond.

Des causes pour se battre, il en existe pourtant des tonnes dans une société dorénavant mondialisée et hyper médiatisée. Chaque jour les médias nous alimentent de reportages ou de révélations qui font rarement de quoi faire "la fierté de l'être humain". Entre les causes perdues, les scandales, les comportements douteux ou fumeux, les dérapages, les engagements non tenus du style "Moi, Président", bref tout ce qui vient du fait de l'homme, selon le principe que "là où il passe, il n'y a que de la merde", ce ne sont pas les sujets qui manquent.

Sur ce blog, mine de rien plus de 400 articles ont été publiés, soit presque autant de coups de gueule autour essentiellement du monde de la chasse, avec quelques billets d'humeur sur des faits politiques ou sociétaux. Les posts pourraient cependant être encore beaucoup plus nombreux, si je mettais mon grain de sel sur tout ce qui peut "m'indigner" ou m'alerter au fil de l'actualité.

A ce titre, il est intéressant de "voyager" dans les différents articles que j'ai pu faire. Avec le recul, beaucoup pourraient encore être publiés maintenant, tant les choses ont hélas peu changé. Seule exception, le FIDS 67 qui, il faut le rappeler, a été à l'origine de la création du blog, avec aujourd'hui 40.000 visiteurs, plus de 68.000 pages lues et 58 fidèles abonnés. Merci à vous.

En remontant le temps de mes écritures, je me suis au final aussi aperçu qu'il y avait vraiment un dénominateur commun dominant qui provoquait l'expression écrite : le ras le bol de voir les gouvernants, les décideurs, les hégémonistes en tous genres chercher à prendre le contrôle de nos vies.

Si aujourd'hui, l'unité nationale fout le camp à grande vitesse comme un TGV, si la communauté des chasseurs ne porte plus que le nom, si les ONG (Organisations Non Gouvernementales), les blogs, Twitter-Facebook-Linkedin foisonnent, si le vote blanc ou l’abstention gagne les démocraties, si le souhait du petit peuple à plus de "votations" ou référendum prend de l'ampleur, ce n'est pas le fruit du hasard, mais vraisemblablement parce que tout ce qui exerce un pouvoir est de plus en plus tenté de nous dicter nos conduites à tenir.

Prenons notre "cher" GCO (Grand Contournement Ouest). Il ne résiste pas une seconde à une analyse factuelle et logique. On nous le vend comme la solution au désengorgement de l’autoroute traversant Strasbourg. Rien que le trafic généré par l'axe Place de l'Etoile-Kehl, avec les constructions de logements en cours autour du projet des Deux rives, la nouvelle clinique privée (Orangerie-Adassa-Saint Anne) avant le pont du Rhin, générera plus de flux automobiles que n'absorbera le GCO aux heures de pointe. Rien n'empêche que politiques de tous bords et Chambre de Commerce ont conquis les têtes des uns et des autres en faisant croire qu'à l'horizon 2020 on va rouler comme pendant les vacances au travers de Strasbourg.

Regardez nos grandes villes, Toulouse, Lyon, Paris, toutes ont des périphériques et c'est le "bite-à-cul" qui règle le trafic matin et soir pour des milliers d'automobilistes se rendant au travail. Mais voilà les "Grands projets" d'infrastructures sont censés dans la bouche des politiques, créer de l'emploi, (lisez surtout de l'argent pour le monde du BTP, selon l'adage que si le "bâtiment va, tout va"), alors au diable les arguments contre comme le sacrifice des terres les plus fertiles du Bas-Rhin, la perte de qualité de vie d'une dizaine de villages ou la gabegie.

Prenez nos politiques, encore, qui nous ont collé un "diktat" sur nos régions, avec depuis le 1er janvier la mise en place d'un "Grand Est", sans une once de cohérence ou d'écoute.

Regardez tous les aspects de notre vie et demandez-vous où tout ce qui détient une forme de pouvoir n'est pas présent dans notre quotidien ? Au nom de la liberté, de nombreuses voix s'élèvent aujourd'hui, soit peu de temps après les attentats de novembre contre la déchéance de nationalité en cas d'actes terroristes (uniquement), contre les mesures d'extension des écoutes, etc... , mais que Google and co, GPS et autres Smartphones soient capables de suivre 24h sur 24 dans nos faits et gestes n'importe qui, sous prétexte de nous simplifier la vie, est beaucoup plus intrusif et touche tout le monde.

Prenez encore nos enfants à qui dès le plus jeune âge on prend la tête pour les formater au point de leur faire perdre une qualité naturelle de l'enfance, l'insouciance. A huit-dix ans, ils expriment déjà des inquiétudes d'adultes sur des faits de société plutôt que le bonheur de vivre le temps de leur enfance. Arrêtons de leur prendre la tête pour en faire des adultes prématurés gavés de conneries provoquées par les adultes et les démons du pouvoir.

Terminons par le monde de la chasse, objet principal de ce blog et totalement sous "diktat" du pouvoir. La logique voudrait que si on est compétent dans une activité on ne vous dise pas en permanence comment vous devez agir ou travailler. Je n'ai a priori besoin de personne pour savoir ce que j'ai à faire sur mon territoire, si je suis un chasseur digne de ce nom. Mais voilà, comme le risque de voir dans tout chasseur se cacher la "bête", Schémas cynégétiques, Cahier des charges, plans de chasse, et autres joyeusetés prédominent sur la liberté individuelle de gestion et la vie animale.

Maintenant si notre société du pouvoir continue à vouloir tout régenter, à vouloir tout mettre dans des cases ou rêver de "têtes rondes" dociles en oubliant la "liberté de pensée", l'hymne régionaliste cher à notre barde alsacien Roger Sieffer, (cf lien musical), le risque est grand de provoquer un effet inverse. A ce titre, ce qui va se passer en Corse et comment la République va gérer "l'affaire" sera riche d'enseignements.