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Les articles de la catégorie "Bien vivre avec un chien" continuant à être très lus,  je continue la publication des extraits de mon livre "Se former pour mieux se comprendre".

Communiquer intra-spécifiquement, soit entre chiens

consiste pour l'animal à "émettre un signal olfactif, auditif, visuel ou tactile qui provoque une réponse de la part d'un autre animal de telle sorte qu'un avantage soit acquis, soit par l'émetteur du signal, soit par celui qui le reçoit, soit par le groupe dont il fait partie". J.M. Giffroy, séminaire de la S.F.C. Nantes 29.10.1994.

    la communication visuelle
Chez le chien, l'ensemble du corps parle, des composantes de la tête (oreilles, yeux, mâchoire, langue, lèvres) à la queue. Contrairement à l'homme, le chien ne sait cependant exprimer les émotions qu'il ne ressent pas. Il est en effet construit différemment de nous, aussi bien anatomiquement que neurologiquement, ce qui l'empêche d’intervenir sur ses expressions faciales. En bon anthropomorphiste, on dirait donc que contrairement à l'humain, le chien ne sait "mentir". Reste qu'il sait exprimer plein de choses, essentiellement par la "gueule", notamment pour montrer la nature de ses émotions ou de ses intentions. Les plus essentielles sont la peur, la colère et la dominance. 
Quelles sont dans les grandes lignes les caractéristiques de ce langage corporel remarquablement décrit  par Stanley Coren ?                                

le langage des oreilles       

  
Quelle que soit la race de chiens et donc la forme des oreilles, la position renseigne clairement sur les intentions ou les humeurs d'un chien. Bien droites ou légèrement vers l'avant le chien est à l'écoute de ce qui se passe. Par contre, s'il accompagne ce signe d'un plissement du mufle pour montrer ses dents, la posture indique alors la menace.
L'oreille rabattue en arrière, la tête détendue et les dents cachées, exprime la soumission 
La posture est aussi renforcée par la queue agitée et l'abaissement de l'arrière train. Par contre les oreilles rabattues et les dents bien montrées expriment la crainte agressive. Il "n'en mène pas large" et rassemble donc tout son courage.
Enfin, l'oreille ramenée vers l’arrière, mais sans être aplatie pour autant, exprime l'indécision du chien, partagé entre la fuite et l'envie de se battre.
Reste à souligner, que, du fait de l'homme, la forme des oreilles, contrairement au loup, n'est pas uniforme chez tous les chiens familiers. Ainsi la mutilation peut-elle rendre la lecture des intentions et des humeurs plus difficiles, les signaux émis étant moins nets que ceux décrits dans le langage des yeux.


L'organe expressif souvent le plus retenu par l'homme chez le chien est l'œil. C'est dire sa capacité à montrer par le regard tout ce qui l'intéresse, l'émeut ou l'excite. 
La taille de la pupille, la direction du regard, tout comme le contour de l'œil participent ensemble à la communication visuelle. Si la rétraction ou la dilatation de la pupille, reflète l'intensité des émotions, la direction du regard avec ses formes entre fortement dans les codes de communication visuelle.
Le regard fixe face à face marque l'annonce d'une attaque imminente. Généralement "l'inférieur" s'il ne veut mettre en cause le statut du dominant, optera pour la soumission par un simple détournement du regard sur le côté. En cas de refus, la confrontation monte d'un cran pour finir en attaque.
Un autre signe de soumission utilisé dans un rituel de confrontation  est le battement des paupières. Le chien montre ainsi qu'il reconnaît la loi du plus fort, mais sans se soumettre totalement.
Le clin d'œil est aussi utilisé par le dominant au cours d'un cérémonial de salutation. En battant rapidement des paupières, à plusieurs reprises. Il montre ainsi à l'animal de rang inférieur qu'il accepte son hommage exprimé sous forme de lapements en l'air ou de léchage de la figure. 
Le pourtour de l'œil renseigne également sur les émotions du chien. Pour intimider un adversaire, l'œil doit être grand ouvert, et rond. L'œil exorbité exprime ainsi toute l'irritation menaçante du chien. Au contraire, un œil plus petit, lié au relâchement des muscles du contour de l'œil, exprime la peur, la soumission, la recherche de conciliation.*


le langage des lèvres et de la mâchoire

Comme chez l'homme, les expressions faciales livrent quantité d’informations. Les mouvements des lèvres et de la mâchoire, avec les mimiques qui en résultent, sont autant de signaux exprimés en situations de peur, de dominance, d'agressivité, de colère, d’apaisement, d’attention.
La mâchoire détendue et entrouverte, le bout de la langue recouvrant les dents du bas. Le chien se sent bien, calme et détendu, sans inquiétude particulière. 
La gueule fermée montre un chien sorti de la passivité. Il marque un intérêt, une attention. Son regard fixe une direction, le cou est tendu, les oreilles sont légèrement pointées vers l'avant. 


         
Les babines retroussées pour découvrir une partie des dents, avec la gueule légèrement entrouverte, montre le chien menacé ou perturbé dans sa quiétude. C'est une invitation à l'autre de disparaître. Cette situation se rencontre souvent entre les vieux chiens et les chiots désireux de jouer, sans autorisation.           

               
En découvrant la quasi totalité de la denture, le mufle plissé au-dessus des narines, le message devient belliqueux. L'expression faciale indique alors la limite d'approche à ne pas dépasser. Le contenu de l'interaction traduit soit la dominance, soit la crainte.
Si à cette phase, le chien découvre la gencive, il est prêt à attaquer. C'est le tout dernier avertissement. Cette gradation de l'intensité émotive, à travers les expressions de la gueule et des babines, renforcée par le regard, le positionnement des oreilles vus précédemment et le grognement traité par la suite, est identique quelle que soit l’origine de l'agressivité : la dominance, la colère ou la crainte. Par contre ce qui change, c'est le masque de la face, la mimique, bien différente entre les deux types d'émotions.


       La communication sonore
Le chien dispose d'un large répertoire de sons pour renforcer son langage du corps. Il va du grognement aux pleurs, en passant par l'aboiement et le hurlement. Si associé au langage des signes, le langage sonore a l'avantage de renforcer le langage corporel, il permet aussi de prolonger en distance et par tout temps la communication. Universellement, la gamme des sons, la durée et la cadence d'émission sont ritualisées. C'est ce qui a permis à Stanley Coren de dire que le chien possédait un langage comparable à l'espéranto.
Stanley Coren distingue 10 types d'aboiements. Présentés en fin de son ouvrage sous forme de lexique de "l'aboyen", il nous paraît intéressant de reprendre ce  travail d'ensemble présenté en forme de tableau. 

 

Traduction en langage canin

Signal sonore

Conditions et ou émotions

Rapides enchaînements de 3 ou 4 aboiements entrecoupés de pauses (tonalité moyenne)

 

Rassemblement, j’ai l’impression qu’il se passe un truc louche. Il vaudrait mieux aller vérifier.

Cri d’alerte qui dénote plus la curiosité que l’inquiétude

Aboiements enchaînés sur un rythme rapide (tonalité moyenne)

Alerte générale ! un inconnu pénètre sur notre territoire. Tous à vos postes, parez à l’action.

Cri d’alarme de base d’un chien sur le qui vive, mais qui n’a pas peur, suscité par l’approche d’un inconnu ou un événement imprévu. Plus insistant que l’aboiement ci-dessus.

Aboiements continus (sur un rythme un peu plus lent et une tonalité un peu plus basse)

Je sens un intrus (ou un danger) tout près. Préparez-vous à vous défendre.

Aboiement d’alarme, plus soucieux, qui pressent une menace imminente.

Longue série d’aboiements tous séparés par une pause

Je suis seul, je m’ennuie. Il n’y pas personne dans le coin

En principe provoqué par l’isolement ou l’enfermement

Un ou deux aboiements brefs, nets et calmes (tonalité aiguë ou moyenne)

 

 

 

Hé, ho ! Bonjour ! On se connaît

 

Signal d’accueil ou de reconnaissance typique, suscité par l’arrivée, ou la vue d’un être familier

 

 

Unique aboiement sonore net et bref (tonalité plutôt grave)

 

 

Arrête !

Arrière !

 

 

Mise en garde que le chien adresse parce qu’on le dérange dans son sommeil, qu’on lui tire les poils.

Unique aboiement net et bref moins sonore que le précédent (tonalité aiguë)

 

Qu’est-ce que c’est que ça ?

 

Hein ?

 

Signe de surprise ou d’étonnement.

Unique aboiement plus appuyé que les précédents, mais moins net et plus long (tonalité plutôt aiguë) qui peut paraître un peu forcé ou artificiel

 

 

 

Viens

Cet aboiement participe souvent de la communication apprise par le chien, qui tente de provoquer une réaction chez l’homme (ouvrir une porte, donner à manger etc)

 

Aboiement bégayé (de la forme « ou-ou-ouah ! »)

 

 

Viens jouer

En principe accompagné d’une révérence, pattes avant à plat sur le sol et arrière-train levé, qui elle aussi invite au jeu.

 

Aboiement crescendo

 

C’est rigolo ! allez, on y va !

Aboiements d’excitation que le chien pousse pendant qu’il joue ou pour anticiper le jeu qui se prépare


le langage de l’aboiement :

Plus généralement, on peut noter quelques règles relatives aux aboiements :
à tonalité plutôt grave, ils correspondent à des signaux de dominance ou de menace ; 
à tonalité aiguë ils trahissent  l’inquiétude ou la peur plus le rythme est rapide, plus le chien est énervé ou excité


le langage du grognement : 

le grognement  vient rendre l’aboiement plus menaçant. Stanley Coren distingue plusieurs formes de grondements :
Le grondement de gorge, sourd et profond  indique une intention menaçante. S'approcher davantage serait pour l'intrus s'exposer à une attaque.
Le grondement moins grave, ne donnant pas l'impression de venir du fond de la gorge  peut être  accompagné d'un relèvement des babines pour montrer les crocs. Le sens, proche du précédent, montre un manque d'assurance du chien et sa disposition à relever le défi, s'il le faut.
Un grondement sourd suivi d'un aboiement marque également une mise en garde. En même temps le chien menacé demande du renfort de la part d'un congénère plus sûr.
Le grognement suivi d'un aboiement trahit encore le manque d'assurance. Le combat sera engagé, malgré la peur, s'il faut passer par là.
Un long grognement modulé avec des variations de registre est composé de courtes séquences passant des graves aux aigus, entrecoupés de temps à autre par un petit aboiement. Le chien n'en  "mène pas large". Mi-agressif, mi-terrorisé, le chien ne sait comment se conduire : fuir ou se battre.
Enfin,  le grognement sonore à tonalité plutôt haute, émis gueule fermée se manifeste associé à une situation de jeu. Le chien ne montre pas les crocs et ne retrousse pas les babines. Il est concentré dans sa partie de lutte ou d'agression simulée.
les autres formes de communications sonores rencontrées en interaction :
Le hurlement est moins utilisé par le chien domestique que le loup. Il garde sa signification de ralliement. C'est ce qui explique pourquoi le chien hurle lorsqu'il se sent seul, abandonné. Les deux fonctions essentielles du hurlement consistent donc à rameuter  et à briser la solitude. 
Le gémissement, particulièrement utilisé par les chiots est destiné à attirer l'attention. Il trahit la dépendance ou le besoin. On peut le retrouver chez le chien adulte face à un dominant, pour se faire "tout petit" et soumis.

   

   La communication olfactive


La sensibilité olfactive du chien est quarante quatre fois supérieure à la nôtre. C'est son atout majeur, et joue donc, à ce titre,  un rôle important dans la communication intra-spécifique. Les odeurs émises représentent en effet, une mine d’informations pour eux. 
Elles sont soient émises en lecture différée par le marquage, soit en lecture immédiate par le reniflage, de la tête, du cou de la commissure des lèvres, des oreilles et de la zone génito-anale. 
            
Les phéromones, forment les substances odorantes, secrétées à ces fins de communication. Chaque chien sait capter et décrypter ces substances chimiques.                                                                                                    
Chaque chien peut donc identifier un congénère et le reconnaître par la suite en intégrant ses données (sexe, état reproductif, âge, état de santé, type de nourriture). De même est-il en mesure de percevoir par le flair, l'état affectif du congénère (peur, colère, satisfaction). 
Le flairage du pourtour de la tête laisse à penser que le chien s’informe de l'état émotionnel du chien rencontré. L'intérêt porté aux   odeurs de la zone génito-anale à quant à lui une fonction d’identification du sujet.  

        
     La communication   corporelle


Pour s’informer, contrairement à l’homme qui dispose du langage verbal, le chien a recours au langage du corps. Pour communiquer avec les autres, il a donc recours à un ensemble de gestes et de mouvements, lui permettant d’exprimer  ses états intérieurs. Ces codes ou signaux contribuent ainsi à favoriser l’échange social dont il a besoin pour perpétuer son espèce. 
A la base, on trouve parmi les postures prises en situation d’interaction par un chien, celles traduisant une situation de dominance, d’agressivité, de peur et de soumission, sans oublier bien sûr celle invitant au jeu. De nombreux auteurs scientifiques se sont penchés sur l’observation et la compréhension des expressions physiques du monde animal et du chien en particulier. Citons parmi eux Charles Darwin et « l’expression des émotions chez les animaux et  l’homme », (1872), et plus contemporain, Konrad Lorenz, dans son étude de « l’agression » . Lors de la  rencontre intra-spécifique, les corps des chiens épousent différentes formes qui, selon l’état du canidé, vont les faire paraître grands et forts ou petits. L’ensemble des postures est par ailleurs, accompagné de mouvements qui ont pour finalité de nuancer les messages adressés.  


le langage de domination :

dans le quotidien du chien, les  motifs de conflits sont nombreux, si tant soit peu, il est amené à vivre une « vie de chien », avec des rencontres. Si chaque contact devait déboucher sur des querelles, son intégrité physique et l’état  mental de son conducteur seraient mis à rude épreuve. Aussi, avant de passer à l’attaque, les canidés passent-ils par le stade de la menace, composée d’un ensemble de comportements ritualisés. Ces rites, du latin « ritus » qui veut dire usage ou cérémonie sont donc autant de schémas, faits pour éviter le passage à l’agression, si tant soit peu, les protagonistes sont capables de reconnaître ces signes de dominance ou de soumission.

Le corps du chien dominant se reconnaît à l’effet d’intimidation recherchée par le chien. On cherche avant tout à impressionner l’autre, à montrer son assurance, sa force sans rapport avec la taille de l’individu.
Pour paraître grand, il va se tenir très droit, les pattes raidies, la tête haute, les oreilles dressées et tournées vers l’avant, la queue haute. En cas de déplacement vers l’avant, il maintiendra ce schéma postural, sans le moindre fléchissement des articulations. 
Si le congénère visé par cette attitude accepte cette forme d’intimidation et donc la supériorité de l’autre, la relation changera pour devenir plus amicale, voire empreinte de jeu. On passera au stade des salutations (clignement des yeux, détournement du regard, flairage de l’anus, flancs côte à côte). A défaut  l’un des deux rompt la relation en s’enfuyant ou accepte son rang inférieur par un acte de soumission.
           
Lorsque la posture de menace ne suffit pas, le chien se rapproche sur « la pointe des pieds », le corps légèrement penché en avant, le regard fixé sur la cible.
       
Si aucun des deux ne se soumet, on passe à l’attaque pour régler le conflit  hiérarchique.Un autre élément important utilisé lors de la rencontre est  le positionnement du poil. 
Le hérissement  du poil du dos et des épaules a l’avantage de renforcer le gabarit de l’animal. Il peut être utilisé sans accompagnement d’un autre type de langage. Il permet surtout d’accentuer l’impression de domination. L’énoncé du message est clairement hostile. Stanley Coren distingue deux attitudes de hérissement :


le soulèvement du poil limité à la nuque et aux épaules, attitude du chien dominateur, sûr de lui

l’extension à l’échine toute entière, l’attaque est alors imminente. Un chien inquiet, hésitant adoptera plutôt cette attitude.  

                  
le langage de soumission 


Au contraire de la posture de dominance, dans l’expression de la soumission, le chien va chercher à se faire tout petit. Face à la menace d’agression, le chien possède 2 solutions : fuir ou affronter. Et, dans l’affrontement, il peut opter entre deux stratégies : combattre ou (et) se soumettre. En règle générale, la confrontation est le dernier recours. Au préalable les chiens disposent de suffisamment de signaux pour communiquer sur leurs intentions. Hormis la fuite qui représente finalement une rupture de lien social, le chien qui admet la hiérarchie supérieure de l’autre possède l’arsenal nécessaire pour stopper l’escalade de l’agression. Comme un vassal face à son suzerain, il va s’incliner en fléchissant les pattes avant, le museau relevé dans la direction du regard. En aplatissant ainsi l’avant de son corps, il indique clairement à l’autre qui est le chef.
         
Face à la soumission obtenue, le dominant se contentera d’un rituel de salutation, avec notamment le reniflage de l’arrière train. Dans la relation de rencontre, il est  intéressant de noter également une deuxième possibilité pour un chien de signaler au congénère son renoncement à l’agression. La posture assise, avec une inclinaison de la tête et un court abaissement du regard signifie la reconnaissance de la supériorité de l’autre, mais sans aller jusqu’à l’abaissement. Cette manière de procéder présente un intérêt pour l’homme confronté à la rencontre intra-spécifique. En demandant ainsi à son chien de s’asseoir, lors d’un croisement avec un autre chien, il peut éviter d’exposer son animal aux manifestations hostiles de l’autre, sans le faire passer par  « l’humiliation », qui risquerait de retarder sine die l’escalade. 
Enfin, la domination s’exprime aussi par toute une série de postures et d’attouchements bien spécifiques comme se tenir totalement dressé au-dessus  du chien aplati devant lui, ou mettre la tête sur l’épaule du dominé, voire poser la patte sur son dos ou  prendre appui contre lui, pour peser de tout son poids contre lui.
                                                                                                                                                      Conclusion
L’ensemble des rituels, mimiques, postures dont disposent les chiens dans la rencontre intra-spécifique ont avant tout le mérite de codifier des relations claires entre eux. Les variantes dont ils se servent, selon le scénario à mettre en place, ont le grand avantage de canaliser l’agressivité et d’assurer la cohésion du groupe, avec in fine l’installation d’une hiérarchie. Puisse l’homme s’en inspirer dans sa relation avec son animal qui nécessite la même clarté relationnelle. A chacun d’être convaincu que la compréhension du langage canin ne peut que faciliter les rapports avec le chien.
                 

Tag(s) : #Bien vivre avec un chien
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