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Tout changement provoque des peurs, car on sait toujours ce qu'on a, mais beaucoup moins ce qu'on aura. La méfiance est souvent  aussi de mise lorsqu'il s'agit de passer à un changement.  Celle envers les fabricants, toujours prompt à vous vanter les bienfaits d'un nouveau produit, en fait partie. Le marketing étant fait pour provoquer l'achat, les réticences peuvent être tenaces et ce ne sont pas les rapports, les études,  les articles dans les revues spécialisées qui rassurent toujours, lorsqu'on sait les liens financiers qui peuvent unir industriels et presse.

Ensuite, il y a forcément des stocks de balles traditionnelles dans les armoires des revendeurs. Si du jour au lendemain, tout devait s'arrêter, les armuriers souvent déjà en difficultés pourront faire autant de "promos" qu'ils veulent, un produit obsolète ne se vend plus. Une période de transition "écologique" sera vraisemblablement nécessaire pour tout le monde, en tout cas souhaitable.

Mais au-delà de l'aspect psychologique et commercial, voire émotionnel, des doutes restent avancés, le plus généralement sur deux craintes, une efficacité moindre sur l'animal visé et une incidence sur les canons des carabines. Et là on plonge obligatoirement dans le monde de la balistique avec des milliers d'experts un peu partout dans le monde. C'est un peu se jeter dans la gueule du loup : un million six cent milles pages sur Google, si vous tapez simplement "balistique", autant dire que le sujet passionne, du tireur sportif au chasseur, en passant par l'expert scientifique, le militaire, le passionné de rechargement ou le sniper et bien sûr les forums. Alors, composante-forme-poids de la balle, vitesse-résistance à l'air, trajectoire, fragmentation-efficacité dans l'animal sont âprement discutés, soit autant de thèmes pour réjouir les moteurs de recherche, la presse du monde des armes et semer le trouble du chasseur.

Maintenant, entre les premières balles tout cuivre de 1988 et celles d'aujourd'hui, un monde de technologie a passé et l'unanimité se fait tout de même de plus en plus autour des projectiles de grande chasse sans plomb tant sur leur coefficient balistique, leur expansion régulière ou leur faible perte de masse. De tests en laboratoires aux résultats de terrains, on s'accorde à dire que le "bon produit" existe, le chasseur a peut-être juste besoin d'être guidé, selon son arme, pour disposer d'une munition qui tue net sur place et non sur patte, soit après une recherche sur trente à 200 m.  Ce reproche d'une moindre efficacité que la balle au plomb revient souvent dans les discussions, mais jusqu'à ce jour, c'est toujours encore le chasseur qui place sa balle, à lui non pas "d'essayer", comme on peut l'entendre dire, mais de tirer pour atteindre mortellement sa cible ou s'abstenir.  

Pour ce qui concerne la compatibilité avec les canons, rien de semblable comme avec la grenaille. Le changement d'alliage demande juste un  bon nettoyage préalable et un entretien plus fréquent avec le produit adapté pour éviter l'encuivrage plus prononcé des rainures dans l'âme. 

Additionnellement, il est dit plus spécifiquement qu'il convient aussi de retenir une munition U.S. pour une arme américaine et de passer au Cyné'Tir pour voir de combien devancer un grand gibier en course, la vitesse des balles sans plomb étant supérieure.  

L'intelligence voudrait que nous soyons heureux de pouvoir exercer la chasse sans plomb, grâce aux progrès industriels et la prise en compte du sans plomb par les grands fabricants, . Il y a déjà assez de plomb dans la nature comme cela. En rajouter encore par la chasse alors qu'une alternative existe est simplement une aberration. Un responsable de la chasse bavaroise a dit que "la munition est un outil de base de l'artisan-chasseur". Si donc il existe un produit supérieur à l'outil existant, pourquoi ne pas y recourir ? Il ne viendrait à l'idée de personne dans le monde du bâtiment de continuer à recourir à l'amiante, (il n'y a peut-être que le monde agricole qui continue à recourir à des produits à risque pour lui-même et les autres), alors, sortons de notre scepticisme, passons le cap, l'offre sérieuse existant dorénavant dans le commerce.

En tout cas, sur une thématique comme le plomb, nous pouvons êtres exemplaires et pionniers alors que nos adversaires font tout pour nous combattre. Sur le "sans plomb", il est indiscutable que "Verts" et chasseurs peuvent se rencontrer, n'attendons pas, ne serait-ce qu'au titre de l'exemplarité, que le politique, via Bruxelles nous l'impose.  Certes, il peut paraître aberrant sur un plan commercial ou vu du côté des marchands que l'on sacrifie des produits qui marchent au profit de produits au bas du seuil économique et de la rentabilité. Mais, les grands fabricants ont pris la mesure des choses, Hornady, Barnes, Norma, Lapua, RWS et tous les autres sont penchés, certains depuis plus longtemps que d'autres, sur la corbeille pour mettre fin aux ogives sans plomb. La prochaine IWA de Nurenberg en mars prochain le montrera certainement encore davantage.

A nous de contribuer à ces petits gestes dont la planète a besoin. L'homme et toute la nature ne s'en porteront que mieux. A nous qui commercialisons la venaison de profiter des avancées technologiques pour promouvoir encore mieux la qualité de nos gibiers, garantis "sans plomb", même si vraisemblablement le marché ne saura honorer cet effort par un prix en conséquence...

Quant au surcoût actuel des munitions sans plomb, autre critique souvent avancée, il diminuera sans nul doute rapidement avec le développement de la demande.

Tag(s) : #Faune-Nature-Ecologie et Chasse
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