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Préambule : en aucun cas, les renvois à des sites dans cet article ne sont une publicité, mais de simples références d'équipements illustrant notre longue expérience du tir de nuit.

De quelques principes :

seul le tir est dissuasif et permet de dégager les sangliers des cultures sur a minima une semaine, une réussite renforce l'insécurité au sein d'une compagnie et allonge la durée de l'absence de sortie. Par contre un tir n'empêche pas dans la même soirée l'arrivée d'autres suidés, tout comme il n'est pas dérangeant pour les autres animaux, les chevreuils se contentant souvent de lever la tête un court instant. Un chasseur éventé au cours de l'affût par des bêtes noires est tout aussi dissuasif et permet aussi d'avoir du répit sur les dégâts. Beaucoup plus perturbateur du territoire en revanche, la recherche du confort ou de la facilité en évitant de laisser la voiture au loin dans une zone non sensible à la quiétude nocturne de la faune sauvage. A chacun de voir, une façon comme une autre d'atteindre les 6.000 pas par jour préconisés par le corps médical, une invitation à observer son territoire ou de faire du comptage en parallèle.

Le recours à la lampe est indéniablement un plus tant en terme de résultat que de sécurité du tir dans la nuit. L'action de chasse est aussi plus émotionnelle, plus pure lorsqu'il est donné de voir la cible comme en plein jour. Elle ne perturbe du tout le sanglier ou la compagnie, leur éclairage peut se faire en continue, jusqu'au choix de la cible et son bon positionnement de travers, tête relevée. Nul besoin de précipitation, une erreur souvent du débutant.  La couleur de LED, verte ou rouge importe peu. Ce sont les conditions environnantes qui peuvent décider d'un choix, luminosité froide, arrière-plan, contraste, comme par exemple recours à la LED rouge sur un pré. L'axe de fuite est également plus aisé à suivre, notamment en l'absence de caméra thermique. Enfin, si le ou les sangliers réagissent à la lampe, pas de frustration, l'objectif étant la dissuasion. Evidemment, si la luminosité le permet, voire la qualité de l'optique, inutile de recourir à la lampe, tout comme cette dernière n'est pas faite pour faire de l'observation par des allumages fréquents ou des balayages à 360...

En terme d'infrastructures, un territoire abonné au tir de nuit se voit à l'implantation des miradors à proximité des cultures et leur nombre, même si sur des territoires on peut observer des dégâts sous un mirador... Il est bon de disposer d'équipements de type "kanzel", qui "peut le plus peut le mieux", quand il pleut, vente ou fait froid, voire humide. A défaut, un bon vieux parapluie peut aussi dépanner. Des échelles mobiles de 2 m de haut sont indispensables, pour faire face aux rotations de cultures annuelles, aux modifications fréquentes du vent d'un jour à l'autre. Savoir s'adapter aux circonstances et non se poster en fonction de l'implantation des miradors aide à la réussite.

Les équipements :

La garde robe est un premier élément loin à être négligé. Une sortie est souvent longue, quatre heures sur une échelle climato-dépendante est une rude épreuve pour le corps de la tête au pied et pas seulement en hiver. Heureusement aujourd'hui, "le textile" offre des qualités techniques à la hauteur des attentes et des besoins. C'est certainement la technique dite de "l'oignon" qui apporte les meilleurs résultats, lorsqu'il faut à la fois marcher, attendre, être à l'aise quel que soit le temps ou la température, quand s'ajoute des actions moins drôles comme traîner, éviscérer, charger... Pouvoir enlever ou ajouter un vêtement en fonction de la situation ou des besoins est un luxe à intégrer au moment des achats ou du renouvellement des vêtements de chasse.

Le sous-vêtement hivernal bien choisi en-dessous d'un pantalon fonctionnel fait oublier l'environnement détestable ou l'envie de partir, une veste matelassée sans manche ou une polaire de qualité sous une veste chaude s'enlève et se remet facilement, un "polo technique" évacuant chaleur et transpiration estivale ou hivernale amène du confort, la bonne chaussette ( mélange laine et synthétique) dans une chaussure à membrane, (coton) dans une doublée cuir efface ou atténue l'humidité du pied, soit le froid en hiver et l'inconfort en été, le bonnet en hiver, voire la cagoule, plutôt que le chapeau garde la tête au chaud. Quant à la chaussure, elle devrait être à tige haute, un trou, un devers, une pierre ne se distingue pas ou mal la nuit avec l'entorse ou la foulure qui peut aller avec, sachant que le plus souvent on est seul dans ces cas là... Ajoutez filet anti-moustique ou spray, gants, chaufferettes, coutellerie et le ticket minimum à plus de mille euros est un minimum très vite...

L'arme et le calibre sont somme toute d'une importance secondaire, si les deux répondent aux critères de la chasse d'affût. C'est la qualité de l'optique qui va faire la différence, avec un indice crépusculaire max et un bon grossissement, avec ou sans réticule central lumineux. Là aussi, sans doute, qui "peut le plus, peut le mieux", lunette 2.5-10x50 ou Z6i 2-12x50,  représentent un budget, mais si la chasse d'affût en général est un choix de chasse préférentiel, on s'y retrouve pour de longues années. Très vite on se rend compte des complications et limites du tir de nuit à succès, lunette et lampe sont les clés de la réussite et à la base de l'envie d'y retourner.

Pour la lampe, le choix proposé est fermé selon notre expérience. Incontestablement, montage, portée, durée de charge répondent au mieux aux besoins de la pratique. C'est déjà un ticket de 260€ (port et montage adapté), mais il y a mieux encore avec possibilité d'identification du gibier jusqu'à 150 m.

Reste le top, mais attention dangereux avec risque d'addiction et de divorce pour abandon de lit conjugal : la caméra thermique. Encore une fois, "qui peut le plus, peut le mieux" ! Certes une bonne jumelle 8x42 ou 10x42 est à moitié prix, ce qui est déjà un beau budget, mais la sortie est beaucoup plus ennuyeuse assis dans le noir, sans distinguer tout ce qui vit dans la périphérie et au loin. Tant qu'il n'y a pas d'écran végétal entre vous et le monoculaire, vous détectez tout ce qui dégage de la chaleur. L'anticipation, la préparation, le suivi se fait carabine du côté de l’œil directeur, caméra de l'autre. Au tir, très vite vous retrouvez votre animal, soit au sol, soit en fuite avec le cas échéant la vision de perte de sang. De même vous retrouvez très facilement un sanglier écroulé en cours de repli vers un couvert. Indéniablement, ce petit objet technologique change la vie du chasseur de nuit et rend vraiment la sortie attractive, après une courte période d'adaptation à l'appareil et à ses diverses fonctions, notamment d'enregistrement.

Mises bout à bout toutes ces dépenses finissent par faire une somme rondelette entre, selon les choix, un bouquet final entre 6 et 7.000€, sans les miradors et la carabine. Ajoutez le réducteur de son, dont je n'ai pas encore parlé et vous vous faites discret face à votre épouse ! Pour ce qui est du silencieux, s'il y a un argument premier c'est bien celui du respect de la quiétude nocturne des riverains. De nombreux postes d'affût en plaine sont proches d'habitations. En été tout particulièrement beaucoup de villageois dorment fenêtres ouvertes, leur éviter un réveil en sursaut aide à la compréhension, sans passer par la case mairie ou la gendarmerie. Beaucoup de "rurbains" ne savent pas ce que nous faisons, pourquoi et comment, encore moins pourquoi nous chassons en plus la nuit. Atténuer le bruit du tir peut donc aider à calmer le jeu en certains endroits. Sur un plan purement chasse, il arrive effectivement qu'avec une compagnie de sangliers une perte de repères s'opère après le tir à impact sonore réduit et permette de faire un doublé. Mais la finalité n'est pas là, elle est dans le confort de tir, la diminution de la résonance dans le mirador néfaste à nos oreilles.

Conclusion :

faire de la dissuasion nocturne en continue, quel que soit le temps, la saison ne peut se faire sans un minimum d'équipements de qualité. "De la coupe aux lèvres", soit entre le souhait des instances de voir les dégâts réduits par le tir de nuit et la réalisation sur terrain de nombreux facteurs peuvent venir bloquer le projet. Quel jeune chasseur peut consacrer un budget conséquent au seul tir de nuit ? Quel "ancien" est encore prêt à y aller, sans compter la problématique des déplacements, de la fatigue, de la ténacité exigée, de la confrontation à la solitude face à la venaison, etc... Dans un bureau, il peut être difficile de comprendre que pas plus d'efforts ne soient faits par les chasseurs, vu d'une échelle perdue au bord d'un champ ou d'un pré, sous la pluie, la perception n'est plus la même. Etre assis des heures à attendre sans pouvoir voir grand chose devient punitif, être équipé en conséquence émerveille la sortie et pousse à la renouveler car chaque soir est différent.

Epilogue : à l'instar de nos gouvernants, il faudra bientôt instaurer une prime incitative à l'équipement !

Voir aussi l' article complémentaire, suite à l'autorisation préfectorale au recours à l'intensificateur de lumière.

 

Tag(s) : #Gestion du sanglier et des dégâts
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