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Prévisionnel 2013 de dégâts  de sangliers du 67 : les gestionnaires responsables, jamais coupables

Dans notre Schéma Cynégétique Départemental il est stipulé qu'en matière de gestion du sanglier, la priorité est à donner à la recherche de l'équilibre agro-cynégétique. "Vlà-ti" pas "que les dégâts de ce printemps sont encore en croissance exponentielle, d'après les chiffres publiés dans son message d'alerte par le Fonds d'Indemnisation des Dégâts de Sangliers du Bas-Rhin (FIDS 67) le 15 de ce mois.

A qui la faute, à votre avis ? A l'absence de prise à bras le corps par la forêt de la surpopulation constante saison après saison ou à un défaut de contrôle des cultures en hiver et au printemps, mais non, à l'arrêt de l'agrainage linéaire décrété par le Préfet et ses Services entre janvier et février dans le nouveau Schéma Cynégétique. Décidément, le chasseur local aura toujours du mal à balayer devant sa porte en premier, avant de chercher la paille dans l'œil de son voisin.

Dans ma première approche publiée le 15 mai sur l'explosion prévue des dégâts en cours, j'ai fait observer que tout simplement bon nombre de chasseurs de sangliers ne s'étaient pas donnés les moyens, entre janvier et avril, de minorer le risque d'explosion des dégâts, alors que tout était en place pour la catastrophe annoncée maintenant.

Le simple bon sens veut que si sur son territoire ou autour de sa zone vitale des sangliers, il y a des dégâts "frais", on se fait violence et on détruit, à défaut, on assume le risque financier. Il n'est alors plus question d'éthique, de marché atone de la venaison ou de solidarité, chaque groupe de chasse exposé à la variable FIDS doit savoir et doit décider en conséquence.

De janvier à mars, "la balle" n'était pas dans le camp des secteurs non boisés. C'est dans l'angle des "120°" que le niveau et l'avenir des dégâts se jouait, se contrôlait par une réduction drastique des densités pour arriver au plus vite au seuil de trois sangliers matures aux cent hectares. Si solidarité il devait y avoir à ce moment là c'était entre chasseurs en forêt par le biais de "battues concertées" par exemple, pour traquer autrement et avoir du résultat.

En responsabilité civile, cela s'appelle une obligation de résultat et non plus de moyens.

"Les sangliers sont mal gérés et nous sommes tous responsables" disait en substance en 2002, Roland Spohr, Président du Syndicat des Chasseurs en Forêt. Plus de dix ans après, le refrain n'a pas changé parce que tout simplement le chasseur en forêt "veut du sanglier". C'est son gibier de base, sa manne financière.

Incriminer maintenant l'Administration, "ceux qui ont décidé l'interdiction d'agrainer en linéaire entre janvier et février" est irresponsable et ne peut que creuser le fossé entre chasseurs et autorité préfectorale. A un moment il faut savoir "faire profil bas" et assumer son laxisme pour ne pas dire sa connerie et son hypocrisie.

Depuis l'instauration des FIDS, la vie financière des groupes de chasse en forêt a été trop belle. Quand on est à la fois "juge et partie", élu par ses pairs, difficile d'imposer des mesures allant contre la volonté des uns et des autres.

Systématiquement, toutes les mesures de l'Administration ont été contournées. Qui n'a pas appliqué les arrêtés préfectoraux durant la période de peste porcine, demandant de tirer tout sanglier qui se présente, qui a donné des consignes restrictives de tir, qui a abusé de la benne à sangliers, les chasseurs ou l'Administration ?

Qui a triché sur les quantités de maïs autorisées par l'agrainage pour faciliter le nourrissage, la concentration et l'explosion des densités ? L'Administration ou les chasseurs ?

Qui n'a pas appliqué les mesures liées au Plan National de Maîtrise du Sanglier sorti en 2009 pour parvenir à une réduction des densités et des dégâts ?

Qui a réussi à bloquer des battues administratives ?

Qui a tout fait pour accroître par la loi les recettes des Fonds et choisi systématiquement celles qui mutualisent la facture des dégâts par le timbre sanglier plutôt que le "bracelet battue" d'un côté et par une fausse sectorisation de l'autre qui va maintenant jusqu'à intégrer les chasses de petit gibier et ce n'est pas fini ?

Qui "achète la paix sociale" avec le monde agricole en indemnisant au-delà du barème national les denrées agricoles de peur d'avoir des "Robins des Champs" éclore en Alsace comme en Meuse ?

Qui va à l'encontre de la définition et de la finalité de l'agrainage dissuasif linéaire en le généralisant à tout le département, que le secteur soit avec cultures ou sans ?

Qui tient au tir sur les zones d'agrainage linéaire et pourquoi , alors que le bons sens et l'efficacité veulent que ce soit des zones de quiétude ?, cf p.j.

Le drame face à cette longue liste de causes du malheur c'est que tous les chasseurs sont encore une fois mis dans le même sac. Il en existe pourtant, même en nombre, tant parmi ceux qui sont en forêt que parmi "les plainards", qui ont su "faire machine arrière" ou qui ont encore le sens de l'intérêt général. Il suffit de lire attentivement les statistiques des zones de dégâts, cf fichier joint et on comprend que la "faute" n'est pas chez ceux qui ne sont pas sur le terrain, mais chez ceux qui ont mis en place "un système", ou en ont abusé en toute impunité.

Enfin que penser de l'affirmation du FIDS 67 porte-parole des chasseurs de sangliers dans sa lettre d'alerte, de l'affirmation qu'il "faut rétablir l'interdiction hivernales pour 2014", soit revenir au mode d'agrainage de l'ancien Schéma Cynégétique qui a échoué ? !!!

D'abord, tout le monde sait que les dégâts de prés ne sont pas liés à la faim, mais sont liés à un besoin de protéines fournies par les vers, les larves de hannetons et autres insectes logés dans les pâtures. Que je sache, de septembre à décembre, l'agrainage fait rage partout et pourtant c'est à ce moment là que les dégâts de prés sont les plus intenses en général.

En moyenne et haute montagne à dominantes de sapins et avec prés, la faim peut par contre être un facteur de dégâts à partir du moment où le territoire accueille plus d'animaux qu'il ne peut en nourrir (loi de Malthus). Or en cette période, la concurrence à la place d'agrainage fait rage entre les chevreuils, les cervidés et les sangliers. Tout dépend donc plutôt de l'heure de programmation de l'agrainoir...sachant que son utilisation est exclusivement réservée au sus scrofa...

Si donc la densité est encore élevée par rapport à l'offre autorisée de nourriture artificielle, on en revient au développement précédent : il faut tirer pour que quand la terre des prés dégèle, l'agrainage par poste fixe suffise aux populations restantes de suidés (cf la proportion de trois sangliers matures aux cent hectaures).

Il s'avère également que j'ai pu observer directement sur mon territoire que ce n'est pas l'absence d'agrainage linéaire qui provoque des dégâts de prés en plaine.

Face à ma plaine j'ai deux chasses distinctes en forêt avec de grandes quantités de sangliers. L'une est gérée à titre expérimentale par l'O.N.F. et l'autre a été laissée vacante par l'ancien adjudicataire à partir de la mi-février et seulement rechassée à partir du début de ce mois.

Conformément aux textes, point donc de linéaire entre janvier et février et puis plus d'agrainage fixe du tout à partir de la mi-février sur la chasse délaissée.

A la dernière battue concertée faite à ce moment là, j'ai encore vu passer soixante et onze sangliers, de quoi me faire tomber du "Stehlele", la chaise de battue. Exposé en direct en plaine, je m'attendais alors à une déferlante, sachant que l'ONF agrainait très peu également.

Résultat surprenant et contradictoire à l'affirmation des chasseurs relayée par le FIDS 67, pas un sanglier n'a quitté la forêt. Les premières sorties sont survenues seulement après le vingt avril. A chacun de faire sa réflexion ou analyse, sachant que le facteur quiétude totale du territoire en relocation a duré jusqu'à la mi mai.

Les grands principes de l'agrainage dissuasif

Zonage des dégâts dans le 67 sur cinq années

"Le consensus, c'est le fait d'abandonner toute conviction, tout principe, toute valeur et toute ligne de conduite pour une chose en laquelle personne ne croit, mais à laquelle personne n'a rien à redire"...

Margaret Thtacher

Tag(s) : #Gestion du sanglier et des dégâts, #Vie des instances de la chasse, #Billet d'humeur
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