Lorsqu'on s'arrête à l'analyse purement factuelle du dossier GCO, cela faisait un bon bout de temps que la partie semblait jouée. Il fallait juste pour Vinci & consorts du temps pour tisser la toile, que les procédures administratives et juridiques suivent leur cours, sachant que le sans faute allait ouvrir les portes de la réalisation. Qu'à travers les ans, les promoteurs de l'enjeu aient changé trois fois les objectifs du projet d'autoroute pour une seule enquête d'utilité publique, au départ c'était pour régler les bouchons locaux liés à la circulation pendulaire, puis la défense de l'emploi pour une France au chômage et un BTP en crise et maintenant la pollution et la libre circulation européenne des transports, est déjà oublié. Comme quoi, on peut dire tout et son contraire, le politique et le monde de l'argent parvient presque toujours à ses fins.
Au bout du compte, le pot de fer va une nouvelle fois gagner la partie contre le pot de terre. Pouvait-il en être autrement ? Que nenni, face à un véritable savoir faire en matière de montage de projet. D'un côté des experts rodés à l'international sur tous les aspects du projet et de l'autre des "braves" sous forme de quelques élus locaux concernés par le tracé, des défenseurs de la nature autour d'une association locale, des agriculteurs et des maires savamment travaillés au portefeuille au fil du temps, des utopistes au sens d'Aymeric Caron et son livre UTOPIA XXI et enfin beaucoup d'argent à distribuer selon l'adage de mon ancien du BTP allemand "ce que tu ne peux obtenir par l'argent, tu l'as avec beaucoup d'argent".
L'heure est donc à la remise des armes, non sans sonner une dernière alerte, histoire de couler avec les honneurs. J'ai longtemps hésité à faire part de mes dernières réflexions et recherches autour de deux questions qui m'ont toujours turlupiné dans le projet : le retournement de veste du maire de Strasbourg et des socialistes strasbourgeois en 2014, l'implication soudaine et forte de l'Automobile Club Association (ACA) à partir de 2016, notamment avec la création de son site "jeveuxmonGCO". Aujourd'hui que les dés pipés sont jetés, autant aller au bout chatouiller la "conscience morale" d'un système que je n'ai les moyens de détricoter, mais qui laisse plus d'interrogations et de zones d'ombre que de réponses et de transparence.
Je suis donc parti de Vinci pour avoir une chance de trouver de l'information ouverte concernant mes deux interrogations avec comme seul ami "Google". On ne m'ôtera pas de l'esprit que le GCO est définitivement une Grosse Couillonade Organisée, sur fond de promotion immobilière :
L'ACA :
- si vous regardez de près le site de l'ACA, vous voyez que les membres ont droit à un abonnement d'un an au télépéage de Vinci. Lorsque cette association fête son millionième adhérent en novembre dernier, vous vous dites en faisant fonctionner la calculette que c'est un beau geste que fait là le bâtisseur parisien. L'engagement fort et la création subite du site web peut-il trouver là leur explication, quand une page ou une prise de position de l'ACA sur le site de l'automobile Club pouvait suffire ?
https://www.automobile-club.org/privileges/transports/telepeage-vinci-autouroutes
- en novembre 2013, l'ACA quitte son siège historique avenue de la Paix à Strasbourg pour prendre possession dans le "Nouveau Strasbourg" de 1250 m² dans un bâtiment construit par Nexity, un autre grand de la promotion immobilière et un temps en passe d'être repris par Vinci. A ce jour, les montants de la vente de l'ancien siège et l'acquisition du nouveau restent secret.
http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2012/06/14/un-nouveau-siege-national-pour-l-automobile-club
- de 48.000 membres en 2004, à 710.000 en 2012 et maintenant un million, l'association a connu une ascension fulgurante ou de rêve pour qui cherche de la croissance ou du poids pour peser sur des décideurs. La réponse se trouve vraisemblablement en partie dans le partenariat avec les Assurances du Crédit Mutuel, (ACM), les deux fonctionnant en transversal, chacun apportant ses clients à l'autre. Et puis avec les ACM et sa foncière Massena et ses 2,2 miliards d'actifs immobiliers en 2015, la promotion immobilière ne reste jamais loin non plus, avec le monde des affaires qui va avec.
La ville de Strasbourg :
- lorsque vous regardez les projets réalisés et à construire dans le "Nouveau Strasbourg", Vinci n'est pas oublié et vous regardez donc avec Google du côté de sa fondation "Vinci pour la cité" : financement de pas moins de vingt projets entre 2004 et 2014 pour 241.800€ sur Strasbourg et ses satellites, dont 12 avec 91.000€ la seule année du retournement du maire.
https://www.fondation-vinci.com/fondation/fr/recherche/projets.htm&a=&r=&d=67&t=&g=&p=&c=&q=#form
https://www.strasbourg.eu/documents/976405/1564068/0/0bddf667-553c-bb99-ea1c-a3b65e092802
Vinci construction :
- c'est en 2016 450.000€ sur trois ans de partenariat avec la SIG, le club de basket cher à la municipalité de Strasbourg et Robert Herrman, Président de l'Eurométropole, favorable "au couloir à camions" pour sauver l'Alsace du sous-développement http://sigstrasbourg.fr/2016/06/vinci-s-engage-pour-trois-ans-avec-la-sig
Les réseaux d'influence strasbourgeois :
- revient en avant, comme patron du "Club des affaires" de la SIG depuis 2005, le "Directeur Commercial" de Vinci signataire du partenariat précité et
- apparaît la fille du Président de l'ACA, patron du Cabinet d'avocats d'affaires CAA à Strasbourg et Paris
Aujourd'hui, Grand est devenu un adjectif de marketing très tendance, le Grand contournement, le Grand Paris, le Grand Strasbourg, le Grand stade de France. A côté de cette volonté de gigantisme de l'homme avide de croissance, la nature a peu à opposer, juste le Grand hamster, symbole d'une faune vouée au déclin et soumise à l'omnipotence de l'homme lorsque sa valeur fondamentale est l'argent notamment.
Enfin, cerise sur le gâteau et toujours dans le cadre de mon adage favori "ce que tu ne peux obtenir par l'argent, tu l'as avec beaucoup d'argent", le lien vers la dernière publication du collectif fédinois "GCOnonmerci" et qui met en ligne le document contractuel actuellement proposé par ARCOS & Co à la mairie de Vendenheim. Ce serait une "fake news" qu'on ne s'y prendrait pas mieux. No comment, on est dans le chantage "sicilien" : si tu fais comme je veux, je te réduis de 3db les nuisances sonores et je t'accorde quelques faveurs... Comment peut-on être aussi cynique ? Mettre dans la balance ou un marché un chantage à la santé des gens en dit long sur la conscience morale du milieu du BTP, sur la méthode pour parvenir à leurs fins. Combien d'accords de ce type ont-ils déjà été contractualisés, combien sont en cours par ailleurs ? Qui plus est, ces trois décibels sont juste la marge que se donne dès à présent Vinci en prévision de l'augmentation ultérieure du trafic, notamment celui venant d'Allemagne lorsque l'autoroute du Bienwald, sera en place également. Alors tu parles d'un cadeau !
Dans ce document on peut également relever au passage la discordance entre l'objectif du GCO noté dans le préambule du contrat : "faciliter la libre circulation entre l'Europe du Nord et de l'Est et de l'Europe du sud" et l'objectif présenté aux citoyens lors de l'enquête publique de 2006 : "assurer la continuité de l'axe autoroutier nord-sud alsacien".
https://gcononmerci.org/vinci/vinci-tente-dacheter-le-silence-du-maire-de-vendenheim/
Bonjour tristesse, d'un côté une constellation Vinci (cf liens) et de l'autre des "François Pignon" qui s'ils sont invités à une table, c'est pour "un dîner de cons". Les messes se lisent et se font ailleurs dans le secret des cabinets des Ministres et Présidents. Officiellement pour les médias on joue les matamores, mais au final le pantalon tombe et on concède faute de moyens financiers de l'Etat. "C'est comme cela", comme on dit.
https://gcononmerci.org/wp-content/uploads/2017/07/canard-enchaine-5juillet2017.png
Y trouvez-vous une ligne qui parle de "faciliter la libre circulation entre l'Europe du Nord et de l'Est et de l'europe du sud" ?
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"20% de discours, promesses et rêves, 80% de réalité cachée = 100% de pigeons" Poutine.