Oh la belle bleue, oh la belle rouge, ravissement bien connu lors d'un feu d'artifice, mais celui actuellement tiré par les artificiers du monde agricole, de la forêt, des Administrations ne va, non seulement pas enchanter le monde de la chasse, mais en plus lui retomber sur la tête. Ca pue terriblement la manipulation orchestrée pour obtenir l'arrêt de l'agrainage sous toutes ses formes et tant qu'on y est la pose de pierres à sel et de goudron. Chacun dans son coin tire sa fusée, la FDSEA 67 et les jeunes agriculteurs dans le Val de Villé, les propriétaires forestiers privés dans le nord du Département, l'ONF au Donon et ailleurs, le tout en direction du Préfet qui je n'en doute pas une seconde va lancer les arrêtés en conséquence, aussi bien dans le 67 que dans le 57.https://www.dna.fr/environnement/2018/09/21/ecorcage-du-cerf-les-epiceas-pleurent
La chasse en forêt, face à un mur de contestation, va être dans le trou, "sans amis", sans "alliés". Factuellement, le Préfet va continuer à se retrancher derrière les directives du Plan Borloo et la circulaire NKM, en garant du respect des textes par le rédacteur du Schéma Cynégétique, compter les points et couper toute autre idée. L'équilibre agro-sylvo cynégétique est rompu en trop d'endroits pour espérer "une clémence" des uns et des autres.
Le doigt a définitivement été mis dans l'engrenage par l'acceptation des cahiers de charges tant communaux que domaniaux. C'était l'ultime moment pour dire "niet", le blog regorge d'articles autour de cette thématique. Quand le monde agricole n'est pas d'accord avec le politique ou l'administration, il sort les tracteurs et le lisier. Quand les transporteurs qui nous polluent les poumons ne sont pas d'accord avec un dispositif ou la taxation des carburants, ils sortent les camions et bloquent les routes ou les raffineries. Que fait le chasseur en forêt ? Il râle, de préférence chacun dans son coin et paye, des fois encore plus cher que lors du bail précédent.
Va-t-il dorénavant, excédé par les ruptures de la quiétude sur son territoire, excédé par les textes, règlements, interdits et la mise au banc de la société gagnée par le spécisme, changer son fusil d'épaule ? Il pourrait le faire à travers des démissions en cascade, face caméras, devant la porte d'entrée du Préfet au Petit Broglie :
Semaine 1 : remise par les chasseurs dans un carton des baux des chasses domaniales
Semaine 2 : démission du Président de la FDC 67 et de son CA
Semaine 3 : démission du Président du FIDS 67 et de son CA
Semaine 4 : démission des Présidents de GGC et leurs CA
Semaine 5 : démission des Lieutenants de Louveterie, avant tout chasseurs, voire locataires de chasses
Semaine 6 : arrêt général de la chasse aussi bien grand gibier que petit gibier et de la régulation des nuisibles.
Se soumettre ou se démettre ? Telle est la question shakespearienne qui se pose de plus en plus au monde de la chasse bas-rhinoise. A propos de la fusion des deux départements alsaciens, la Ministre Jacqueline Gouraut, lors de son récent déplacement , ou de son audit de l'Alsace" ne ressentait pas le mécontentement sur les territoires". Certainement se référait-elle à nos politiques locaux qui ne veulent surtout pas donner l'impression qu'il pourrait y avoir en Alsace une envie d'émancipation face au pouvoir centralisateur. En matière de chasse, nul doute à avoir, le mécontentement est général à la base tant chez nous qu'en Moselle face aux "diktats".
"Mia san Mia", "Nous sommes Nous", les fans du Bayern Münich se reconnaîtront dans ce slogan emblématique autour de la fierté d'être Bavarois. En comparaison, où est encore notre fierté d'être Alsacien ? Nulle part pratiquement. Nous avions une chasse modèle avec un droit local. Aujourd'hui, nous avons juste le droit de la fermer et de se soumettre. Que le haut continue à faire sa loi, le bas ne manquera pas tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre à exprimer son mécontentement. Nous sommes restés des Hans im Schnockeloch, des tiraillés, en tout cas dans les campagnes et dans le monde de la chasse soit deux types de population qui ne négligent pas encore leur droit à l'expression par les urnes. Non, Madame Gouraut, on ne vous a peut-être pas fait entendre le mécontentement, mais il existe et aussi au-delà de la chasse.