185 politiques, 4,7 millions de citoyens pour un clic sur un site et nous voilà, peut-être prochainement "rendu" pour un futur référendum d'initiative populaire autour de la cause animale en six interdictions, dont celle de la chasse à courre et du déterrage du blaireau et du renard. Le "coup" est visiblement parfaitement préparé, avec un lancement magistralement médiatisé, avec des caisses de résonance diverses et variées allant du show-biz au monde des médias et tout naturellement en réseau avec toutes les associations de la cause animale. Officiellement, le projet est à l'initiative d'un citoyen journaliste "engagé" et de quelques chefs d'entreprise de renom, en coulisse on retrouve cependant les activistes habituels. C'est ce qu'on appelle un plan de communication bien ficelé, plus soft et porteur que si l'initiative était venue directement du camp des radicaux anti-chasse, de la "libération animale" ou du welfarisme.
La date du lancement n'est sans doute pas non plus due au hasard. Elle fait suite aux municipales qui a vu nombre de candidats aller à la pêche aux voix du côté d'électeurs sensibles aux chats et chiens. Elle veut exploiter ou prolonger la vague "verte" arrivée à la tête des grandes métropoles urbaines pour continuer à ancrer dans les débats environnementaux à venir la cause animale et l'anti-chasse.
De la même manière, difficile de ne pas s'interroger sur la pertinence de lancer une telle initiative qui ne touche pas réellement aux problèmes du quotidien des Français. La première tentative de RIP, la privatisation de l'aéroport de Paris, s'est soldée par un échec, le thème n'étant évidemment pas prioritaire pour emballer 4,7 millions de citoyens. Alors pourquoi ?
Quel meilleur moyen peut-on trouver pour faire durer médiatiquement un thème ? Quelle action permet de mobiliser longtemps et fortement sur un plan national ? Quelle campagne permet non seulement de faire parler de soi, mais aussi de récupérer peut-être plus de 4,7 millions d'adresses mails, voire télphones qui plus est sans engager de grands frais ? N'oublions pas qu'aujourd'hui, la récupération de datas en tous genres est un enjeu très convoité et plus vous connaissez le profil des électeurs et mieux vous pourrez les séduire. Si en plus vous pouvez correspondre avec eux au moins pendant trois ans, sachant que des échéances électorales vont venir entre temps... l'objectif n'est pas forcément de réussir à ouvrir les portes d'un RIP...