Comme déjà écrit, en Corse, il existe une approche pragmatique des problèmes. "On agit en premier et on discute après". En Alsace, on est dans une stratégie inverse.
Sur notre territoire nous avons, naïvement, tout tenté en commençant par distribuer un A4 aux usagers croisés en des endroits sensibles pour la faune ou à des heures très matinales ou très tardives, puis en apposant des panneaux de sensibilisation pour inciter promeneurs et autres à éviter certaines zones, pour finir par des panneaux d'interdiction sur les chemins ruraux privés appartennant à l'association foncière.
Avec le Maire nous avons publié une interview dans le journal de la commune pour espérer passer quelques messages sur les difficultés de partager la nature, au résultat peu convaincant ou significatif, si ce n'est la décision de la municipalité de mettre des panneaux d'interdiction de promener les chiens sans laisse, avec aujourd'hui comme conséquence des ballades sans laisse du lever du soleil à très tard dans la nuit, sans doute aussi pour éviter le policier municipal.
Comme relaté hier, https://www.veillecynegetique67.com/2022/05/sortir-en-chasse-individuelle-a-t-il-encore-un-sens.html , nous sommes tout juste encore des faire valoir, au gré des besoins des uns et des autres, avec des territoires laissés à tout un chacun, comme bon lui semble sans le moindre respect des premiers concernés, la faune sauvage.
Quand en plus lorsque dans la nuit du 31 mai à 23h, vous êtes à deux doigts de vous "faire casser la figure" et d'être traité de connard parce que vous tombez sur une voiture en plein milieu d'une zone de tir de nuit, il n'est plus question du tout de faire preuve de bienveillance ou de compréhension. Sauf que vous êtes sans le moindre moyen d'action, comme il nous a été rappelé le lendemain.
C'est donc en toute cohérence avec les différentes situations auxquelles nous sommes confrontées, mais aussi en cohérence avec les mesures de sécurité en matière de tir du Schéma Cynégétique que nous avons signifié ce jour par courriel à la Fédération des Chasseurs du Bas-Rhin, avec copie à la Direction des Territoires que nous payerons le montant des bracelets chevreuils pour la présente saison, mais que nous n'irons les récupérer.
Comme le reprend ma conclusion, "je ne vois pas pourquoi je dois prendre un risque pour mon intégrité physique à chaque sortie ou risquer d'engager ma responsabilité à chaque tir, sous prétexte que la nature appartient à tous.
Comme seule réponse, je ne vois que le dépôt des armes, si tel est le bon vouloir de tous, en l'occurrence l'arrêt de la chasse individuelle au chevreuil.
Nous ne sommes pas de simples faire valoir à qui on téléphone lorsque les renards viennent saccager deux poulaillers à Reimerswiller, alors que le fermier d'à côté les abrite dans son hangar sous prétexte qu'ils attrapent les mulots dans les champs.
Nous ne sommes pas là pour à chaque sortie devoir raser les murs, prendre des photos d'incivilités ou comme hier constater le fracassement d'un mirador par une machine agricole ou le rodéo d'un quad et d'une moto à 21h15.
Nous ne sommes pas tout juste bon pour faire gardien des champs à longueur de nuits sur trois semis de maïs semence à 5.000€ l'ha et lorsqu'il a poussé prendre en compte de jour les ragondins qui avalent les semis mâles, tout comme les corbeaux ou les ramiers sur le champ de soja.
Notre décision n'est pas juste un mouvement d'humeur ou de "trop plein hydraulique", mais juste le constat de notre totale impuissance à sortir en toute sérénité, voire sécurité. Peut-être aurait-il fallu que je me fasse tabasser pour que le sujet devienne une actualité et soit entendu ? et encore l'accusé aurait été moi, comme cela est le cas, puisque les jeunes ne faisaient rien de mal et sont des "ayants droit".
Mon blog veillecynegetique67 est rempli d'articles sur le sujet, mais à quoi bon ? Alors à un moment, il faut décider, soit on continue à se mettre la tête dans le sac à tous les niveaux, de la municipalité à l'Etat et on enregistre, se plaint en interne et chacun pour soi ou on s'engage dans l'action. La seule que nous voyons est celle engagée à ce jour".
Affaire à suivre...