Etre cible de la vindicte, avec comme seul argument le fait de tuer, fait de nos jours partie de notre sort de chasseur. Depuis longtemps et en accéléré, nous sommes sortis d'une pratique comprise pour passer dans un combat idéologique. D'une pratique paisible, nous nous retrouvons dans une pratique contestée en permanence sur le terrain par tout un tas de personnes, des utilisateurs des espaces ruraux et forestiers aux militants communautaristes.
Que nous ayons de bons arguments à faire valoir ne rend pas nos messages plus audibles. Le dialogue usant de sourds est "en marche" accélérée et ne s'inversera sans doute pas.
Maintenant "taper sur la tête" du chasseur est chose aisée, il se trouvera toujours une situation propice à exploiter. Pourtant, le chasseur n'est de loin pas le seul à tuer, si tel est le grief contre lui. Par machines agricoles et produits phytos interposés, le monde agricole est un bon pourvoyeur vers l'au-delà de la faune sauvage, le blog est rempli d'articles sur cette thématique. Mais voilà, la destruction ne se fait pas en vestes signalétiques rouges fluos, elle se fait dans la discrétion, dans l'agonie et le silence.
Et que dire de l'automobiliste. Combien d'animaux, de batraciens, d'insectes, d'oiseaux sacrifiés sur l'autel de la vitesse ? Des milliers, des tonnes, collés, explosés, crevés sur l'asphalte ou plus loin dans la nature. Pour autant, ce n'est pas le tollé général comme on peut le voir contre les chasseurs. C'est que l'auto, c'est sacré et ce ne sont pas les milliers de panneaux routiers signalant des risques de collision qui changent grand chose. Qui les respecte, qui lève le pied ? Pas grand monde. En dehors des compagnies d'assurance pour des raisons diamétralement opposées à la cause animale, la destruction de la faune par l'auto n'émeut pas le grand public. Pire encore, quand débat il y a, ce n'est pas la vitesse et le manque de vigilance en zones à risques qui sont pointés, mais souvent encore ce satané chasseur qui laisse proliférer les grands gibiers.
Nous avons sur notre territoire plusieurs zones à risque avec des flaques de sang en permanence sur l'asphalte ou des cadavres aplatis, signalant aux usagers de la route, du matin et du soir, le passage d'animaux. Mais tout le monde continue "à bomber", comme si de rien n'était.
Au jour d'aujourd'hui, depuis février, deux chevreuils retrouvés, dont ce jeune brocard prometteur fauché hier, de jour sur la même départementale. Tout l'hiver, ils étaient à cinq, visibles de la route, il en reste trois, sans plan de chasse.
Législation sur les victimes de la route