Comme le verre à moitié plein ou à moitié vide, "l'agro-tech" se positionne soit comme le nouveau sauveur de la planète, soit comme son fossoyeur. Selon votre degré d'optimisme ou de pessimisme, l'article joint sur ce qui va se passer sur les grandes exploitations ou les "fermes-usines" du futur en matière de recours à la chimie, vous allez soit applaudir des deux mains et faire waaahhh, soit frissonner en vous disant que notre avenir est complètement entre les mains de nouveaux professeurs Burp... (pour ceux qui se souviennent de la bande dessinée de Gotlib)
Le futur indicateur de la santé de l'économie ne sera plus le bâtiment, mais l'agro-tech. Dorénavant quand l'agriculture ira, tout ira, le bâtiment sera petit joueur à côté. Donc, vive l'innovation et les start-up. Maintenant, quand vous lisez les promesses, vous pouvez aussi craindre, comme un mauvais pressentiment, le pire, à moins d'être un fervent accroc de la pub et du marketing.
Quelques extraits :
- "là où il fallait 60.000 insectes sauvages pour polliniser 1 hectare de pommiers, il suffit d’un millier d’abeilles Osmia, et plus une goutte d’engrais"...
- Avec ses produits Mr-Organics, les agriculteurs réduisent de 30% les phytosanitaires, et pour 2 fois moins cher ...
Monsantau aussi, avec son chien Rex, avait promis monts et merveilles dans les années 90 dans sa pub...
Il paraît qu'on ne peut arrêter le progrès. A son départ, les promesses sont toujours attrayantes, elles n'engagent aussi que ceux qui y croient, aujourd'hui en l'occurrence les politiques qui vont mettre le paquet pour honorer leurs rendez-vous sur le glyphosate, l'eau, la pollution, le climat. Sans solutions, il est facile pour les lobby de faire chavirer les chefs qui nous conduisent au bonheur. Le fruit est aujourd'hui mûr, en clair, le champ est ouvert pour aller à l'agtech «intensive en écologie et climato-intelligente», préparée par les industriels. Il leur fallait juste gagner du temps pour disposer des solutions innovantes, sans se faire dépasser par des petits.
C'est exactement comme pour les balles sans plomb. Tant que RWS & co ne disposait pas eux aussi de la bonne technologie, il n'y avait pas de préconisations en matière de venaison. Une fois prêt à se lancer dans le business, c'est parti. Vous voulez un autre exemple, les cartouches "écologiques", avec des bourres biodégradables ? Un seul fabricant sait faire avec un brevet déposé. Le hic c'est que c'est un petit, Jocker. Entendez-vous parler de préconisations pour une nature propre sur les stands de tir ou la chasse de la part des grosses marques ? Pas encore, avant il faudra faire le ménage où trouver une autre innovation. Je prend le pari.