Depuis que la fonction politique est devenue un métier ou un "plan de carrière" pour les élus que "le petit peuple" que nous sommes envoie à échéances électorales régulières vers des pouvoirs locaux, nationaux ou européens, la fameuse démocratie, fondement de notre société bat de plus en plus de l'aile et risque l'implosion.
Une des causes principales de ce délitement de la sphère politique, réside certainement dans le "girouetisme" du politique. C'est que ces braves gens, une fois arrivés à la hauteur de leur ambition changent d'opinions comme de chemise.
Que vaut encore aujourd'hui la parole du politique ? Le peuple de droite se désespère des comportements de ses élus au fil des révélations ou des affaires et le peuple de gauche perd tous ses repères les uns après les autres, se sentant trahi dans ses valeurs avec un président qu'il croyait haïr la finance, défendre les "sans dents" et respecter les femmes.
Sur un plan plus local, prenons dans notre "plouquerie", la confirmation du revirement du Maire de Strasbourg et du Président de la C.U.S. sur le projet de Grand contournement Ouest. D'opposés, ils sont passés "souteneurs" au projet et demandent aujourd'hui au gouvernement d'accélérer le dossier, au grand désespoir de leurs alliés électoraux les Verts strasbourgeois... Que vaut la parole du politique ? Que vaut son engagement électoral ? Quel confiance peut-on avoir en lui, face aux coulisses du pouvoir ?
La réponse est claire, strictement aucune.
Factuellement, le GCO ne sera pas à la hauteur des espérances des convaincus du désengorgement de Strasbourg, des expertises qui vendent le projet, mais fera certainement le bonheur du BTP qui, c'est bien connu, "quand il va, tout va". Mais peu importe, avec l'argent du contribuable on peut tout décider, y compris d'un investissement qui on le sait dès maintenant sera déficitaire. Mais d'ici là, ceux qui auront milité pour le GCO, en théorie séparateur du trafic de transit et du trafic local, ne seront plus au pouvoir, donc plus sanctionnables. Il en irait certainement autrement s'ils étaient contraints d'être personnellement sur leurs deniers, actionnaires du projet...
Je fais le pari que si on demandait à tous les politiques et tous ceux qui réclament le chantier du GCO d'investir dans le projet sur leurs fonds personnels en contre partie de la gratuité, par une souscription, les "mouches changeraient d’ânes"...
Rappel sémantique :
"La souscription est l'engagement pris par un particulier de fournir à une date convenue une somme d'argent pour le financement d'une œuvre ou d'une entreprise en cours de préparation. Elle garantit le créateur d'un retour financier qui peut le motiver à aboutir un travail qu'il aurait autrement abandonné, par exemple dans le monde de l'auto-édition ou lors de la construction d'un monument commémoratif". Wikipedia