Qu'y a-t-il de commun entre la Cop 21 et le FIDS 67 (Fonds d'Indemnisation des Dégâts de Sangliers du Bas-Rhin) ? C'est que jusqu'à ce jour ce sont toujours les "pollueurs" qui ont mené et dicté les négociations et n'ont donc jamais assumé leur responsabilités, puisqu'ils "menaient la danse" lors des négociations.
Si vous regardez le top ten historique des pays pollueurs, par ordre décroissant, le Canada, l'Indonésie, la France, le Royaume-Unie, l'Allemagne, l'Inde, le Brésil, la Russie, la Chine, les Etats-Unis, qui a fait capoter les bonnes intentions pour mettre en place des protocoles contraignants et des moyens financiers ? Les Etats-Unis à Kyoto, ils n'ont jamais ratifié le traité et les autres grands pays industrialisés à Copenhague et Cancun où on a," entre amis" mis simplement en place des "engagements volontaires", mais sans entraîner de pénalités, au cas où les quantités de réduction annoncées et vérifiées n'étaient pas atteintes.
Résultat, les Etats-Unis, la Chine, la Russie continuent à eux seuls à contribuer à presque la moitié du réchauffement climatique et les "petits pays" tentent de faire suffisamment pression pour défendre le principe d'équité en incluant la responsabilité historique comme indicateur majeur des contributions nationales de chaque pays.
En terme d'équité ou de justice, en matière de financement des contributions complémentaires des dégâts de sangliers, c'est "kif-kif". Ce sont les "historiques" des dégâts, à savoir feu le Syndicat des Chasseurs en forêt qui ont mis leur système en place pour "démocratiquement" favoriser leurs intérêts par une mutualisation des dégâts sur base de sectorisation géographiquement "bidouillée".
Résultat pendant dix années, ceux qui pour limiter la facture de la communauté, ont fait de la gestion des sangliers en forêt, ou ceux qui ont fait de la dissuasion de nuit ou pire ceux qui n'ont jamais vu de sangliers sur leur territoire ont été traités comme des vaches à lait sous couvert de solidarité ou comme "clowns" "amuseurs" ou "chieurs" s'ils osaient s'opposer au système et lobby en place.
Aujourd'hui, l'effet destructeur de la planète des émissions de gaz à effet de serre n'est plus contesté, tout comme ne peut plus l'être la réalité des dégâts de sangliers par zones vitales. Seule une sectorisation affinée à partir des territoires qui approvisionnent les dégâts permettra de parvenir à l'équité. J'ai souvent parlé du principe appliqué en Belgique, celui du 360. Les dégâts resteront toujours la conséquence de la provenance des sangliers.
Dès lors prendre comme point de départ le lieu des dégâts et regarder par un 360 où sont les zones boisées ou à biotope favorable aux sangliers n'est pas scandaleux pour déterminer les lots cibles. C'est d'autant plus facile que pratiquement à 90% ce sont les chasses dites mixtes qui forment chez nous le top 50 des lots à dégâts, c'est-à-dire des chasses où le même adjudicataire détient les cultures et les bois alentours.
C'est d'autant moins incontestable que l'étude de l'ONCFS sur les déplacements de sangliers dans la réserve de La Petite Pierre bat en brèche l'argument souvent avancé pour justifier une sectorisation au plus élargie, à savoir que les sangliers exploraient de très larges territoires. Il est dorénavant avéré que le domaine vital des suidés est au final souvent très restreint. De plus, le suivi par GPS a également fait ressortir qu'au final seul 0,6% du temps total a été passé dans les cultures par les sangliers enclins "à sortir" et que la majorité des sangliers suivis restaient au final cantonnés dans la réserve.
C'est donc bien en forêt que se gèrent les dégâts de sangliers, les chasses sans bois ou biotopes favorables ne pouvant être que des auxiliaires de dissuasion, à condition qu'on veuille encore leur donner les moyens d'agir avec efficacité. L'étude montre sur ce point également que c'est en août-septembre que les dégâts sont importants or à ce moment là le tir de nuit avec source lumineuse est paradoxalement interdit. Non seulement le tir de nuit avec lampe a montré toute son efficacité aussi bien en terme de qualité de tir que de sécurité, mais il est aussi source de motivation à sortir. Il n'y a rien de plus démotivant que d'être spectateur passif des sorties de sangliers ou sur un plan de l'éthique de ne pouvoir faire des tirs propres et précis. L'expérience montre aussi que le tir dissuasif limite son efficacité. Seule la perte d'un congénère ou l'odeur du sang freinent la sortie des compagnies durant un certain temps.
Il faut donc espérer que lors de la prochaine assemblée générale du FIDS 67 pour fixer les nouvelles contributions financières se soit bien la responsabilisation qui l'emporte enfin sur la mutualisation. La Cop 21 est parvenu apparemment à un accord qui pousse les pays à agir, même si le doute est permis car "l'enfer est pavé de bonnes intentions" et les émissions de CO2 vont continuer à croître avant un inversement espéré de la courbe. Par ailleurs, la nature a plus d'un tour dans son sac et ce n'est pas parce que l'homme croit pouvoir la maîtriser que cela se passera comme il veut. Fixer le réchauffement à 2°, voire 1,5 n'est-ce pas aussi donner encore une sorte de "bon à émettre ou à polluer" aux pays industrialisés notamment, alors que le seuil de tolérance est déjà dépassé partout dans le monde et qu'il n'y a pas que le CO2 à régler en matière d'environnement ?
Le FIDS 67 a lui les moyens d'agir ou de faire agir avec le protocole fixé par le cahier des Charges. Il lui faut juste ajouter une couche dès cette première année du nouveau bail avec une nouvelle carte des sectorisations. Il aurait été de loin préférable que les critères de responsabilisation aient été définis avant les grés à grés des communales pour que chacun sache clairement où sont les risques. Maintenant on ne peut tout avoir en même temps, il est bien connu qu'en Alsace souvent "on se hâte lentement".
Liste dite des "lots sensibles" parle FIDS 67