Dans le film la "Vérité si je mens", Michel Anconina, héros du film s'empêtre dans les embrouilles et finit au fur et à mesure de l'avancé du scenario par avoir de plus en plus de mal à rester crédible. C'est aussi dans ce film culte qu'on retrouve une des répliques les plus connues du cinéma français "champion du monde".
Voilà résumé, en deux images mes amis les instances qui me dictent mes conduites de chasseur à tenir, à qui, si nos chasseurs étaient conséquents, ne devraient plus être accordée une once de probité. Non, je ne fais pas de mauvais procès par fixation ou pour faire parler de moi, j'en ai tout juste assez qu'on prenne le chasseur démuni de tout pouvoir pour des François Pignon.
Sur notre territoire de chasse de plaine pure nous avons une enclave de quelques hectares relevant du ban communal voisin, la fameuse parcelle filmée de nuit lors de l'effarouchement des sangliers le 18 février dernier et source de dégâts récurrents. Dans le cadre d'un autre dossier qui me hérisse, l'existence de limites aberrantes entre voisins qui si elles sont exploitées sans grande éthique favorisent seulement les conflits et la non gestion du gibier, nous avons cherché à plusieurs reprises à faire un échange. En dernier, même le locataire de la forêt domaniale a tenté de trouver un accord pour pouvoir stopper les dégâts en prenant en compte la sortie de forêt. En vain.
Aujourd'hui, le fait est, comme chaque année, nous avons d'un côté un territoire à dégâts limités, voire à zéro, par forte pression en tir de nuit, en collaboration avec la chasse de forêt et parce que nous faisons aussi l'effort de reboucher les trous de boutis des sangliers sur les prés pour mieux contrôler les sorties et de l'autre un petit morceau de champs et prés fréquentés par les sangliers de nuit, avec de forts dégâts.
Comme face à l'aberration d'un système rigide qui interdit le linéaire dissuasif en hiver en secteurs sensibles et le tir de nuit entre février et la mi-mars nous sommes dépourvus de moyens d'intervention, la seule option sensée encore possible, aurait été la mise en place d'une clôture électrique. A priori l'ONF n'y aurait pas été opposée à condition de ne pas utiliser de désherbants, maintenant c'est le FIDS 67 qui s'y refuse.
Pour ne pas mettre de l'huile sur le feu, je vais rester soft et me contenter de souligner que je n'ai que cure de toutes les guéguerres ou bidouilles entre instances cynégétiques, sur fond de renouvellement de Schéma cynégétique. Je n'ai que cure de la prolifération du sanglier en forêt et des chasses qui restent ou non dans le sanglier ressource à trois conditions :
- ne pas être mutualisé,
- ne pas être pris pour une vache à lait,
- ne pas être victime sans responsabilité avec une répartition de la facture complémentaire 70/30.
Si demain sur mon secteur c'est 100 la forêt/zéro la sortie, je n'ai aucun souci avec l'arrêt de l'agrainage hivernal en forêt de Haguenau. Je n'ai aucun souci avec l'arrêt ou non du tir de nuit. Je n'ai aucun souci avec les critères d'attribution de clôtures. Nous avons une chasse de plaine, de petit gibier, à chacun ses emmerdes. Jacques Dutronc dans sa chanson "et moi et moi et moi" a fait le faux éloge de l'individualisme "petit bourgeois", je fais pareil. Contrairement au chanteur, ce n'est pas à sept cent millions de Chinois que j'ai à faire, mais juste à quelques poignées de décideurs qui font la pluie et le beau temps et me mettent devant le fait de leurs décisions, et moi et moi et moi. Ce n'est ni le Préfet, ni les agents chasseurs de l'ONF, ni nos dirigeants qui se coltinent à longueurs de nuits la garde des champs pour tenir les sangliers en forêt. Ce n'est ni au Préfet, ni aux agents chasseurs de l'ONF, ni à nos dirigeants qu'on adresse la facture des dégâts, mais à moi et moi et moi qui suis sans responsabilité et pouvoir.
Tous des "champions du monde". Maintenant, tant que les chasseurs concernés par la mutualisation sans responsabilité, a minima tous ceux en sortie de forêt de Haguenau acceptent, pourquoi se priver du pouvoir de démocrature ?