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Il va falloir choisir entre la peste et le cholera ? Et si c'était non ?

Depuis ce matin les membres du Fonds d'Indemnisation des Dégâts de Sangliers du Bas-Rhin (FIDS 67) connaissent (enfin) le niveau de la facture des dégâts 2012/2013, 1.580.357 € et la hauteur de la dette à combler 945.000€.

C'est qu'il en aura fallu du temps pour trouver la "formule magique" la plus avantageuse, soit celle qui a le plus de chance d'être votée par ceux qui ont la "puissance de vote", car comment expliquer autrement la convocation de l'assemblée générale pour le 30 janvier prochain seulement. Par le passé, l'affaire était généralement pliée avant Noël.

Pas certain non plus que ce grand "plouf-plouf" va plaire au monde agricole habitué à être indemnisé dès le premier mois de l'année. Cette fois-ci il lui faudra patienter au mieux jusqu'en mars...

Sur un plan technique, deux "choix" seront proposés aux membres par le FIDS 67 qui une nouvelle fois et pour cause fait la part belle à la mutualisation pour diluer la facture sur le plus grand nombre et non sur les membres défaillants, négligents ou désinvoltes, comme il est promis depuis des années. C'est que de l'intention de "plus de justice", comme annoncée en réunions sectorielles de printemps à la réalisation, il y a "la réalité", la calculette et "les influences".

Pas besoin d'être un grand spécialiste du calcul pour savoir dès le départ qu'une sectorisation fine par un zonage des dégâts, comme le prévoit le Plan national de Maîtrise des Sangliers depuis 2009, aurait amené certains groupes, comme par exemple les 5% qui provoquent, année après année, 50% des dégâts, à payer jusqu'à 200€ l'hectare boisé.

Au plus tard, le FIDS 67 s'en est-il rendu compte en avril 2013, lorsqu'il a retiré le jour même de l'assemblée générale le vote d'une sectorisation resserrée autour des dégâts. C'est que depuis toujours et ce déjà du temps du Syndicat des Chasseurs en Forêt, les gestionnaires des dégâts voyaient dans la "plaine" les mauvais élèves et les responsables de la facture. Or, c'est loin d'être le cas, comme le montrent dorénavant les tableaux des dégâts sur cinq ans. Les gros dégâts proviennent bel et bien de la forêt, en l'occurrence de la part des membres à territoires mixtes.

Regardez tout simplement la liste des 45 du Préfet, 38 chasses sont mixtes et dans cette liste vous "avez du lourd", bien placé, avec "la puissance de feu d'un croiseur et des flingues de concours". Si en plus, vous ajoutez à ces groupes, les chasses de forêt autour de ces zones et qui auraient plongé avec ce zonage resserré, vous comprenez de suite pourquoi le mot d'ordre "marche-arrière toute" est venu...

Au bout du compte, le "système FIDS 67", reste le même, c'est toujours encore une majorité prise en otages qui paye pour une minorité : 127 lots sur 606 à dégâts comptabilisaient entre 3.000 et plus de 65.000€ de dégâts au printemps, 50 locataires ont généré au final 800.000€ de facture, plus de 800 locataires dont une grande partie, non concernée par le sanglier sur 860 payent donc pour une petite minorité, .

Mais au bout du compte, pourquoi s'en priver, puisqu'année après année le "système" passe en "toute démocratie", avec des statuts sur mesure pour la forêt et son double de droits de vote ?

Mais, pourquoi se choquer d'un système où la centaine de "gros comptes" font en plus les gros tableaux par la suite en battues, pendant que les "petits" de la plaine bouchent les trous dans les prés et que les chasseurs de base "invités" continuent de garnir "les chapeaux" sans se révolter, comme une bonne vieille grenouille cuite ?

Peut être faut-il un exemple chiffré illustrant l'arnaque pour réveiller les consciences ? Prenons au hasard une chasse de forêt de 500 ha à 4.600€ auxquels vous ajoutez les 12% du FIDS, soit un coût total de 5.152€. Si vous êtes un bon, vous y faites quelques "parts battues", bien sûr non autorisées, mais qui selon le cas vous payent déjà la chasse. Ajoutez y, disons deux battues par mois et un tableau de 50 sangliers et 45 chevreuils, vous ne serez pas loin de 8.000€ de recettes, voire beaucoup plus pour peu que vous fassiez de la "vente directe". Pour peu que le maïs d'agrainage ne vous coûte rien, parce que vous êtes un débrouillard et le tour est joué. Ajoutez la surcotisation du FIDS 67 à 3,5€ pour la contribution complémentaire et vous aurez un coût total de 6.902€ pour 8.000€ de recettes.

A côté de cela vous avez en sortie de forêt une chasse de plaine sans bois et au petit gibier de 900 ha, soumis, pour à peine 150ha, forcément aux sorties de sangliers neuf mois sur douze pour un budget total en charges de 5.000€. Sans une centaine de sorties nocturnes, la partie est perdue d'avance pour tenir les cultures face à plus d'une centaine de sangliers prêts à sortir en alternance tout au long de la saison. Même avec quelques suidés tirés, la contre partie ne dépassera pas les 1.000€ de recettes. Ajoutez entre 800 et 1400€ la surcotisation du FIDS et vous aurez un déficit de 4.800 à 5.400€, sans compter les charges diverses, les contraintes, la fatigue et les déplacements, etc... pour une centaine d'euros de dégâts.

A votre avis, où est l'erreur où est la justice ?

Maintenant, qu'on ne s'y m'éprenne, demain, ce type de chasse de "l'emmerdement maximum" ne trouvera bien sûr plus d'intérêts, surtout avec le déclin total de la petite faune. Que fera alors la forêt avec ses sangliers et pour tirer les marrons du feu ou régler sa facture présentée jusqu'à présent de force aux plainards, tout juste pris pour des pigeons au nom d'une soi-disante solidarité ?

Cartographie de la contribution complémentaire à 17 secteurs

Cartographie de la contribution complémentaire à 10 secteurs

Avant

Avant

Après rebouchage

Après rebouchage

Tag(s) : #Vie des instances de la chasse, #Billet d'humeur
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