Dans le post intitulé, "les discours face à la vérité des chiffres", j'écrivais le 23 mars dernier :
"aujourd'hui, tous les tenants du sanglier ont le sourire le matin quand ils relèvent les photos de leurs caméras avec toutes les petites laies entourées de marcassins et les grosses encore en gestation.
Il est fort à parier que d'ici peu nous serons dans la même situation que l'année dernière. Curieux de voir ce qu'on dira alors aux agriculteurs, au Préfet et aux membres-otages pour justifier les dégâts et la répartition de la facture sur tous ?"
Le 27 janvier 2014, j'avais mis en garde, avant l'AG du Fonds d'Indemnisation des Dégâts de Sangliers du Bas-Rhin, les apprentis sorciers qui levaient le pied au lieu de "faire le travail" de réduction des densités dans un article intitulé "Irresponsables ou foutage de gueule," http://veillecynegetique67.over-blog.com/2014/01/irresponsables-ou-foutage-de-gueule.html
Dores et déjà, après un premier bilan chiffré intermédiaire optimiste du FIDS 67 sur les dégâts, je prends les paris que la catastrophe annoncée est en marche. Plusieurs indicateurs vont dans ce sens :
- des marcassins se trouvent écrasés sur les routes, un indice souvent révélateur d'abondance. Lorsque vous voyez des animaux tapés par les véhicules au bord des routes, c'est qu'il y en a. (Dans le sens inverse à titre comparatif, le hérisson est aujourd'hui devenu beaucoup plus discret dans le nombre des victimes du quatre roue de l'homme et ce n'est sans doute pas parce qu'il est devenu plus prudent, mais à force d'en aplatir, forcément le nombre de victimes diminue visuellement drastiquement actuellement, contrairement au blaireau par exemple qui lui se porte bien).
- le marché du "sanglier à la broche" est en pénurie. Les chasseurs ne parviennent pas à fournir la demande en 45-60 kgs, non pas par manque de suidés, mais par abondance de laies suitées,
- les sangliers ne sont plus arrêtables en forêt, selon de nombreux chasseurs, soit par appétence ou saturation du maïs séché, soit par manque de "grains" pour nourrir en poste fixe et en linéaire les estomacs devenus trop nombreux,
- des zones nouvelles apparaissent dans la liste des dégâts, comme par exemple Matzenhzeim actuellement (7.000€) et des secteurs récurrents qui pensaient avoir passé avec succès la période des semis sont depuis une dizaine de jours en "alerte rouge",
- certains chasseurs avouent déjà "en off" que les sangliers ne seront plus tenables dans les prochains temps
Nul doute, la facture va grimper très vite et le monde agricole va proportionnellement aux dégâts monter au créneau, comme tous les ans.
Comme d'habitude, "le soldat plainard, gardien des champs" devra tenir la baraque pour sauver la facture générée par ceux qui sont censés "faire le travail". Merci du cadeau et bonne nuit.