"Cahier des Charges des chasses communales, un bon compromis", c'est ainsi que le Président de tous les chasseurs du Bas-Rhin titre son edito dans le dernier numéro de la revue de la Fédération.
Si le CDC est effectivement "la résultante complexe entre les intérêts des communes, des agriculteurs, des gestionnaires forestiers", il n'est toutefois pas, loin s'en faut pour moi, la résultante des intérêts des chasseurs, comme le souligne notre représentant .
Qu'avons-nous pu défendre, qu'avons-nous pu conserver, qu'avons-nous pu obtenir ? Le droit de nous plier aux exigences ou de nous retirer. Autant je puis comprendre que lors des réunions de travail en "terre hostile", notre défenseur n'ait guère eu de cartes en main pour faire valoir "un bon compromis", autant de retour parmi les siens, il devrait retrouver sa "liberté de pensée", pour aller vers une analyse plus profonde, voire vers des propositions d'action aux futurs adjudicataires.
Comparez le communiqué de la FDSEA (cf lien) sur l'analyse des avancées obtenues à celui de l'edito. Dans l'article du monde agricole, il y a du "grain à moudre". Dans l'edito ?
Or vu du côté des chasseurs, il y aurait de quoi dire. Ce CDC qui passe de 31 pages à 40 fait dorénavant de nous tout bonnement des prestataires payants de services ou des chargés de mission de service public, à l'instar des lieutenants de louveterie et non plus un chasseur achetant une option de chasse pour exercer un loisir. Par le gré à gré ou par l'adjudication, chaque signataire va dorénavant devoir s'engager à mener à bien un certain nombre de tâches :
- "répondre aux injonctions de réduction de gibier excédentaire" . Auparavant ce point ne concernait que le petit gibier
- "tirer les nuisibles", entendez essentiellement sangliers et corvidés. Dorénavant il est inscrit que "le titulaire du droit de chasse est obligé de réduire le nombre d'animaux classés nuisibles"
- "intervenir physiquement en tant que de besoin", à travers soit le garde-chasse ou un référent nommé comme interlocuteur avec le monde agricole
- mener à bien les orientations préconisées par les non-chasseurs sur l'ensemble des ongulés, le petit gibier et les nuisibles par une lettre type d'engagement.
En clair, l'heure n'est plus à la gestion mais à la destruction pour limiter au maximum l'impact du monde animal sur l'économique parce qu'il a juste besoin ou le tort de se nourrir.
A défaut de remplir ce contrat de prestation, il y aura sanction.
Comme souvent souligné, nous allons devoir payer ainsi la mauvaise gestion des dégâts par une petite minorité. La FDSEA le souligne bien dans son titre "lutter contre la chasse business". Notre Président est par contre beaucoup plus discret sur ce point. Cet état de fait est quelque peu insupportable. Il l'est d'autant plus que ceux qui ont tiré profit du sanglier ressource vont aller voir ailleurs puisqu'ils ne pourront soit ne plus présenter de dossier d'adjudication, soit parce qu'ils n'auront plus envie de re-signer, ayant compris que les "temps vont changer".
En d'autres termes, ces gens vont nous faire un magnifique bras d'honneur, sur l'air "que les Alsacos se démerdent entre eux" avec les maires, les agriculteurs, les forestiers et le Préfet.
Indéniablement nous sommes pris dans la nasse, avec cependant l'avantage de connaître clairement maintenant de quoi l'avenir cynégétique sera fait. La logique voudrait que personne, en tout cas ceux concernés par les chasses de petit gibier exposées de surcroît aux dégâts de gibier rouge, et (ou) à la sectorisation du FIDS 67 ne rempilent pour neuf ans et laissent exploitants et bailleurs face à leurs exigences.
Oui, le futur adjudicataire sera bel et bien menotté contrairement à ce qu'on veut faire croire avec la possibilité de résiliation de bail en cas de dégâts. Combien de territoires sont concernés aujourd'hui par les "dégâts autres que sangliers" ? Une petite minorité. Combien sont concernés par la mutualisation des contributions complémentaires des dégâts de sangliers ? Un maximum. Oui, il y aurait eu avancé pour les chasseurs, si effectivement le locataire avait pu sortir du bail en cas de surcotisation due au FIDS 67 supérieure à 50 % du montant annuel du bail. Cette hypothèse n'a même pas été discutée...
Alors quelle solution ? Se soumettre, se démettre ? Il y en a peut être une "autre" : demander, avant d'entrer en négociations de gré à gré, un projet chasse à la commune et aux exploitants. Si ces derniers inscrivent par exemple la sauvegarde par la chasse de la biodiversité dans laquelle entre le petit gibier, dans un projet local, voire environnemental, à l'exemple du projet "grand hamster"... la donne peut changer. Dans la négative, le choix à faire tombe de lui-même.
Vous trouverez ci-joint une lettre type modulable selon les spécificités des territoires, sur la base du modèle du "projet de plan de gestion cynégétique", à présenter par chaque candidat à l'adjudication.
Le Préfet Stéphane Bouillon, dans ses propos a dit que "la République a besoin de nous". En l'absence de projet cynégétique fort des communes, je ne vois pas en quoi je devrais rendre ce service à titre onéreux.
Lutter contre les chasses business
C'est une nouvelle dynamique qui a été lancée mercredi dernier lors du groupe chasse de la FDSEA et des JA. Comme l'a rappelé Laurent Fischer, nouveau responsable chasse, il y a eu un gros turn...
Engagement des communes et des exploitants à nous apporter leur soutien, si déjà "La République a besoin de nous"....