Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. » Légende amérindienne
Dans le même ordre d'idée que mon article de hier concernant la Grosse Couillonnade Organisée, "le petit peuple" que nous sommes, pris pour des billes dès lors que vous êtes éloignés d'un pouvoir, n'a que ses yeux pour pleurer, lorsqu'il regarde actuellement le paysage rural cultivé, en tout cas, du côté de mon territoire de chasse de plaine.
Parti début septembre, je m'attendais à voir à mon retour, les chaumes, champs de patates et autres cultures récoltées recouverts de CIPAN, vous savez ces Couverts Intermédiaires Pièges à Nitrates instaurés par le législateur, si favorables aux abeilles et à la petite faune en quête de refuges protecteurs, tant qu'ils ne sont pas broyés... Hélas à défaut d'une belle couleur verte et jaune éclatant, c'est le roux qui domine de partout. Comme jamais, le monde agricole a eu recours à Monsanto, vous savez le chantre de "la biotechnologie agricole" .
Si je suis "langue de vipère", je dirai que fermes et fermiers ont dégagé du stock de glyphosate, pour ne pas dire s'en débarrasser, en prévision des interdictions totales à venir en principe et c'est tellement plus commode de passer avec l'épandeur que de déchaumer, semer, broyer, labourer pour protéger les nappes phréatiques, enrichir le sol et accessoirement aider la faune à survivre. Pour se faire et être en règle, il suffit de se "proclamer en état d'urgence" et hop l'affaire est pliée du côté du Préfet qui à la demande de la FDSEA a forcément pris l'arrêté adéquat, en l'occurrence celui du 22/8/2016, cf lien. Evidemment on va me répondre, oui, mais cette année les adventices, notamment le liseron ont fortement poussé et les couverts on mal germé, sauf que la pulvérisation a été faite très tôt, dès la sortie du blanc seing préfectoral et jusque sur les chemins et dans les fossés. Par ailleurs, ceux qui se sont donnés la peine ont réussi à avoir des CIPAN.
Comme pour les transports, le politique ne veut pas prendre les mesures pour changer de modèle. Intellectuellement, on se rend bien compte qu'on va dans le mur, mais qui est prêt à ne pas se faire ré-élire et prendre des mesures drastiques de changement pendant son mandat contre des habitudes, des privilèges, des acquis issus d'un autre temps, etc...
Il en va de même en agriculture, on sait que la "chimie" tue la santé, à commencer celle des premiers utilisateurs, en l'occurrence les agriculteurs, pourrit le sous-sol, ruine la fertilité des sols, mais il faut produire toujours plus en oubliant que l'argent ne se mange pas. Alors on déroge, on recule pour mieux sauter, on compte sur la science qui va sauver la planète en trouvant réponse à tout. Pas un jour, sans que les médias nous parlent du futur et des innovations à venir pour le bien de l'homme... de son côté, en route pour les neuf milliards d'ici 30 ans...
Ca y est ma zézère, je suis un vieux con !