Les Fédinois contre le GCO lancent ce jour une campagne de courriers au Président de la République, alors que les travaux d'excavation ont démarré depuis deux semaines entre Vendenheim et Eckwersheim. Une occasion pour le blog de poser la vraie question à Emmanuel Macron après quarante publications sur le sujet : mes réflexions sont-elles fondées ?
"Monsieur le Président, Madame Brigitte Macron.
Une dernière résistance s'organise actuellement autour du début des travaux du GCO, notamment par une opération de saisine de la Présidence. Honnêtement je ne suis ni fan, ni partisan d'une telle démarche, mais en l'état de la situation, mon optimiste me fait croire que « la plupart des choses importantes de ce monde ont été accomplies par des gens qui ont continué à essayer quand tout semblait perdu ». (Dale Carnegie)
Depuis plusieurs années je tiens un blog, veillecynegetique67.com, comme siffleur d'alerte autour du monde de la chasse et accessoirement sur tout sujet d'actualité ou fait de société. Habitant de Vendenheim, première commune nord de Strasbourg impactée par le GCO devant contourner la capitale de l'Europe, tout naturellement je me suis penché sur le sujet de ce grand projet autoroutier. Au fil du temps, quarante articles ont été consacrés à la question, dans l'unique objectif de comprendre, pour que, si je dois faire partie de ce que Vladimir Poutine appelle les « idiots utiles », 2 0% de discours, promesses et rêves, 80% de réalité cachée = 100% de pigeons, mes enfants et petits enfants ne puissent pas penser que je n'ai rien tenté.
Très attaché à la nature depuis mon enfance, du jour où j'ai vu la forêt rhénane se faire détruire pour construire le Canal d'Alsace, avec en parallèle la naissance de l'industrie agricole et ses effets sur l'environnement et la biodiversité, notamment par le biais du remembrement, les engrais et les pesticides, j'ai beaucoup de mal à vivre avec l'économie du vénal, surtout lorsqu'elle touche l'environnement et ses composantes, sous couvert d'un intérêt général discutable et créateur de rupture entre l'élu et sa base.
Au jour d'aujourd'hui, Vinci a lancé excavatrices, camions et pelleteuses pour faire du Kochersberg un futur corridor routier pour avant tout les camions venant de l'Est et du nord de l'Europe. Le tracé du GCO va passer à côté de villages voisins de Truchtersheim, attache alsacienne sans doute encore de votre épouse, commune pour laquelle elle s'était aussi politiquement impliquée.
Vous seul pouvez encore dire non, l'Alsace « ne sera pas exclue du monde », comme l'a dit le Président de l'Eurométropole, au nom d'un intérêt d'un projet d'un « autre temps », avant Grenelle, Kyoto et la planète qui brûle de plus en plus fort.
Vous défendez l'exemplarité, l'occasion est belle pour montrer au monde que la France sait agir, donner le signal « choc » du changement que le climat attend. Le prix à payer sera fort pour les contribuables que nous sommes, mais la terre demande ces sacrifices , exige aujourd'hui d'autres actes que sa seule exploitation.
Votre Ministre des Transports vient de recaler le projet d'autoroute d'A45 sur deux arguments, « le prélèvement de terres agricoles et l'impact environnemental », le GCO va bitumer 260 ha de nos meilleures terres agricoles, impacter plus de 1.000 ha et a fait l'objet en juin dernier d'un avis défavorable par la commission d'enquête publique sur l'impact environnemental. Nicolas Hulot a dit le jour de sa démission, « je ne comprends pas ». Ce double langage ne peut que lui donner raison.
Si malgré tout, le GCO doit poursuivre son œuvre, je demande une seule chose à être convaincu par le Président que ce que j'ai pu écrire dans mes quarante publications lues par plus de 74.300 lecteurs ne tient pas la route un seul instant, que mes analyses sont mal fondées ou que la finalité du projet intéresse bien une population considérée dans son ensemble et non dans la représentativité de quelques élus locaux ou de représentants d'établissements publics comme la CCI, voire d'associations comme l'automobile Club d'Alsace lié à Vinci, le tout sur la base d'arguments repris en chœur, orchestrés par tous ceux qui ont intérêt à ce que le GCO se fasse. Les chiffres reconnus par tous, nous rappelle que seul 10 % du trafic pendulaire sera absorbé par le GCO, rien que le nouveau projet de construction, la ZAC des Deux Rives entre le Heyritz et le Rhin ajoutera, d'ici 2030, 20.000 habitants en plus au cœur de Strasbourg, sachant que lorsque 25.000 spectateurs veulent assister à un match de la Ligue 1, les entrées nord et sud de la ville sont mortes.
Un tel projet mérite-t-il vraiment d'être conduit jusqu'au bout, alors qu'il ne répond à son objectif principal avancé dans les enquêtes : enrayer les bouchons pour la majorité, soit ceux qui pour le travail doivent entrer ou sortir de l'agglomération strasbourgeoise et non pour la minorité qui transite par l'A35 ?
Avec mes remerciements pour l'attention portée à mon intervention, veuillez croire, Monsieur le Président et Madame Macron, à l'expression de mes meilleurs sentiments".