Je parle souvent dans mes articles de l'inconséquence de l'homme, de son hypocrisie, de son omnipotence. La "compensation" dans le domaine du BTP est un exemple, une pirouette juridique qui permet d'accorder vie ou mort. Elle consiste à autoriser à détruire d'un côté pour donner vie à un projet dévoreur d'espaces par l'artificialisation des sols et de l'autre à financer ailleurs, en contre-partie, des projets environnementaux pour faune et flore détruite auparavant. Dans sa forme brutale, c'est tout simplement moche. Le Grand contournement Ouest de Strasbourg, fraîchement inauguré par le Premier Ministre a longuement vacillé sur ce qui est pudiquement appelé l'impact environnementale d'une infrastructure. Vinci par la force de ses services et des quelques hommes qui font la loi a eu le dernier mot, faune et flore a payé le prix du corridor à camions, mais peut-être que le 17 décembre prochain, date d'ouverture de la Grande Couillonnade Organisée, l'offrande de la nature à son corps perdu ne sera pas à la hauteur des espérances annoncées. L'avenir le dira. https://www.veillecynegetique67.com/2017/01/quand-vinci-se-prend-pour-un-noe-4.0.html
Un autre exemple d'inconséquence est la différence de statut entre le loup et le cervidé. D'un côté le loup est libre de ses mouvements à travers la France et l'ensemble de la vox populi, du politique à l'homme de la rue en passant par tous les défenseurs de la nature, applaudit lorsqu'est découvert l'arrivée d'un nouveau canis vulpus dans un territoire très éloigné de son espace vital d'origine, l'arc alpin. Par contre dès qu'un cervidé veut s'implanter dans un massif forestier où il a été décrété indésirable, soit nuisible, il est à tuer. C'est le cas par exemple d'un des plus grands massifs forestiers de France, la forêt de Haguenau, essentiellement domaniale, soit sous le diktat de l'ONF. Pourquoi, d'un côté un animal bénéficie-t-il d'un permis de colonisation et de l'autre non ? Tant qu'il ne touche pas trop les intérêts de l'homme, en l'occurrence uniquement quelques moutons vite indemnisés, comparé aux hauts risques ou maux attribués au cerf, danger pour l'agriculture, la forêt, la circulation routière et maintenant en plus le climat, il est protégé. Dès qu'il est susceptible d' "impacter" les intérêts économiques et financiers, il est à détruire, avec la bénédiction de la vox populi et de tous les défenseurs de la vie animale qui a vite choisi entre un animal chassable et un autre non. En clair, aujourd'hui et plus que jamais prévaut pour les ongulés le mot d'ordre, "la forêt avant le gibier" et contrairement au GCO, sans compensations.