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Un de mes plus fidèles lecteurs m'a rendu attentif sur ce qui se joue actuellement en Haute-Savoie dans le cadre de la préparation du nouveau Schéma Cynégétique du 74. Le sujet chaud là-bas n'est pas l'agrainage comme chez nous dans le Bas-Rhin, mais la mise en œuvre de mesures renforcées dans ce département éminemment touristique, pour limiter encore davantage l'exercice de la chasse, suite à un dramatique accident de battue en octobre dernier et qui a touché un vététiste.

Réserves interdites de chasse, zonage de territoires sans chasse le dimanche à partir de 11h30, délimitation de chasses avec interdiction de pratiquer sauf les 2ième et 4ième jeudis de chaque mois donnent du 74 une cartographie préfectorale à faire fuir tout chasseur raisonnable.

A la base, le compromis dans lequel le monde de la chasse doit refuser d'aller. Non, je ne chasse pas pour   "trouver un équilibre permettant de maintenir le niveau de prélèvement des grands gibiers, la maîtrise des dégâts et la réduction des collisions routières, tout en laissant la possibilité au public de profiter des espaces naturels et pratiquer les activités de sport-nature en sécurité", comme le veut le préfet de Haute Savoie.

Nous sommes là dans un gloubi-goulba indigeste qui ne se donne pas les moyens au niveau de l'Etat d'être à la hauteur de ses vraies ambitions, qui a peur d'affirmer des choix, en l'occurrence se débarrasser des chasseurs, cette minorité qui s'approprie la nature pour la laisser au tourisme, au loisir, bref au business. L'escroquerie est intellectuelle parce que tout simplement l'Etat n'a pas les moyens financiers d'assumer les fonctions qu'il veut voir remplies par le chasseur. Enlever le chasseur du décor en France serait applaudi par tous les détracteurs, par contre assumer à sa place la charge pour réguler les espèces et financer les dégâts par le contribuable n'est pas dans ses cordes. Alors, il met en œuvre des limitations à l'exercice de la chasse dans le temps et l'espace à travers des interdictions et des restrictions. cette arnaque marche tant que le chasseur continue à ne pas fuir et dire ok, "fouettes-moi encore" !

Nous sommes actuellement témoin sur notre territoire que la co-habitation chasseurs-autres utilisateurs de la nature a atteint ses limites. Nous ne sommes plus en capacité de réaliser notre plan de chasse chevreuil et de réguler les renards pour espérer tenir notre dernier fond de petit gibier, faute à une agriculture qui enlève en plaine tout écran végétal et zones de quiétudes à l'abri de la pression humaine, faute à la rurbanisation qui amène promeneurs et adeptes de loisirs en tous genres à s'approprier foncier et chemins ruraux privés que les exploitants agricoles nous ont loué par maire interposé. Ces dernières semaines nous avons signalé cinq cas de poursuite de chevreuils par des chiens à la mairie, dont une action clairement revendiquée par l'intéressée comme entrave à la chasse. Mais au nom du partage à sens unique et gratuitement, je dois "laisser la possibilité au public de profiter des espaces naturels et lui permettre de profiter des activités de sport-nature" ou le défoulement des chiens ?

Non, la nature, en tout cas celle délimitée par la propriété privée, "n'appartient pas à tout le monde", comme on nous le balance systématiquement à la figure, comme argument, sauf à l'exonérer de taxe foncière ou à confisquer les biens privés au titre de la lutte des classes, ou à assumer politiquement et financièrement le déclassement des chasseurs.

Le temps du beurre, de son argent et de la crémière doit toucher à sa fin.

Tag(s) : #Billet d'humeur, #Faune-Nature-Ecologie et Chasse
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