Covoiturage en mode ZFE strasbougeois et usurpation du lièvre de Pâques par la France de l'intérieur, Joyeuse Pâques !

"Deux choses m'ont toujours rempli d'une admiration profonde, le ciel étoilé au-dessus de ma tête et la conscience morale au fond de mon cœur", cette citation de Kant sur la loi morale, notre prof de philo en terminale aimait à nous la répéter avec un sourire empreint d'ironie et de complicité à chaque fois que la classe se dissipait.

Dans notre monde plutôt en dérive et en cette période pascale, "deux choses" pour reprendre mon prof de philo du temps où nous étions jeunes et beaux, m'irritent particulièrement en ces temps modernes, l'une concerne le comportement individuel égocentré de l'homme moderne et la perte culturelle des traditions alsaciennes.

S'il y a quelque chose qui a le don de me mettre de bonne humeur, c'est de devoir aller sur Strasbourg le matin à une heure de pointe en covoiturage. Vous montez sur l’autoroute à l'entrée de la zone ZFE limitée à 70 et vous vous engagez sur la voie réservée au covoiturage, régulateur de vitesse mis sur 72. Ai-je besoin de poursuivre le narratif de ce qui se passe pour qui connaît la situation ? D'un côté vous avez deux files de voitures au ralentii à votre droite, avec des conducteurs respectueux des interdits et limitation de vitesse et de l'autre sur la voie de gauche réservée exclusivement aux voitures avec deux passagers minimum, vous avez tous les fous furieux qui se fichent de l'autre, seuls à bord et pied sur le champignon. C'est un festival d'incivilités, de non respect des pauvres idiots qui acceptent les bouchons, de doigts d'honneur, d'appels de phares, de vitre baissées pour à hauteur vous sermonner avec une courtoisie rendant honneur à l'espèce humaine et la fraternité. C'est déplorable et en dit long sur l’incapacité de créer un monde respectueux de l'autre.

De l'autre, nous sommes en période pascale, nous avons le détournement à fin commerciale de la symbolique de notre "Ochterhas", notre figure emblématique du lièvre de Pâques en Alsace. Exit le lièvre de Pâques, symbole de renouveau printanier et de la fécondité à l'image des lièvres qu'on pouvait voir "bouquiner" en cette époque dans nos champs. Aujourd'hui, France de l'intérieure et de la récup ont rangé aux oubliettes, le Has alsacien, devenu lapin dans la culture populaire française. Terminé notre personnage de conte, symbole culturel fort de l'Alsace, symbolisant nos valeurs de partage, de joie et de traditions familiales. "Nundabuckel",  que la France de l'intérieur ait le culte du lapin de Pâques pour faire des chasses aux œufs et tout le business du chocolat qui va avec, l'ouverture d'esprit de l'Alsacien peut l'accepter, mais chez nous, dans notre région, avouez que "Ochterkingnala" fait moche et ne reflète en rien notre symbolique du nid préparé la veille par nos enfants, avec le lendemain la découverte ou de chocolats ou de crottes, voire de betteraves à la plus grande déception des petits !

Que voulez-vous, tout fiche le camp dans notre monde 4.0 portable à la main. Germain Muller, sors de ce corps https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/r14035707/germain-muller-d-letschte et tous de chanter en choeur, "nous sommes les derniers" 😏