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La liste des 45 : le début du tsunami ?

Quarante cinq membres du FIDS 67 ont été extraits de la liste des dégâts par le Préfet, avec un critère de base, avoir plus de cinq hectares de dégâts (cf fichier joint).

De nombreux articles sur ce blog ont été consacrés à la problématique du sanglier et son corollaire, le mode de paiement des dégâts qui est en fait le déclencheur premier des sur-densités voulues et donc de la rupture de l'équilibre agro-cynégétique. La fausse sectorisation faite par le FIDS 67 a en effet, depuis sa création, offert la part belle à la forêt, pourtant seule véritable gestionnaire possible des populations. L'argument d'intégrer "la plaine" soit les surfaces non boisées" a toujours été de dire que la plaine "profite" de nos sangliers, il est donc logique qu'elle paye". Mais n'est-ce pas ce qu'elle a toujours fait avec la contribution de base de 10 à 12% du prix du bail ? La liste des 45 sera donc vue en premier sous cet angle. S'agit-il effectivement d'adjudicataires "plainards" purs ou d'adjudicataires de grandes zones mixtes ou d'adjudicataires adossés à des bois à sangliers ?

D'un autre côté, si on veut vraiment voir si les membres "défaillants-négligents ou désinvoltes", sont bien ciblés, l'analyse de la liste des 45 ne peut se faire qu'en lien avec le tableau des "zones rouges" des dégâts établis de 2007 à juin 2013 (cf fichier joint à nouveau). Il conviendra notamment de voir si les 45 sont des "historiques", c'est-à-dire des territoires qui reviennent chaque année avec une facture lourde.

Au regard du tableau joint reprenant les points précités, plusieurs observations peuvent ainsi être faites :

  1. si on se réfère à la liste des lots par GGC du FIDS 67 avec plus de 5ha de dégâts on totalise 58 lots pour un montant de 717.087€, ce qui correspond bien à l'idée qu'une soixantaine de lots, sur plus de 600, produit régulièrement 50% des dégâts. Par contre, la liste du préfet par adjudicataires, dont la majorité détient, de plus, plusieurs lots, ne ponctue qu'à 45 lots pour environ 600.000€. Des poissons auraient-ils échappés aux mailles du filet ? On peut le penser.
  2. on voit aussi que le critère, montant des dégâts, bouleverse le classement de la liste établie par surfaces détruites. C'est que les prix ne sont pas les mêmes entre cultures céréalières et prés. Le "palmarès" change donc complètement selon le critère retenu ou privilégié. Gageons que ce qui retient l'attention du chasseur co-payeur, c'est le montant en espèces sonnantes et trébuchantes !
  3. si en prenant la liste du FIDS 67, on fixe la barre à un minimum de 5.000€ de dégâts ce qui est déjà une belle somme, plus de 72 lots sont concernés, avec 45 lots le seuil s'arrête à plus de 7.600€ de dégâts. Avec un critère en coûts engendrés par adjudicataire et non en surfaces détruites, la liste aurait donc été bien plus longue.
  4. sur les 45 de la liste, 5 adjudicataires n'ont pas de surface boisée sur leur chasse, un dispose de moins de 50 ha et ne peut donc agrainer. Les 39 ou 38 autres territoires (pas de données sur la composition de la chasse de Triebold Marc) sont donc bien des chasses dites mixtes où l'on peut penser que le sanglier représente le gibier de base.
  5. sur les 39 ou 38 chasses mixtes, 20 font entre 1.000 et 3.000 ha , soit pratiquement un secteur de vie et de bauge de sangliers; on voit donc bien l'impact des choix de gestion sur les dégâts.
  6. 10 territoires font moins de 500 ha, on peut donc penser que pour ces chasses, des sangliers viennent aussi de zones périphériques plus boisées, non prises en compte par la liste
  7. l'immense majorité des chasses listées sont régulièrement dans la liste des points noirs et selon l'année se retrouve dans la liste des lots soumis au risque de battues administratives.
  8. tous pratiquement pèsent lourds au sein de leur secteur, si on se réfère au tableau des zones de dégâts de 2007 à 2012.
  9. de nombreuses chasses sont en nom propre, soit en principe sans possibilités de recourir à des partenaires ou des associés.

En conclusion, on peut dire :

  • que contrairement aux affirmations soutenues par le FIDS 67, pour argumenter sa "sectorisation" et sa triple mutualisation, le sanglier ne profite pas aux plainards, mais bel et bien à ceux qui le produisent et le font financer par la collectivité, à savoir la forêt, la liste du Préfet le fait bien ressortir.
  • pratiquement ceux qui sont défaillants dans la gestion en forêt le sont aussi en dissuasion de nuit sur leur partie de chasse cultivée.
  • ce sont bien entre 60 et 100 chasses qui régulièrement font preuve de négligence-défaillance ou désinvolture et qui profitent d'une sectorisation qui n'en est pas une, par absence du critère unique de la responsabilisation, voulue par le législateur.
  • seul un zonage à partir des lieux de dégâts avec repérage des bois aux alentours permet de cibler vraiment les lieux de vie et donc de gestion du sanglier. Tous les chasseurs savent différencier les chasses entre celles qui ont soit le gîte, soit le garde-manger, soit les deux. Faire payer les chasses qui détiennent uniquement la table, tout en faisant un travail de dissuasion et non la chambre à coucher, c'est automatiquement favoriser l'injustice et favoriser la non gestion des populations de suidés.
  • l'élargissement de l'assiette de financement de la sur-cotisation, revendication de la seule forêt pour cause de budgétisation, est la cause principale des dérapages de gestion des années 2000 à ce jour. La dilution de la facture sur le plus grand nombre profite à une petite minorité, mais qui en retour provoque les plus gros coûts par une gestion défaillante des populations.
  • la non sanction des chasses "marchandes", soit du sanglier ressource, a grandement favorisé les dérapages des uns et des autres et conduit à la sur-densité. (Tapez sur google "natura bay chasse en alsace" et vous trouverez un exemple figurant sur la liste).
  • au regard de la pression exercée sur les chasses de la liste et celles qui pourraient y figurer, que feront leurs détenteurs en 2015 face au risque financier pesant sur les chasses de sangliers et face aux "yakas" du monde agricole ?

L'onde de choc du tsunami annoncé depuis longtemps ne fait peut être que se lever ?

Liste des 45

Sectorisation des dégâts de 2007 à juin 2013

Tag(s) : #Gestion du sanglier et des dégâts
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