Aujourd'hui, la communauté des chasseurs disserte beaucoup autour de ses inquiétudes, à savoir le sanglier, les dégâts, les financements, les responsables, les futures adjudications et le devenir de la chasse, notamment de plaine.
Cet "état problème" est du pain béni pour toutes nos revues dont le fond de commerce repose sur la chasse. Ce sont d'excellents sujets de discussion de "stammdisch", avec des noix, du vin nouveau ou de la bière. Ce sont des tas de "visions personnelles" qui circulent dans les boîtes courriels de nos ordinateurs. C'est l'occasion de faire de la "réunionite" à tout va. Mais concrètement il en sort quoi ? Une liste de 45 fournisseurs de dégâts, une autorisation discontinue de tir de nuit avec torches, des menaces de battues administratives punitives difficiles à mettre en œuvre à temps pour priver les cibles du "fruit de leur production", des sondages et des avis et une opération caritative fédérale en guise de communication.
Pourtant, concrètement, nous aurions des outils pour mettre en œuvre réflexions et actions à court-moyen terme, voire long terme. Le premier c'est la réunion en Assemblée Générale exceptionnelle des chasseurs, soit par le FIDS 67, soit par la Fédération des Chasseurs, soit par les deux réunis. Le FIDS 67 attendra décembre pour mettre devant le fait accompli, la FDC 67 avril prochain, pour son assemblée statutaire habituelle.
Le deuxième, c'est la réactivation de la Commission sanglier qui depuis longtemps aurait eu l'occasion de reprendre du service pour mettre en avant des préconisations à faire valider en assemblée générale. Mais veut-on vraiment mettre la forêt face à ses responsabilités ?
La troisième, c'est la Commission grand gibier qui depuis longtemps aurait aussi dû être force de proposition. Mais là aussi, veut-on contrarier ceux qui ont instauré le sanglier comme gibier ressource ?
Concrètement, nous reculons les échéances pour mieux sauter par la suite. Pourtant, la fuite n'a jamais fait avancer les choses, tôt ou tard la réalité finit par vous rattraper.
Il y en a une dont personne ne parle, mais qui peut servir de déclencheur salutaire et forcer à affronter les faits. Le 16 octobre prochain la Cour d'Appel de Colmar va prononcer son arrêt sur le FIDS 67, en particulier son fonctionnement et le financement des dégâts par les contributions complémentaires depuis 2008. Si d'aventure, le jugement suit les conclusions de la poignée de groupes de chasse qui a osé affronter le pot de fer, le réveil risque d'être brutal. Il faut juste espérer que le tribunal saura donner les bases juridiques qui permettront de mettre en place la véritable sectorisation, donc responsabilisation, comme elle a été voulue par le législateur, mettre un terme à un mode de gouvernance peu en rapport avec les règles de la vie associative et ainsi jeter les fondements d'une nouvelle gestion des sangliers et donc du financement des dégâts.
Le symbole de la justice c'est la balance et le glaive, le salut passera d'abord par le glaive pour couper des années et des années de dysfonctionnement avant de retrouver l'équilibre, agro-cynégétique, bien sûr...