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La FDC67 démunie face aux chasses de sangliers ?

L'Infos'Chasse de ce mois d'octobre, par le biais du Président de la FDC 67, exhorte les groupes de chasse en forêt à "juguler les sangliers et les dégâts". Cela me rappelle une nouvelle fois la position de François Jehle devant les caméras de M6 "la fédé nous dit ce qu'on doit faire, nous on fait ce qu'on veut".

Nous restons dans le "doux gazouillis" entendu années après années, alors qu'il s'agit plutôt de prendre des mesures coercitives. Un mot d'ordre, un edito ne fait pas une politique. Face à des groupes de chasse en forêt qui roulent depuis toujours dans la farine les plainards, l'Administration et les chasseurs véritablement gestionnaires ou responsables , le "tirez-tirez" ne pèsent pas lourd pour rester dans le "politiquement correct".

Que penser également du plaidoyer "pro domo" pour reculer les battues administratives aux calendes grecques, soit après les dates de battues prévues par les uns et les autres, sous prétexte "qu'il faut laisser les chasseurs faire leur travail jusqu'en décembre". "Faire leur travail", l'expression est pour le moins maladroite, voire révoltante. C'est quoi le travail d'un gestionnaire de sangliers ressources ? Remplir des tonneaux, déverser des tonnes de maïs en linéaire, interdire les tirs à l'affût les 3/4 de l'année, monétiser les battues et se tirer la bourre entre groupes de chasse pour voir qui fait les plus gros tableaux ? Et pourquoi seulement jusqu'en décembre ? Si le travail doit être fait c'est jusqu'au printemps prochain pour ramener les densités à trois sangliers matures aux cent hectares.

Maintenant je veux bien qu'on demande la clémence à condition que les dégâts soient financés par ceux qui y ont contribué soit par "défaillance, négligence ou désinvolture".

Je suis désolé, "insister lourdement" dans un edito reste une rhétorique et non une mesure. Le seul à avoir pris des décisions jusqu'à présent, c'est le Préfet, en autorisant à nouveau, certes tardivement, le tir de nuit avec torches et en mettant sous pression un "minimum" de 45 groupes. Pourtant, il y a un paquet de possibilités à décider. Dans mon post du 26 juillet "analyse micro ou macroéconomique des causes du fléau sanglier", j'en avais listé toute une série :

  • "donner les moyens aux chasseurs "protecteurs des cultures" d'obtenir du résultat par le tir de nuit avec source lumineuse en toute confiance, pendant les périodes de dégâts aux prés, des semis jusqu'à la récolte du maïs. En cas d'infractions, la plus grande sévérité est de mise.
  • dans les grandes surfaces de maïs d'un seul tenant, remplacer la franchise de 3 ou 5% par l'obligation de percer des layons pour y placer des miradors avec possibilité de recours au goudron. Tous les postes sont à soumettre à déclaration
  • allonger l'heure légale de tir en forêt d'une heure
  • autoriser le tir de nuit en forêt en période de pleine lune et de neige
  • limiter l'agrainage linéaire en période de "dangers" aux secteurs uniquement exposés aux dégâts, y interdire le tir et autoriser l'apport journalier
  • revenir à la chasse appât véritable par la dépose de petites quantités à des postes fixes, sans agrainoirs automatiques (après réduction des populations lors des battues d'hiver)
  • obliger en plaine à revenir vers une chasse traditionnelle, celle qui consiste à faire le pied par temps de neige, tout particulièrement dans les secteurs sensibles
  • mettre en place les préconisations du Plan Borloo, en particulier le zonage des espaces de bauge du sanglier autour des zones de dégâts "historiques"
  • supprimer la triple mutualisation des contributions complémentaires, en écartant les territoires non boisés jusqu'à 50 ha
  • instaurer le bracelet "battue" intemporel à un tarif adapté à la hauteur du déficit enregistré à la fin septembre
  • promouvoir le recours aux produits répulsifs, possibilité absolument non utilisée jusqu'ici (on pourrait d'ailleurs le faire dès aujourd'hui)
  • instaurer le principe de la battue administrative aveugle
  • promouvoir le recours aux battues concertées
  • rétablir le tir à la chevrotine dans les chasses de plaine en secteurs à risque, à la convenance ou non de l'adjudicataire
  • établir un reporting détaillé des tableaux (affût du soir-affût du matin-tir de nuit-battues-pied)
  • en cas de non-effort de dissuasion constaté en plaine par les agriculteurs, mise en place d'autorité de produits répulsifs aux frais de l'adjudicataire
  • permettre une représentativité égale des chasseurs de plaine dans les instances du FIDS 67
  • limiter le recours aux procurations à deux pouvoirs aussi bien dans les statuts du FIDS que de la FDC 67
  • avancer la date de l'AG de la FDC 67 à la rentré scolaire
  • mettre l'AG intermédiaire du FIDS constatant la hauteur du déficit à fin septembre
  • pour la présente saison, prise en charge des dégâts des lots de plaine ayant fait un travail de dissuasion réel par la FDC 67, en cas de maintien par le FIDS 67 de la mutualisation des contributions complémentaires par surfaces non boisées".

Le chantier est large et aurait dû être engagé depuis longtemps, à travers la commission sanglier, la commission grand gibier, des assises faites par la FDC 67, conjointement ou non avec le FIDS 67. Apparemment nous en sommes encore au bon vieux discours incantatoire, clientéliste et protecteur autour du "aie confiance, on va s'en occuper"...

Maintenant, promenez-vous simplement en forêt et regardez les quantités de maïs déversées en linéaire depuis septembre au regard du schéma cynégétique, mais "aie confiance"...

Allez sur internet pour détecter les chasses marchandes, mais "aie confiance"...

Allez voir les revues spécialisées, y compris "Infos'Chasse, rubriques "offre chasse", "500€, 5 battues", mais "aie confiance"...

Week end de chasse en Alsace...

Tag(s) : #Billet d'humeur, #Vie des instances de la chasse
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