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Les statistiques disent-elles la vérité ?

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C'est bien connu, le danger d'une statistique c'est qu'elle peut permettre de "transformer une vérité déplaisante en un mensonge agréable". Ainsi, il est toujours délicat de tirer des conclusions, comme le fait la FDC 67 dans son dernier numéro d'"Infos'Chasse", sur la relation entre la quantité de sangliers tirés et le niveau des dégâts.

Le raccourci fait, "un niveau élevé de dégâts ne signifie pas obligatoirement beaucoup de sangliers" est peut être un peu rapide. En effet, la FDC 67 s'appuie d'un côté sur les tableaux annuels de chasse et de l'autre sur les surfaces détruites. Si on regarde d'un peu plus près ces données, difficile d'être aussi affirmatif. Seul un chiffre est indiscutable, celui des dégâts. Néanmoins, on sait aussi que les dégâts sont totalisés sur deux saisons de chasse, les dégâts d'automne et d'hiver étant seulement estimés au printemps prochain. De la même manière, les tableaux de chasse sont en premier déclaratifs et reposent donc uniquement sur la bonne foi du titulaire du droit de chasse, et en deuxième comme le sanglier est quasiment chassable toute l'année difficile de savoir quelle période de référence est prise véritablement en compte par tous les déclarants, de février à février, de février de l'année passée à mars de l'année suivante, de juillet à mars ou la saison de chasse du 15.4 au 1.2 ? En tout état de cause, les périodes prise en compte pour les deux critères ne sont pas précisées et ne correspondent vraisemblablement pas.

Par contre, on sait que si la battue livre le plus de sangliers tirés, elle nécessite aussi pour un sanglier tiré d'en disposer de quatre à cinq fois plus. On sait que les dégâts de printemps sont dus pour beaucoup à la classe des subadultes et aux bandes de mâles mis à l'écart des groupes matriarcaux alors avec des marcassins et proche des postes d'agrainage. On sait que les dégâts de blés sont faits pour beaucoup par les laies avec marcassins et les dégâts de maïs par l'ensemble des groupes, à une période où ils sont le moins chassés. On sait enfin, que tous les sangliers ne sortent pas dans les cultures et qu'il existe une territorialité entre groupes non issus d'une même famille. Bref, tout un tas de facteurs influent et peuvent faire varier le nombre de sangliers dans les cultures. Une chose est certaine, l'équilibre agro-cynégétique n'est pas respecté par faute de tir que ce soit en battue ou à l'affût.

Tout le monde sait que les tableaux se font de novembre à janvier. Après la majorité lève le pied quelque soit le nombre de sangliers encore présents sur les territoires. C'est devenu une tradition. Mais en tout état de cause, s'il y a un type de dégâts qui peut être fortement réduit c'est bien celui sur les prés et les semis de printemps, car en ces périodes de l'année l'avantage est dans le camp du chasseur : la neige qui permet de recourir à des battues ciblées, les indices de présence en général, les sorties de nuit à des périodes où il n'y a pas de couverts agricoles . Mais cela demande tout bonnement de tirer et non seulement de chasser et non pas jusqu'à fin janvier, mais tout le mois de février, de mars, voire d'avril et de sortir à l'affût le soir ou la nuit.

"Trois types de mensonges : les gros, les petits et les statistiques", dicton finlandais

Tag(s) : #Billet d'humeur, #Vie des instances de la chasse
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