Que serait la vie sans humour ? Le monde de la chasse, avec ses acteurs humains et animaliers, ses détracteurs, ses récits, ses faits divers, ses chiens, ses clichés, est bien sûr un sujet en or pour qui possède un coup de crayon et sait regarder "autrement" la vie du chasseur et du gibier. Maintenant, qu'on ne s'y trompe pas, les scénettes croquées par un Klavinius en Allemagne ou un Benoît du Peloux dans notre hexagone sont le plus souvent issues d'une réalité, d'une observation juste du milieu et de ses pratiques. Leurs dessins et dire reprennent toujours l'image de notre miroir que nous oublions hélas trop souvent de voir.
Ils ne sont pas dans la fiction, mais reprennent seulement ce que nous leur offrons comme spectacle. Et de ce côté là, notre milieu ou du moins une certaine partie, victime ou prise par un marché toujours prompt à jouer mercantilement l'exploitation de l'ego de l'homme, est devenu dorénavant fournisseur d'images, depuis la multiplication des cameras embarquées avec leurs bras prolongés que sont les réseaux sociaux, Dailymotion, et You Tube.
Encore une fois, nous avons le chic de prendre du monde anglo-saxon "le chanvre qui nous permet de tresser la corde pour mieux nous pendre". Nous avons dans notre patrimoine littéraire Tartarin de Tarascon. Tout le monde n'est pas Alphonse Daudet. De grâce, laissons nos besoins éventuels de fanfaronnades dans les débottés, de grâce, ne cherchons pas à rivaliser avec les professionnels de la caméra et des récits de chasse de Seasons ou Très Chasse et laissons leur le soin de montrer nos pratiques, arrêtons de faire partager ce qui n'a rien à voir avec un art de la chasse, un respect du gibier et de sa venaison. Que les Boys U.S. s'esclaffent en voyant en vidéo une brave jeune fille manier une arme et se prendre un recul à la culbuter dix mètres en arrière est déjà suffisamment affligeant en soi pour que nous ne cherchions pas à "modéliser" ce qui n'a rien d'un gag burlesque.
Notre siècle a aujourd'hui la fâcheuse tendance à aller trop loin dans la médiatisation. Oublier ce qui fait la vie en communauté et la bienséance, c'est oublier un fondement de notre société qui veut que "La liberté des uns s'arrête où commence celle des autres", (cf citation) .
Que 2015 puisse nous rapprocher d'avantage d'une chasse défendable, représentative des valeurs qui grandissent l'homme. Elle ne peut être un faire valoir. Il y a un monde entre vouloir immortaliser par l'image une journée de chasse ou une sortie pour soi et ses amis et vouloir alimenter la toile pour espérer faire un buzz en nombre de vues.
A Noël, les plus optimistes diront qu'on peut toujours croire au Père Noël pour peu qu'on ait gardé une âme d'enfant. En période de vœux, tout est possible comme lors d'une campagne électorale où l'on sait que les "promesses n'engagent que ceux qui y croient".
En 2014, j'avais placé les vœux sous le signe de la renaissance http://www.veillecynegetique67.com/2013/12/2014-l-ann%C3%A9e-de-la-renaissance.html, en 2015 je les met sous le signe de la rédemption, au sens le plus large du rachat. En ce qui me concerne avec ma famille ce pourrait ou devrait être l'année du grand changement...
En attendant, Joyeux Noël à tous, et meilleurs vœux.
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 :
Art. 4. - La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.
Deuxième Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (préambule de laConstitution du 24 juin 1793) :
Article 6. La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui : elle a pour principe la nature ; pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette maxime : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait.