Nous sommes tous "charlie", ce soir

Le 31 décembre dans mon post pour 2015, je posais la question "que serait la vie sans humour". Aujourd'hui, avec la décapitation de Charlie Hebdo par l'extermination ciblée de ses grands dessinateurs, la question à se poser est autrement plus grave : "que peut être la vie dans un pays dénué de toute liberté d'expression humoristique, dominé par une pensée unique obscure" ?

Charlie Hebdo aimait croquer avec insolence du chasseur et mettre en avant certains de nos travers. Ses journalistes n'avaient pas peur de rire de tout, car pour eux le droit à la caricature était le fondement de leur vie, de leur engagement. La barbarie des "fous de dieu" les a emmené et stoppé leur boulimie de dessins.

Ciao à vous qui avez bercé ma vie étudiante, initié en partie mon penchant pour la libre expression et la tolérance. Que votre combat contre l'intégrisme et la haine ne reste pas vain.

Vous avez assumé avec le crayon pour toute arme, aujourd'hui, comme souvent après coup beaucoup pleurent, pourtant peu vous ont supporté de votre vivant. Vous êtes morts pour vos idées, pour l'humour de vos traits, face à un fanatisme qui ne mène certainement pas au paradis et aux vierges quoique puisse espérer vos tueurs. Quel gâchis et stupidité humaine.