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Et si on demandait "la bouffexit"

Mettez à un dîner autour d'une table un agro-alimentaire, un artisan boucher, un médecin, un agriculteur et un consommateur tendance bio et vous allumerez le feu si la conversation est orientée sur le thème de la production alimentaire.

C'est que les visions de chacun, issues de son cadre de référence, sont totalement différentes. Certains vont alimenter le débat avec une vision industrielle, soit plutôt productiviste, d'autres par l'aspect qualitatif du produit et le prix et les derniers, plutôt les consommateurs finaux, vont mettre l'accent sur le problème de la "mal bouffe" et de la santé.

En toute logique, production intensive-alimentation et qualité nutritionnelle ont du mal à se rejoindre. L'industriel va vous dire, sans rougir, que lui "va faire produire" ce que la grande partie des consommateurs, via les grands distributeurs et le marketing, veut : une proposition de nourriture abondante, variée, de plus en plus transformée, pas chère. Donc il faut produire, en peu de temps avec le soutien des laboratoires, beaucoup, au même endroit et valoriser les déchets (ou autrement dit faire de l'argent et bio avec le recyclage, à l'exemple de la "ferme des mille vaches").

Bref, c'est de notre faute si le modèle agro-industriel, avec les petites mains que sont les agriculteurs, produit et distribue en masse, body-buildé et à faible valeur nutritionnelle. Mais vous dira le médecin, malgré tout nous vivons plus longtemps comparés à nos aînés. Et pour cause nous savons "mieux réparer" par la chirurgie et soigner les maladies par l'industrie pharmaceutique, autre canard boiteux de notre modèle de société, répliquera l'écolo de la soirée.

Conclusion : continuons à produire et à jeter de la nourriture pas chère ou en capacité d'être payée par le consommateur final que nous sommes, quitte à ce que sur un plan nutritionnel ça soit de la "merde" comme dirait Jean-Pierre Coffe, que la santé en prenne un coup, ce n'est pas grave, notre modèle a la réponse grâce aux progrès scientifiques de la médecine-chirurgie qui va tous nous soigner, tout comme le déficit de la sécurité sociale et des caisses de retraite, allongement de la durée de vie oblige.

Et si on changeait de sens ? Remettons nos vaches sur des prés en lieu et place de nos champs de maïs-soja, gardons la couleur jaune du lait de la ferme au lieu de le blanchir et de l'aseptiser, sortons en plein air nos poules-canards-cochons, privilégions les circuits courts et les produits de saison, arrêtons de vider les mers des petits poissons pour en faire des croquettes à bétail ou pour fermes à poissons, mangeons moins mais mieux, cassons l'emprise du marketing sur notre quotidien; ne vous inquiétez pas ceux qui "produisent" soi-disant ce que nous voulons, saurons s'adapter pour gagner leur vie sur le dos des autres, les producteurs et le consommateur.

A défaut, vous pourrez toujours prendre exemple sur la vidéo que m'a transmise un lecteur assidu du blog...https://www.facebook.com/video.php?v=10150136134999700http

En tout cas, pour nos politiques nationaux ou européens, une sortie de modèle de l'hyper société de consommation serait un défi bien plus attractif à nous soumettre que le temps passé à réfléchir à la sortie de la Grèce de la zone euro...

Tag(s) : #Billet d'humeur
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