Qui aurait imaginé qu'à peine cinq mois plus tard, après avoir rayonné si heureux dans un talk-show belge, le 22 octobre 2015, "69 minutes sans chichis" que Jean-Pierre Coffe allait retrouver son vieux pote Jean Carmet au paradis des bons vivants ? Il voulait partir en toute discrétion médiatique et rêvait de laisser sa cave en souvenirs quelques jours plus tard à ses potes pour une immense fête, c'est raté.
En général, les éloges funéraires télévisuels ne font pas partie de "mes marques préférées", mais j'avoue ne pas m'être lassé de voir ou revoir tout le week end la vie riche et forte d'un homme qui me parle vraiment. Certes, il a adoré faire le comédien et ses coups de gueule, comme sur le jambon polyphosphaté étaient construits comme un scénario de cinéma, mais au fil du temps, ses thèmes favoris sont devenus de réels engagements sincères.
En voyant à travers émissions, témoignages d'amis, interviews, prises de paroles, on ne peut qu'être frappé par la bonté, la générosité de cet homme de grande culture aux valeurs ancrées dans la ruralité, jamais battu alors que la vie ne lui a pas fait de cadeau dans ses jeunes années. "Rien de grand ne peut se faire sans passions", les siennes furent simples : le produit et les artisans de la bonne bouche, la table et le vin, la convivialité et le partage, la nature, le jardin, les chiens, la transmission aux jeunes générations d'un art de vivre. Dieu que nous sommes loin de tout ce qui agite ou fait délirer nos geeks, peoples et autres abonnés de la caméra.
Bien sûr, il a fait de la radio, de la télévision et de l'édition un fond de commerce qui lui a permis de vivre à partir des "années Canal" comme ses valeurs l'y poussaient, mais contrairement au risque qui guette les hommes des médias, il a continué à garder sa liberté de pensée. Plus il avançait en âge, plus la sagesse inondait ses réflexions. Maintenant, que restera-il de ses visions de la vie et des choses simples, elles risquent de s'effacer rapidement dans les têtes blondes plus proches des "Marseillais à Miami" que d'un Jean-Pierre Coffe.
Pour moi ce qui restera de l'homme bon et sage c'est sa capacité à s'émouvoir de son jardin, de ses plantes à qui il parlait comme à un ami, c'est son encrage charnel à la terre qui le faisait si bien parler de l'effeuillage du bouleau blanc, l’œil pétillant et coquin derrière ses lunettes bleues...
69 Minutes sans chichis du 22 octobre 2015, 69 minutes sans chichis : RTBF Vidéo
69 Minutes sans chichisLe prochain invité de Joëlle Scoriels ne tergiverse pas sur les bonnes choses : soit les produits sont de qualité, soit... " c'est de la merde "! Vous l'aurez com
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