Nom d'une pipe, là le nervous break down n'est pas loin, Brune Poirson, Secrétaire d'Etat à la Transition Ecologique a lancé hier dans une matinale radiophonique, une proposition qui à de quoi me faire halluciner dans le cadre de ce qui se passe sur notre territoire de chasse, je cite : "rémunérer par exemple les agriculteurs pour cultiver des haies".
Il y a les Ministères et loin de Paris et des cameras la vraie vie.
Si l'éveil de la conscience écologique du monde agricole doit passer par l'octroi d'une énième prime à ce lobby premier fossoyeur de la nature, pour restaurer des haies qu'il a préalablement démoli, on marche à côté de nos pompes. Il existe des textes qui obligent le monde agricole à replanter, commençons à les lui faire appliquer. Maintenant, comme j'ai écrit à notre maire, nous préférons nous retirer plutôt que de poursuivre avec les agriculteurs des dialogues inutiles sur fond de textes sur l'entretien des fossés ou le drainage des eaux polluées vers les rivières.
En théorie, nous sommes des locataires, mais avec quels droits à opposer aux propriétaires ? En réalité, nous ne sommes que des dépositaires d'un espace rural qui, selon la définition sont "des personnes à qui ont été remis quelque chose et qui s'obligent jusqu'au jour où elles le restitueront à première réquisition". Nous estimons que le jour de la réquisition est arrivé avec d'un côté un monde agricole qui se fiche de la conservation et restauration des biotopes, de la sauvegarde de la biodiversité et du chasseur et de l'autre des populations locales qui revendiquent pour eux l'usage entier de la nature.
Notre régime local de chasse nous fait déjà verser un loyer aux propriétaires à travers les communes qui souvent va aux associations foncières. Et que croyez-vous qu'elles font avec ? Du bitume sur les chemins ruraux et du broyage de surfaces sans intérêts agricoles pour mieux passer avec les engins agricoles ou s'éviter des manœuvres. Alors, les rémunérer pour cultiver des haies ? Un vrai gag, pas drôle, commençons par les obliger à conserver l'existant, sans dérogations et à compenser toute destruction.
Et là je mets les Bisounours au défi de faire passer le monde du lobby des aides financières au monde du réel dérangeant. Plus que tout autre être humain, le monde agricole appartient à la nature. Sans son respect, il finit par être malade, mort et par tuer ceux qu'il dit nourrir à travers des exploitations de moins en moins fermes et de plus en plus usines.
Le vrai challenge c'est comment avoir une agriculture
- économiquement viable, soit sans aides
- productrice d'aliments de qualité et de services
- ménageant les ressources
- actrice du développement de son territoire
- éthiquement soutenable ...
Le reste c'est de la poudre à perlimpinpin.
"Rémunérer pour cultiver des haies", je rêve !