Après avoir publié hier soir "déconfinement et chasse Covid", un autre coup de gueule, fruit de notre connaissance du terrain, puisque l'article du 26 novembre des DNA intitulé "Des pratiques pour maintenir la qualité des sols et favoriser la biodiversité" a pour cadre notre "territoire de petit gibier", pour parler vite.
On y "découvre" tout l'arsenal propagandiste anti bashing du monde agricole pour montrer au grand public combien il "lave plus blanc que Omo". Loin de moi, bien sûr, de mettre en cause que "féverole, pois, vesce, tournesols, moutardes ou violettes" sont des capteurs d'excédents d'azote, des synthétiseurs de dioxyde et améliorent la qualité des sols, mais pour ce qui est du développement de la biodiversité, en particulier du petit gibier, on va se calmer.
D'abord je suis très heureux d'apprendre que notre territoire fait partie d'une étude d’observation menée entre Chambre d'agriculture et Office National de la Biodiversité, cela fait vingt cinq ans que j'observe la destruction progressive des Surfaces Minimum d'Intérêts Cynégétiques (SMIC) que sont les haies, arbres, bordures de ruisseau, roselières, en témoignent mes innombrables photos (cf illustration de l'article) et courriers aux maires, voire réunions avec le monde agricole local. Ce n'est pas l'intérêt pour la faune qui dicte des pratiques agricoles plus vertueuses, mais la course aux coûts de production moindres et aux rendements.
A quoi me sert en aval un couvert végétatif très peu nourricier de surcroît, si en amont les nichés sont impossibles ou détruites par le machinisme et les intrants, si les prés sont fauchés dès le mois de mai et jusqu'au mois de novembre, si tout ce qui dérange les manœuvres du tracteur XXL est enlevé. Le jour où les haies des fossés seront replantées après curage comme le veulent les textes et 2 à 5 % du SMIC restaurés à l'année, là oui on pourra faire de la propagande.
Nous avions encore des perdrix, depuis trois ans terminé, sans en avoir prélevé la moindre. Nous avions encore une souche naturelle de quelques faisans, terminé ou presque, sans en avoir prélevé une pièce, faute de pouvoir les tenir en hiver. Seul le lièvre survit et encore sur 150 ha alors que le territoire en fait 890. Pourquoi, car c'est un gourmet et a besoin de nourritures riches et variées que seules les prairies riches peuvent lui apporter. Aujourd'hui, elles sont rasées et s'appauvrissent d'années en années. Le seul gibier a pouvoir tirer profit d'un engrais vert en automne est le chevreuil pour se mettre à couvert en journée pour échapper aux perturbations amenées par les autres utilisateurs de la nature et si un chien en divagation n'y entre pas.
Quant aux abeilles, encore faudrait-il qu'il y ait des ruches à proximité !
Tout cela est donc à oublier, tout comme le seront les lièvres chez nous dans très peu de temps, à moins que de nouvelles primes soient débloquées sur des fonds européens ou autres, seule carotte susceptible de ramollir le cœur des exploitants au profit d'une véritable politique favorable à la biodiversité. Et même si demain on devait aller imaginer des financements favorables au monde de la chasse, le monde des opposants ne manquerait pas de soulever une levée de boucliers.
Le monde dit de demain marche à l'envers et le monde de hier n'est plus écouté ni entendu, comment voulez-vous qu'une Nation aille dans le bon sens dans ces conditions.
Ce n'est pas parce qu'une décision est prise et donc imposée par des représentants élus qu'elle est la vérité.