La chasse, en tout cas celle que je défends, loin de la prise, est entrain de se fourvoyer "grave", et de se laisser embarquer sur une pente savonneuse qu'elle aura sans doute beaucoup de mal à remonter ultérieurement. En acceptant de se laisser catégoriser comme des auxiliaires dans le cadre dérogatoire anti-Covid pour simplement pouvoir chasser en battues, en promettant de surcroit de faire des quotas pour bien ancrer dans les esprits de ses opposants qu'aucun cadeau ne lui est fait, elle accélère tout simplement son arrêt de mort.
La chasse vient de mettre plus que le doigt dans un engrenage qui va lui manger toute son âme, son éthique, sa noblesse, sa fierté. Non, je ne suis pas chasseur pour répondre à des injonctions de destruction, accélérer la mise au sol des cervidés, sangliers et chevreuils en profitant d'une pandémie.
Non je ne chasse pas par loisir et estime encore moins devoir me mettre dans une case sociale de "favorisé" par des esprits chagrins enfermés et aveuglés par le militantisme et pour lesquels tout est prétexte ou bon pour battre et occuper le terrain.
Non, n'en déplaise à Mr Jean Castex ou la FDC 67 je ne vais pas mettre la chasse au petit gibier à compter de ce week-end end dans une case à cocher "activités physiques" dans la limite dérogatoire des 20 kms comme tous les urbains et rurbains qui sont à nouveau autorisés à exploiter la nature comme un parc de loisir, pour éviter le pétage de plomb de la République.
Si trop plein hydraulique il y a lieu de chercher, c'est chez moi qu'il faut venir, en ce retour d'une journée de battue passée à l'Ungersberg traversée de chemins pédestres et autres GR. Brouillard en fond de plaine d'Alsace, premier jour de sortie dérogatoire autorisée par l'Etat, ciel bleu et beau soleil au-dessus de 500 m, plus qu'il n'en faut pour se rendre compte que le chasseur n'est plus le bienvenue dans la nature. Toute la journée comme chef de ligne, j'ai apposé et trimballé des panneaux "chasse en cours" et autres appellations pour avertir les "autres utilisateurs de la nature" d'une activité de destruction. Mais pourquoi donc ? Juste pour en prendre plein la gueule, devoir faire face à des sourires glaçants ou encaisser des réflexions. "Avez-vous vu le panneau ? Oui"...et de passer bouche cousue avant 100 m plus loin de rehausser le niveau des décibels verbaux, histoire de bien perturber la battue ou plutôt de te montrer combien je t'emm...
Toute la journée je me suis déplacé "masqué" comme l'impose le protocole "battues" dicté par le pouvoir. Toute le journée je n'ai que croisé des groupes sans protection, à croire que la France n'est plus que peuplée de familles nombreuses vivants sous un même toit. Deux poids, deux mesures ?
FNC, FDC disent avoir défendu l'exercice de la chasse et remercient le pouvoir d'avoir ouvert la porte des battues et maintenant sous couvert d'activités physiques celle de la chasse au petit gibier. En réalité le point de non retour a été signé, acté. Ah vous voulez faire des battues en vrai exploiter le "sanglier ressource", pour financer votre loisir, soit, mais à nos conditions, en l'occurrence sous mandat pour réaliser des quotas. Non seulement, ce deal nous a mis sous le joug, mais de plus il n'a pas été accepté par les opposants, cf les nombreuses attaques d'arrêtés préfectoraux dérogatoires par la LPO et l'ASPAS et donc fait que renforcer le rejet du chasseur dans la nature par l'offrande de tribunes supplémentaires.
Au casino, un vrai jack pot.
Covid et chasse petit gibier