L’Alliance rurale, une erreur de casting à faire vite oublier.

Lorsque début décembre 2023, au lancement du mouvement « Alliance rurale » par notre Président de Fédération nationale, Willy Schraen et le fin connaisseur des arcanes politiques, le lobbyiste Thierry Coste, nos instances nationales de la chasse ont voulu jeter une ligne dans le fleuve pas si tranquille de la politique nationale, avec comme ambition de rallier la ruralité au plus haut de l’élection européenne à venir. . L’envie d’y aller , sur fond de nostalgie « chasse-pêche-nature » semblait défendable, mais aller en politique comme novice demande d’aller sur le ring comme poids léger face à un poids lourd. Le risque de se vautrer était grand, car dans une élection il faut de la notoriété, des appuis, des réseaux, sortir un bouquin, « un chasseur en campagne » pour tester l’impact qu’on peut avoir sur un plan national et faire parler de soi est une ficelle obligée en politique, mais ne suffit pas. De plus, la « cause rurale » est devenu le fond de commerce de tous les partis et le temps de gloire du CNPT était révolu.

Assez rapidement, le navire a pris l’eau et le premier à sauter du bateau a été Thierry Coste et des personnes de notoriété comme le chef étoilé Pierre Gagnaire ont rapidement fait du retro-pédalage, en politique pas de place à la naïveté ! Lorsqu’au final en mars dernier le Président Willy Schraen a fini par céder sa première place sur la liste à Jean Lasalle les portes ont fini par claquer avec entre autres l’ancien international de rugby bien connu Louis Picamoles.

La débâcle s’annonçait, l’objectif des 5 % s’éloignait et la mise en balance d’une démission de la fédération des chasseurs n’y changerait rien. Certes, le monde de la chasse peut représenter un réservoir de voix, certes le personnage Jean Lasalle a connu son heure de gloire avec plus de 1 millions d’électeurs ralliés au personnage à la dernière présidentielle, mais depuis l’image du chantre de la « France authentique » a été sérieusement écorchée.

Willy Schraen, sa campagne ne décollant pas sur son nom et n’emballant pas plus les chasseurs ou les Fédérations a fait le calcul que Jean Lassalle, sur son seul nom, allait « l’emmener pour défendre la cause rurale ». Mais qui diable l’a pu faire choisir comme option ce joker qui cochait un paquet de mauvaises cases et qui a fait passer le monde de la chasse dans le camp des clowns qui ne font plus rire ? Le Président sur son nom et son mouvement l’Alliance rurale prenaient une tôle avec 1 % des votes seulement, comme l’annonçaient les sondages, certes sa fierté en aurait pris un coup, mais pas la chasse prête à tout pour se faire entendre.

Enfin, si la « mission », comme on a pu l’entendre au lancement de la campagne était d’envoyer les chasseurs contre la droite et l’extrême droite, c’est un « strike » !

Cela étant, Willy Schraen a, à sa décharge, un peu joué de malchance, sa cause pour la ruralité n’étant du tout devenu un sujet porteur; la campagne pour l’élection européenne a été dévoyée et placée par les partis ambitieux sur le vote sanction et l’agitation populaire sur fond de guerre à Gaza et en Ukraine. Dans ce pourrissement permanent des débats et l’appauvrissement d’idées, « l’urgence du bon sens », le slogan de sa campagne, ne pouvait que faire pschitt.

Dorénavant le mal est fait, la claque prise ne manque pas de ternir l’image de la chasse, mais nous y sommes habitués. Par contre, cet échec cinglant va apporter de l’eau au moulin de nos adversaires qui ne manqueront pas de conclure que la chasse ne représente plus rien.

L’honneur est tout de même sauvé, l’Alliance rurale devance d’une courte tête le parti Animaliste !