On en parle de plus en plus dans le milieu des initiés, mais il semblerait que les forestiers commencent à capituler face à ce qui se passe actuellement en sous-sol, en l'occurrence l'attaque en règle des régénérations naturelles et des plantations par les larves de hanneton. L'évaluation des densités de larves qui se fait par sondages dans le sol à la bêche en ouvrant une fosse laisse en effet apparaître en certains endroits de nos forêts plus de cinquante individus au m². Quand on sait que le Melolontha reste à manger trois ans sous les racines avant de sortir du sol en mai, on peut aisément s'imaginer les dégâts à suivre.
Comme en plus un envol massif de Melontha hipposcastani, le cousin forestier de nos campagnes, est susceptible de survenir cette année et de diffuser ce problème sanitaire encore à plus grand échelle, l'horizon s'assombrit encore davantage. Comme en plus il existe très peu de moyens d'intervention,"la cata" semble programmée.
Quelque part, l'histoire est assez cocasse quand on reprend ce que le monde de la chasse a pris, notamment en 2014, où le phénomène était déjà connu de l'ONF, lors de l'élaboration du Cahier des Charges des chasses communales, au nom de la rupture de l'équilibre sylvo-cynégétique.
Quand le jeune arbre pousse mal par le haut ou insuffisamment à cause de la dent du chevreuil et du cerf, là où la lumière céleste a pu passer et faire germer de nouveaux plants, le responsable et financeur du dommage est tout trouvé. Quand en même temps il se fait grignoter discrètement par les racines, ceux qui crient haro sur le gibier n'ont par contre plus personne en face pour endosser la responsabilité, si ce n'est eux-mêmes.
Quand de surcroît c'est le sanglier qui est donné comme un des rares moyens de lutter actuellement contre la prolifération des larves, soit celui qui est accusé de prélever les glands et autres frênes, soit empêcher la régénération, on est dans le gag. Bref, on semble baigner dans "l'arroseur arrosé". Non seulement les forestiers vont avoir des pertes de production par le grignotage souterrain des régénérations, mais en plus une perte financière avec la baisse des prix des baux de chasse.
En tout cas, si dans votre lot de chasse actuel ou futur vous êtes sous contrôle de la régénération ou voyez des arbres d'une dizaine de mètres prendre une mauvaise tournure, pensez à prendre une bêche et faites une fosse de 50X50X60 cm, on ne sait jamais, Melontha hipposcstani est peut être à l’œuvre... Toujours ça de moins à payer plus tard en cas d'abroutissement ou d'écorçage et autant que le grand gibier se nourrisse avec les jeunes plants avant que de toute façon ils ne crèvent ou ne poussent mal, par manque de racines nourricières.
Tout un arbitrage à trouver...
Forestiers d'Alsace - Actualités
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Sur l'alerte lancée par le Département de la Santé de la Forêt