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Attirer ou se défendre ? A qui la responsabilité des dégâts de sangliers.

A l'heure où les sangliers sont ardemment partis à l'assaut des champs de maïs, avec des chasseurs déjà dans le stress sur certains secteurs, les agrainoirs ne suffisants pas à nourrir l'accroissement des populations et de celles encore à venir et où le FIDS 67 commence à devenir nerveux face à certaines désinvoltures, c'est le moment de revenir sur la responsabilité selon la FDC 67 "des chasseurs de plaine attirant les sangliers de la forêt".

La récente mise devant les faits accomplis d'un adjudicataire conduit devant sa place d'agrainage dans un champ de maïs montre, s'il fallait le démontrer, le mauvais procès intenté aux chasseurs de plaine, plus précisément ceux n'ayant de bois ou de possibilités de détenir des postes fixes d'agrainage.

C'est bien, comme je l'ai avancé, sur les chasses dites mixtes, que certains sont tentés d'utiliser l'opportunité du tir de nuit en secteurs cultivés. Quand l'heure légale limite l'opportunité de tirer en forêt ou lorsque la consigne est de préserver les cheptels pour les battues, les options de tir deviennent minimes en été pour le chasseur en forêt. A ce moment là, pour certains accrocs de la gâchette et si le territoire le permet car avec des cultures, la sortie de nuit devient une aubaine et la tentation "d'organiser" des postes de tir à l'extérieur de la forêt peut devenir grande. Et comme les dégâts sont mutualisés, le ticket est plus que gagnant; tant pis pour les voisins.

Il en est autrement, si sur un territoire uniquement agricole, un adjudicataire se trouve confronté à la sortie de nuit des sangliers, ou pire encore, à l'installation des suidés dans les champs. Nul besoin pour lui de tricher, les "noirs" viennent tout seul. Non seulement, il va exploser le montant de ses dégâts, mais devoir assister impuissant, nuit après nuit, à la boulimie des sangliers. Dans cette situation, la tentation d'agir "illégalement" peut se comprendre, étant presque dans une situation de "légitime défense".

Vouloir tout mettre sous le contrôle de la loi permet la sanction, mais ouvre aussi bien souvent la porte aux "contournements", donc aux abus. D'un autre côté, si le chasseur était vraiment ce qu'il prétend être, éthique-gestionnaire-responsable-respectueux des voisins, il n'aurait besoin d'être enfermé dans un carcan de textes avec des bracelets, des plages de tir, des autorisations à demander, des comptes à rendre.

Au jour d'aujourd'hui, l'offre de nourriture en forêt est déficitaire au regard du nombre de laies et de marcassins. Rien d'étonnant que "la plaine" soit attaquée quand l'estomac grogne, en plus de l'appétence pour le frais et le juteux. Dans ce contexte chacun doit regarder pour faire au mieux, tant en forêt qu'en plaine, en attendant une réforme de la chasse de dissuasion.

Maintenant, avec les nouveaux moyens que le FIDS 67 a mis en place autour de la notion de sectorisation affinée, la négligence-défaillance-désinvolture se punira au prix fort, ce qui devrait donner à réfléchir à tous ceux encore tentés par le trop plein de sangliers en zones à risques de dégâts. Les dégâts se gèrent en forêt, avec notamment des outils comme le linéaire de protection, mais est-il réellement utilisé en périodes de grands risques ? Les dégâts se limitent en plaine par le tir de nuit, encore faut-il vouloir y consacrer des heures et avoir les moyens d'accéder au tir et de faire mouche. Cependant, sans possibilités de recours à la lampe, voire d'aménagement de placettes en zones ciblées et soumises à autorisation, la dissuasion devient sur certaines chasses cause perdue, face aux quantités de sangliers.

Bref, le dossier dégâts est loin d'être clos. Les deux dernières années ont un peu donné le change, mais on sent bien que les "barbelés" sont remis, plus on approche de la facture et donc de la question du financement des contributions complémentaires. Maintenant, les zones à très gros risques financiers étaient connues par tous avant les adjudications. Personne n'a contraint un chasseur à prendre un lot à forte exposition historiquement connue. Le monde de la chasse avait les bonnes cartes pour laisser aux propriétaires fonciers les chasses à risques. Il n'a certainement pas su saisir cette opportunité, oubliant que le budget d'une chasse ne s'arrête pas au loyer du bail, mais à celui du prix à l'hectare du FIDS 67 qui peut aller de quelques cents à plus de 40€, voire plus pour ceux pris la main dans le sac, sans excuses acceptables.

Tag(s) : #Gestion du sanglier et des dégâts
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