Dans mon post L'emmerdeur
j'ai adjoint 3 impressions d'écran de la vidéo de nuit de dimanche dernier où j'ai "attaqué à mains nus" ! une compagnie de huit sangliers et un isolé sur un champ de blé de la chasse voisine. Cinq jours plus tard, le résultat de jour par ce cliché ci-dessus, pris en présence du Directeur du FIDS 67 et qui laisse deviner l'étendue des dégâts sur le pré et en arrière plan sur le champ.
Quatre observations :
- 1/3 des dégâts a été produit durant la période de tir de nuit, il ne sert donc à rien d'avoir un mirador sur place, encore faut-il contrôler les territoires et en cas de nécessité sortir quelles que soient les conditions météorologiques et la période de l'année.
- Ces dégâts sont récurrents, mais ne sont "pas suffisants" pour tomber en zone rouge, puisque le taux de 3% de surface agricole utile détruite s'applique sur l'ensemble du territoire de chasse et non le lot. En clair plus vous avez un grand territoire de chasse et moins vous avez de risque que le FIDS 67 vous sectorise. En l'occurrence, ce territoire pointe en 2017 à 9,63 ha de dégâts, mais en terme de facture complémentaire s'est retrouvée bien au chaud dans le secteur 4, soit à 0,53€ l'ha de plaine... En cas de sectorisation affinée, la facture aurait été salée, notamment pour les lots de forêts voisins (principe du 360°), probablement autour de 25-30€ l'ha boisé.
- le critère tir de nuit, seule arme disponible des gardes champêtres que nous sommes, n'est absolument pas pris en compte dans le calcul de la contribution complémentaire. A ce jour, personne parmi nous est en capacité de dire combien de chasses demandent le tir de nuit et combien le pratiquent dans l'objectif : dissuasion. Seule la DDTE sait. Il serait judicieux de communiquer sur ce point, y compris le nombre de bêtes tirées, même si ce chiffre peut-être "triché" puisque simplement déclaratif et faire une demande peut-être un simple bluff, sans véritable intention de faire le job sur l'année. L'important n'est pas le "papier" d'autorisation du Lieutenant de Louveterie, mais le résultat en terme de prévention des dégâts et du nombre de sangliers tirés. Nous allons donc dorénavant systématiquement faire une photo datée de chaque sanglier tiré avec la bague trichine. Cette mesure va contre ma vision d'une chasse libre, mais dans le contexte actuel "dîner de cons" et le gros risque d'une facture complémentaire sectorisée 2018 à un million d'euros, voire plus, autant s'armer de "biscuits".
- Le cliché ci-dessous de nos prés, indemnes de dégâts de notre chasse, pris le 6 février et la photo prise hier avec dégâts montre pourquoi je suis scandalisé, outré, en colère. Il est scandaleux de voir détruit le travail préventif d'une année, juste parce que nous n'avons plus pu intervenir en tir de nuit, alors que la pratique du tir de nuit peut être efficace. Les principes de la responsabilité dans le code civil s'appuient sur la faute et veut que "la casse se paye". Elle n'est pas de notre fait. Elle est du fait de deux responsables : le Préfet par la non prise en compte de la réalité du risque, du terrain et de notre demande et l'ONF par l'arrêt de l'agrainage en forêt domaniale. Notre territoire est un exemple à étudier dans le cadre de la guerre en cours sur l'agrainage. Bien mené, l'agrainage dissuasif en forêt et le tir de nuit à l'extérieur donnent du résultat. Fin de l'agrainage, mais possibilité de tir de nuit permet de limiter la casse si les territoires impactés sortent de nuit. Interdictions d'agrainage et de tir de nuit mènent à la catastrophe. L'ONF ne peut seulement prendre en compte son intérêt purement forestier lorsque son domaine touche à des terres exploitées par le monde agricole. Là encore les chiffres sont clairs. Nous avons tiré de juin à fin janvier vingt sangliers de nuit. Six sur la chasse agrainée, quatorze du côté de la chasse de l'ONF non agrainée, zéros dégâts sur la partie agrainée, vraisemblablement pas loin d'un ha de prés labourés au printemps sur le côté ONF, si nous ne continuons pas à refermer les broutis.
Trouvez l'erreur...