Comme on ne peut entendre les agonies de la nature à chaque fois que l'homme, à travers ses machines, intervient sur elle comme super-prédateur, au nom d'un intérêt général décrété par la minorité qui fait lois et règlements, deux clichés pour bien voir l'encerclement de notre village, Vendenheim, pris au nord par le viaduc du Grand Contournement Ouest de Strasbourg, futur corridor à camions pour l'Europe et au sud par l'extension en cours de la zone commerciale.
Jusqu'à l'année dernière, avant d'être "artificialisées" les terres sacrifiées (50 ha) devant l'hyper Cora étaient maraîchères, agricoles et forestières à l'emplacement du viaduc, mais demain qui s'en souviendra encore, qui s'en offusquera encore, lorsque commerce et transport routier seront roi ? Ni les agriculteurs, pourtant toujours vent debout syndicalement contre la déprise foncière, tracteurs à l'appui, du moins jusqu'à l'arrivée d'un chèque généreux d'indemnisation comme l'a fait Vinci pour le GCO, ni les prisonniers de l'hyper consommation qui se verront offrir une zone de 200.000 m², dite de "shopping promenade". Quant aux masses silencieuses et les esprits chagrins, au final "des malgré eux", ils s'en accommoderont, s'y feront, comme le bouc aux odeurs !
Vous pensez "good deal" pour les politiques sans lesquels rien ne se serait monté, pour les groupes aménageurs et le BTP ? Mais non, voyons, c'est gagnant-gagnant. Pour la Grande Couillonade Organisée, je renvoie entre autre à la phrase choc du Président de l'Eurométropole, "Je préfère encore que l'Alsace soit un couloir à camions que d'être exclue du monde » et pour le futur nouveau "temple de la consommation", c'est 35.000 arbres (qui vont prendre des années à pousser significativement) plantés pour agrémenter les kms de voirie, c'est l'Eurométropole qui va rentrer des recettes fiscales pour compenser les subventions accordées, pour l'économie c'est des centaines d'emplois créés, alors "mais, comment pouvez-vous" vous offusquer du sacrifice d'un peu de terre et quelques arbres ou parler de nuisances sonores, de pollutions automobiles, de répercussion sur la santé et la qualité de vie des habitants des villages, voyons.
Ben oui, je peux en disant de même, "mais, comment pouvez-vous" croire à l'honnêteté des politiques locaux lorsqu'il prône le "non siphonnage" du commerce en centre ville de Strasbourg par une telle zone, déjà vendue comme incontournable, attractive, champêtre, dans l'air du temps avec un agroparc et un restaurant, 60 boutiques, 9 kms de voies piétonnes et cycles ? "Mais, comment pouvez-vous" croire que ce sera la fin des bouchons pour la zone et surtout pour rentrer à Vendenheim avec des constructions de nouveaux logements et la multiplication des parkings dans la partie nord du parc jouxtant le village ? "Mais, comment pouvez-vous" vraiment croire que ce trafic supplémentaire engendré rendra plus fluide l'accès autoroutier de et vers Strasbourg, grâce au GCO qui ne concernera pourtant pas ces automobilistes supplémentaires ?
Morale de l'histoire :
A moins que les adultes croient maintenant à ce gros bonhomme en rouge et barbe blanche à la place des enfants, on se fiche de nous.
Et morale de la morale :
dans quelques mois, quand tous ces nouveaux décors auront pris leur place place dans l’œil des utilisateurs ou consommateurs, on dira comme Germain Muller de l'Alsace des Malgré Nous " enfin... rèdde m’r némi davon" (allez, n'en parlons plus) !
https://www.rue89strasbourg.com/zone-commerciale-nord-amenagement-frey-113024 pour ceux qui veulent plus de détails sur la future "shopping promenade"
« il faut avoir le courage de reconnaître que nous ne pouvons plus définir des politiques en ignorant le défi climatique, en ignorant que nous détruisons les conditions de notre survie. Premier principe : tous les grands projets publics, toutes les décisions publiques seront désormais arbitrées en intégrant leur coût pour le climat, leur « coût en carbone ». Toutes les décisions publiques seront arbitrées en intégrant leur coût pour la biodiversité. Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé. Deuxième principe, nous allons renverser la charge de la preuve. Ce ne sera plus aux solutions écologiques de prouver leur intérêt. Ce sera aux projets non écologiques de prouver qu’il n’était pas possible de faire autrement. Les décisions dites non écologiques devront être motivées et justifiées comme ultime et dernier recours. C’est une révolution dans la méthode de gouvernance de notre pays totale et nous allons appliquer immédiatement ce principe à la politique des transports. Le Grenelle propose une rupture et bien, je propose de la faire mienne. La priorité ne sera plus au rattrapage routier mais au rattrapage des autres modes de transports".
Nicolas Sarkozy, extrait du discours de clôture du Grenelle de l'environnement...