Le FIDS 67 vient de publier sur son site, cf lien, le tarif annuel de la sectorisation pour équilibrer les comptes 2019. La facture globale est comme attendue, explosive, le double de 2018 et s'élève à 1.470.528€. Pas moins de 1.364 ha ont été visités par les sangliers pour une contribution complémentaire de 565.000€ à combler, un joli bond, comparé aux 93.000€ de 2018.
Incontestablement, le FIDS 67 a tenu à marquer son territoire en reconduisant sa politique forte de sectorisation, vraiment introduite l'an dernier, à partir des zones à forts dégâts. Pour les chasses des secteurs 12, 31,32,33,41,61,72 et 73 l'addition va être très lourde, avec des tarifs allant de 72,35€ pour l'ha de forêt et 24,12€ par ha de plaine à 11,74 et 3,91€ au plus bas, si on peut dire. A ces tarifs le coût du sanglier va commencer à devenir cher, même si avec l'arrêt de l'agrainage quantitatif hivernal des économies sont faites sur le maïs. On peut dès lors penser, à l'exception de quelques territoires qui veulent absolument du sanglier, que l'obligation de mettre la main au portefeuille fera son œuvre dissuasive à l'avenir.
Côté bons élèves, le FIDS 67 a là aussi voulu être incitatif, en exonérant de contributions complémentaires les chasses de plaine qui ont cherché à tenir les dégâts. C'est pour les chasses de proximité et les "plainards" sans bois ni biotopes à sangliers, une reconnaissance des efforts consentis tout au long de l'année qui a certes mis du temps à être saluée, mais qui fait plaisir quand cela arrive. Merci, la réponse est donnée à mon interrogation du 19/12 http://www.veillecynegetique67.com/2019/12/le-fids-67-ira-t-il-a-proposer-au-vote-de-la-facture-complementaire-la-triple-peine-aux-plainards-sans-bois.html.
Avec l'assemblée générale du 14 janvier prochain qui devra entériner le tout, les règles sont dorénavant claires pour tous les tenants du sanglier. Le plus difficile est cependant devant eux, parvenir à trouver un nouveau modèle de gestion des sus scrofa, avec des domaniales qui refusent la Kirrung hivernale, des communales qui l'acceptent, des zones expérimentales de linéaires aux pois, des plaines en sorties de forêt livrées à elles-mêmes sans linéaire à l'intérieur, soit autant d'inégalités, avec des densités à abaisser sans déstructurer les compagnies. On verra si nous sommes des chasseurs "responsables", capables de remettre en question ses pratiques de la recherche du gros, des battues "grands spectacles" pour passer du quantitatif vers le qualitatif, voir ma contribution du 14 juin 2013 http://www.veillecynegetique67.com/le-sanglier-du-nuisible-au-gibier-qu-il-m%C3%A9rite-d-%C3%AAtre.
Côté dégâts 2020, les prés commencent à être bien troués en certains endroits et les champs de blés sur semis de maïs aussi, deux étapes à venir vont donner le ton des dégâts à venir. Premier juge de paix : les battues et résultats de janvier/février où la tentation de lever le pied peut venir, notamment par saturation du marché de la venaison. Deuxième juge : la poursuite ou non du tir de nuit en plaine avec lampe après le 1er février, voire le passage à l'adaptateur d'intensification de lumière comme en Moselle.
La bataille des dégâts est de loin pas encore gagnée.