La chasse sous surveillance
Que le Président de la Fédération des Chasseurs du 67 pousse les patrons de chasse à détruire plus, aussi bien sangliers que cervidés, par les battues, en invoquant notamment que la problématique de la valorisation de la venaison n'est pas un argument recevable pour ne plus chasser est une chose. Que la FDSEA 67 enchaîne directement auprès des Maires pour qu'ils contrôlent les déclarations de battues en janvier est un lobbying un brin énervant, "de quoi je me mêle" !
S'il s'agit de faire de la "gesticulade" syndicale pour montrer aux troupes ultérieurement en Assemblées générales, "vous avez vu comme on ne s'est pas laissé faire", pourquoi pas, s'il s'agit de faire peur aux chasseurs, sûr qu'ils vont trembler ! En clair, c'est le type d'action qui sert à faire du vent, à partir d'une méconnaissance du monde de la chasse.
Les déclarations de battues sont faites bien en amont et les maires ou l'ONF ont toutes les informations nécessaires, comme le veut la réglementation. Non "traditionnellement", comme l'affirme la FDSEA, les chasseurs n'arrêtent pas leur activité après le 31 décembre, du moins ceux qui ont des plans de chasse compliqués à réaliser et de vrais territoires à battues, du moins ceux qui sont avec des partenaires limités à la seule pratique de la battue, ces derniers veulent chasser.
Ensuite, il y a bon nombre de territoires de plaine qui ne sont pas des terrains propice à la pratique de beaucoup de battues. Avoir de la forêt est une chose, mais si elle n'est pas "suffisamment sale", il n'y aura pas grand chose à rabattre.
Maintenant, si la FDSEA veut vraiment rendre service aux chasseurs et puisqu'on est dans une société où prime la démagogie, qu'elle intervienne auprès de l'Administration des forêts et des Maires pour que les battues puissent se dérouler normalement avec suffisamment de quiétude avant les dates déclarées . Pour avoir du résultat, il faut au préalable disposer de gibier. Aujourd'hui, vous avez plus de travaux forestiers et de promeneurs de jour comme de nuit que de gibier sur bon nombre de lots, quelque soit l'altitude ou le type de biotope. Aujourd'hui, la production de bois, soit son abattage durant les périodes de chasse prime sur la quiétude des chasses et la Covid a démultiplié la pression humaine sur le gibier.
Enfin, pour ce qui est de la problématique de la venaison, là encore si la FDSEA veut participer à l'effort de guerre contre les sangliers, elle peut toujours inciter ses membres à prendre et manger du gibier, au titre de la solidarité !
Dernier point, l'incitation à faire des agriculteurs des chasseurs pour qu'ils s'impliquent sur leurs territoires. Combien de ces nouveaux permis le font-ils et comment ? Ont-ils seulement acheté l'équipement nécessaire à la battue et à l'affût de nuit , avec le budget qui va avec ? Maintenant, si c'est pour reprendre aux prochaines adjudications le droit de chasse abandonné aux chasseurs, je dis bravo, allez-y et vous comprendrez très vite ce que signifie être patron de chasse.