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Battue administrative aux cervidés dans le 67 : une double première. En prime, l'halali du cerf continue en février.

26 Janvier 2021

Le monde bas-rhinois de la chasse, en tout cas celui concerné par le plan de chasse cervidés est quelque peu en ébullition depuis hier, plus exactement depuis "la prise en mains autoritaire" le temps d'une battue, de deux territoires des Vosges du Nord par l'Aministration. C'est une première à double titre pour le 67, d'un côté par la "captation manu militari des bracelets" pour non réalisation du plan de chasse et de l'autre par le choix des patrons de chasse visés, deux membres de la Fédération des chasseurs du département, en l'occurrence le Président et le Président de la Commission Grand Gibier.

Faut-il que le torchon brûle, si ce n'est pas la main innocente d'un tirage au sort parmi tous les territoires en-dessous des minimas qui aurait eu la main lourde ! Maintenant, est-ce une surprise que l'Administration ait joué du muscle ? Certes, non. Les textes l'y autorise et des quotas à réaliser ont été avancés ou des engagements ont été pris pour permettre la tenue des battues, malgré le confinement cf mon post https://www.veillecynegetique67.com/2020/11/alsace-zero-lorraine-2.html.

Du coup au jeu du "je te tiens, tu me tiens", on ne rigole plus, on tape ! Et ce n'est peut-être pas fini, puisque la Préfète est prête à valider une prolongation des dates de chasse au-delà du 1er février puisqu'il manque un gros paquet de cervidés au plan de chasse. La prochaine présentation des trophées risque d'être chaude...

Maintenant, dans ce bras de fer, le plus déplorable dans l'histoire n'est pour moi, pas que cinq cervidés aient été abattus, mais qu'un "voisin" posté en seconde ligne ait cru bon d'en détruire un sixième. Bonjour les opportunistes et la solidarité...

En complément d'info en date du 28 janvier, l'arrêté prolongeant la chasse sur février est devenu réalité le 25, plus de 500 lots de chasse sont concernés. Motifs invoqués, outre la non réalisation des minimas : Covid et neige...,comme dans le cochon, tout est bon, (sauf le caractère) !

L'arrêté et la liste des lots concernés

Tag(s) : #Faune-Nature-Ecologie et Chasse

La chasse bas-rhinoise sous surveillance syndicale agricole : la FDSEA 67

Quand le grand gibier est accusé par l'ONF de priver la terre de CO2, il devient nuisible.

La chasse est devenue au fil du temps une des activités de plein air la plus réglementée, avec l'émergence de contraintes de plus en plus fortes qui nous privent d'un bonheur de plus en plus rare de nos jours, et dont jouissait encore nos anciens, l'insouciance, la liberté. Aujourd'hui, la chasse se traduit et se décline en Schémas Cynégétiques, en plans, en directives-arrêtés-réglementations et autres tracasseries. Fini le temps où l'on sortait sans se poser de questions, pour, au contact de la nature, "recharger ses batteries", se libérer la tête du stress du quotidien. Maintenant ce n'est plus le savoir chasser qui guide les sorties, mais plutôt les textes, voire la confrontation avec ceux qui voient la nature comme un parc personnel de loisirs, sans se soucier du besoin de quiétude animale. Dans ce contexte, le chasseur, qu'il soit de base ou adjudicataire perd de plus en plus sa dimension de gestionnaire de la faune sauvage pour endosser une fonction de régulateur aux ordres des instances ou d'une Administration. A charge, trop d'abus ont été et sont commis par une catégorie de nemrods, faute peut être d'avoir fait le ménage en interne dans notre propre communauté. Aujourd'hui, les chasseurs payent dans leur ensemble pour les "écarts de comportements" de quelques uns, pour les responsables des dérives du sanglier, pour les pratiques de braconniers d'autres. Nous sommes trop sous la menace de la disparition de la chasse pour continuer à se voiler la face et continuer à se présenter "plus beaux" que nous ne sommes. Etre exemplaire et fier de nos pratiques est possible tant que nous avons la volonté d'abord de sauvegarder nos milieux naturels pour la survie de l'ensemble de la faune sauvage. La chasse est alors juste un moyen de sauvegarde comme un autre et non plus une fin en soi. Puisse les jeunes et nouvelles générations de chasseurs revenir aux valeurs de la chasse défendable et sortir de la chasse "loisir" ou scoreuse où le fusil prime sur l'art de la chasse et sur ce devoir de sauvegarde de la faune sauvage. En attendant, il est de notre devoir de "faire le boulot" pour reprendre une expression à la mode. Cela passe, s'il le faut, par la nécessité de dénoncer les dysfonctionnements, les hypocrisies, l'intérêt particulier, bref, tout ce qui peut rendre la chasse indéfendable. Dans ce sens, il est aussi primordial et sain que "les tenants des pouvoirs" puissent entendre d'autres discours, dès lors que les raisonnements s'appuient sur la vérité des faits. La remise en cause n'est pas l'aveu d'une faiblesse, mais le moyen de sortir d'une ornière dans laquelle une partie du monde de la chasse s'est mis. Ce blog se veut donc de faire entendre d'autres analyses, d'autres approches de la chasse en Alsace par une "veille cynégétique". Ce n'est pas parce qu'une décision est prise et donc imposée par des représentants élus qu'elle est la vérité. Léon Rapinat