L'heure est aux résultats pour les trois Fonds Départementaux d'Indemnisatons des Dégâts de Sangliers d'Alsace/Moselle.
And the winner is incontestablement le Bas-Rhin avec 593 ha détruits pour une facture de 706.000euros. Pour le 57 et le 68, c'est plus compliqué, cf les deux tableaux, avec des factures de haut niveau, quand on sait que l'objectif national est la réduction des surfaces à indemniser.
Pas étonnant dans ce contexte que le Préfet du Haut-Rhin aimerait connaître les raisons de cet écart significatif avec le Bas-Rhin, sachant qu'entre les deux départements en terme de topographie, (parts plaine-montagne) surfaces de maïs, les données sont assez comparables, voire même défavorables au 68 avec moins de SAU et moins de surfaces boisée que le 67.
Sans vouloir anticiper sur les réponses apportées par le FIDS 68, à l'audit préfectoral demandé, plusieurs hypothèses peuvent néanmoins être avancées :
- l'action dissuasive en amont où la boîte à archives sur la manière dont le FIDS 67 aborde la lutte contre les dégâts peut être un premier éclairage, https://www.youtube.com/watch?v=yRF_T-nKgeY. Bon on ne va pas trop s'arrêter sur les scènes de battues aux sangliers en terme disons d'écarts de comportements, il y a prescription dans une certaine mesure, mais plutôt relever la présentation des outils par le directeur en matière notamment de disuasion. J'ai souvent critiqué le FIDS 67 sur l'injustice du mode de financements des dégâts à partir de 2005, mais en terme de travail sur le terrain délivré par l'équipe de techniciens autour du directeur, tous les chasseurs sont unanimes, chapeau. Un chiffre, sauf erreur, 6 techniciens dans le 67, 1 dans le 68, tous rodés à l'implantation des clôtures électriques. Comme on dit quand tout va bien, "c'est une affaire qui marche". Pour le 68, j'avoue ne pas savoir comment est organisé le travail disuasif tout au long de la saison de risque, mais sans doute l'approche est elle différente.
- L'importance du tir de nuit par les locataires. Quand en décembre dernier, j'ai visionné tout ce qui se trouve sur la toile en terme de vidéos pour traiter du sujet de l'éthique de chasse, j'ai souvenir avoir entendu une certaine opposition d'une part de locataires du 68 au tir de nuit jugé, selon eux, contraire aux pratiques traditionnelles. On peut en penser ce qu'on veut, à commencer que ce n'est pas le recours à la technologie qui est détestable, mais l'usage qu'on en fait, le tir de nuit tel qu'il est préconisé et s'il est bien utilisé est le complément incontournable pour tenir des zones à dégâts et non du braconnage. J'ai assez d'articles sur le sujet pour ne pas y revenir. mais plus que jamais, avec notamment l'accord Etat-FNC, les chasses exposées aux dégâts devront de gré ou de force y recourir. Je préfère de loin m'en charger avec toutes les contraintes connues et prélever des petits sangliers plutôt que les "grosses" que d'être mis devant le fait accompli par le Préfet et son bras armé, la louveterie, d'avoir les agriculteurs à dos ou une facture colossale à payer.
- Evidemment d'autres facteurs doivent encore entrer en compte, mais il faudrait connaître finement "la sociologie" des locataires et de leurs territoires, la part des lots mixtes (chasses disposant de l'agrainage et de cultures ou prés), des chasses marchandes, des zones non chassées ou pas suffisamment, autant d"éléments qu'un audit n'aura peut-être pas le temps d'avoir sur les deux départements pour répondre à l'interrogation du Préfet.