Nul doute que ceux qui figurent dans le top du palmarès des dégâts vont faire valoir ou ressortir leurs arguments habituels "les sangliers viennent d'ailleurs, c'est la maïsiculture, les mauvaises conditions météorologiques, les agriculteurs ne sont pas tous victimes, c'est l'Administration avec les deux mois de suspension d'agrainage linéaire, c'est la "faute à Voltaire", à Pierre, Paul ou Jaques", mais surtout pas de la mienne...
J'ai déjà suffisamment abordé le chapitre de la responsabilité, je n'y reviendrai plus dans le détail. C'est l'égoïsme, la cupidité, la vanité, le "clanisme organisé en bande", l'absence de responsabilisation financière ou le détournement de la loi de 2005 et 2008 qui sont à l'origine de cette catastrophe annoncée et prévisible.
Maintenant, constater l'échec d'un système pervers est chose simple et tirer sur le pianiste restera toujours stérile alors que l'heure est à trouver des solutions. La première responsabilité et chose à faire revient aux instances, en particulier au FIDS 67, en convoquant pour la rentrée de septembre une assemblée générale.
Ce qui se passe cette année est l'illustration du bien fondé de la loi de 2005 qui a instauré les Fonds d'Indemnisation locaux. Dans un premier temps le législateur a prévu par l'article L. 429-30 du code de l'environnement de donner les moyens de fonctionner aux Fonds et de financer une situation normale de dégâts. Ce n'est qu'en cas de déficit que le législateur a envisagé la possibilité de recourir à différentes formes de recettes complémentaires. Or ce déficit ne peut s'évaluer en début d'exercice, soit au moment de l'assemblée générale du FIDS 67, mais en cours de saison.
Aujourd'hui, soit le 30 juin, nous avons une vision claire du déficit à venir. Seulement, le FIDS 67 a déjà fait un premier choix de contribution complémentaire par anticipation, en fixant le prix du timbre sanglier, à 70€. S'il avait respecté la loi et non pas considéré le timbre comme une recette de base pour faire de la trésorerie, il aurait aujourd'hui la possibilité de mettre le timbre à 100, voire 150€, au regard de l'immensité du déficit constaté à venir.
Cette cartouche est brûlée, reste donc à voir les autres possibilités restantes pour réellement cibler ceux qui sont responsable. Là aussi, le législateur dans son article L. 429-31 a vu clair pour responsabiliser les "pollueurs", en donnant aux FIDS la possibilité d'instaurer un bracelet sanglier. Jamais depuis la création des Fonds, le FIDS 67 n'a retenu ce type de recette complémentaire, sous la pression des tenants du sanglier en forêt, leur objectif étant de réduire leur coût de la chasse, notamment de la surcotisation.
Aujourd'hui, continuer à refuser la mise en place d'une telle recette complémentaire serait indécent.
Maintenant, il ne faut pas se tromper de cible et encore une fois mutualiser cette recette sur l'ensemble des chasseurs. J'ai à plusieurs reprises expliqué pourquoi le bracelet sanglier devrait prendre la forme d'une "bague battue intemporelle" (cf fichier joint). Cette évidence a toujours été refusée par le FIDS 67 et son président avec des arguments de plus absolument intenables.
En effet, comme l'a souligné en novembre 2008 l'ancien Directeur Départemental des Territoires, M. Bruno Cinotti, "lorsque le rapport de force n'est pas favorable au FIDS, il a toujours hésité à mettre en œuvre le principe de responsabilisation prévue par la loi de 2005." De ce fait, il a toujours refusé la discussion même d'un bracelet. Aujourd'hui, devant les chiffres issus de l'absence de gestion des sangliers en forêt, seul lieu de leur gestion, cette position n'est plus tenable.
En instaurant pour les prochaines battues un bague intemporelle à forte valeur ajoutée, en guise de "mea culpa" des chasseurs en forêt, le FIDS 67 éviterait le piège que peut représenter la contribution pour "chaque sanglier tué" défendue notamment par la Fédération Départementale des Chasseurs. En effet, ce type de recette serait, comme le timbre sanglier, une autre "recette de poche" qui viendrait à nouveau diluer la contribution complémentaire sur l'ensemble des chasseurs. Un bracelet à dix euros, rapporterait à peine entre 180.000 et 200.000€, mais ferait peser une nouvelle fois sur tous ce qui relève de la claire responsabilité d'un petit nombre.
Or, maintenant, face aux chiffres du 30 juin, et conformément à la volonté du législateur, il s'agit de cibler ceux qui sont appelés par simplification les "pollueurs", soit ceux qui ciblent le sanglier comme gibier de battue et prélèvent un minimum à l'affût, quitte à favoriser les dégâts.
De plus, imposer un bracelet annuel, à prix modique fixé d'avance et non en fonction des dégâts, soit du déficit à couvrir, viendrait à pénaliser une deuxième fois ceux qui luttent contre la prolifération en forêt par l'affût et ceux qui font l'effort réel de dissuasion par le tir de nuit.
Par ailleurs, ce principe mis en place avant le 15 octobre permettrait de différencier aussi le prix du bracelet selon les secteurs pour tenir compte encore une fois des particularités et des efforts collectifs des uns et des autres.
Enfin, la gestion et distribution du bracelet serait simple, chaque groupe prenant un nombre de bracelets correspondant a minima à son tableau de battues de l'an passé. En cas de manque, il suffirait de se réapprovisionner, en cas de surplus en fin de saison, il aurait une réserve pour l'année suivante. De la même manière, la tricherie serait rendue difficile. Autant en chasse individuelle, il serait possible de se soustraire à la pose d'une bague, autant en battue il paraît improbable de le faire face aux invités présents pour les honneurs.
Reste une dernière interrogation, celle concernant l'impossibilité, à compter du 1er juillet , de recourir à une source lumineuse en cas de tir de nuit. Non seulement cette pratique permet de réaliser des tirs propres, mais de plus elle permet d'être efficace, de bien identifier la cible et de motiver les rares chasseurs prêts à sacrifier la télé, leur rythme circadien du sommeil et les intempéries. Une fois la couverture végétale en place en été, "les spécialistes" vous diront que c'est nettement plus complexe de parvenir à du résultat sans aide extérieure.
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles