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"Sangliers : la coupe est pleine" pour les agriculteurs

J'aime bien cette photo du chasseur surpris par les sangliers. D'un côté elle reflète d'une certaine façon, la passivité du chasseur face à la situation désolante actuelle sur le terrain et de l'autre, elle montre aussi concrètement les limites du mode de chasse privilégié par les gestionnaires du sanglier, la battue; deux raisons parmi d'autres, à l'explosion des dégâts sévèrement critiquée par le monde agricole.

Comme le chômage est devenu, au fil des records statistiques mensuels, le cauchemar de nos "dirigeants"politiques, le sanglier, déjà fléau national depuis 2009, devient le cauchemar des chasseurs ou du moins des instances dirigeantes locales dépassées.

Comme les feuilles en automne, les alertes tombent de partout. Cette fois-ci, c'est au tour des agriculteurs de monter en première ligne. Dans son éditorial paru ce vendredi dans l'Est Agricole, Laurent Fischer, responsable chasse à la FDSEA du Bas-Rhin met non seulement les points sur les i sur la tête des chasseurs, mais il dénonce aussi avec les abus, "les excuses plus ou moins recevables" (cf fichier joint).

Néanmoins, si le point de vue des dirigeants syndicaux est louable, il fait seulement monter la pression d'un cran dans le camp des chasseurs, car il est trop tard, pour inverser la courbe des dégâts, nous sommes en juin. C'est cet hiver qu'il fallait agir, c'est au printemps dernier, lors de la rédaction du Schéma Cynégétique qu'il fallait refuser la confiance aux chasseurs.

Mais cette fois-ci le chasseur-arroseur risque vraiment d'être arrosé, mais pas par la pluie qui inonde les champs actuellement, mais par les euros qu'il va devoir débourser.

L'insouciance, l'irresponsabilité, l'absence de détermination et de sanctions, l'immobilisme archaïque dans lequel les chasseurs sont restés face à la gravité de la situation pointée depuis des années mettent cette fois-ci les chasseurs définitivement dans le mur.

J'avais titré, "responsables, jamais coupables" dans un précédent article. Cette fois-ci, il va bien falloir chercher les coupables. Hors de question de continuer à faire payer au nom de la solidarité, la communauté, les 12% sont prévus à cet effet dans la mutualisation.

De toute façon, il n'y a jamais eu de communauté, que des intérêts particuliers, avec chacun dans son coin et ses bidouilles. Ouvrez une fois une revue de chasse et "auscultez" les pages publicitaires. Que des produits pour le sanglier. Mais diantre pourquoi vendre des articles qui sont interdits dans la réglementation, comme les leurres olfactifs ? C'est qu'il y a tout simplement un marché.

Par contre, vous trouverez nettement moins de pages sur les répulsifs...et pourtant, il en existe d'excellents. Des outils il en existe, les responsables les avaient , les ont, il manquait juste la volonté de les appliquer ou de les faire appliquer.

Quand on sait que le pire est encore à venir, avec le blé en laitance et le maïs sur pied qui de surcroît va vraisemblablement connaître une récolte tardive, ce n'est pas en décembre qu'il faudra décider en assemblée générale du mode de financement de la surcotisation, c'est fin septembre. Plus que jamais l'idée avancée et argumentée sur la bague battue intemporelle devra être mise en place pour au moins cibler dès cette année encore ceux qui réservent leurs sangliers pour les battues, dont un certain nombre sont marchandes de surcroît.

Je ne suis pas loin de croire que le FIDS 67 a décalé sur décembre son "nouveau système" pour éviter justement à ses partisans l'application du principe du "pollueur-payeur".

Aux chasseurs de plaine qui subissent les dégâts, aux chasseurs de plaine qui sont éloignés des dégâts, aux chasseurs de plaine qui n'ont jamais vu une vrille de sanglier sur leur territoire, je dis refusez d'être mis devant le fait accompli, l'article L.425-5-1 du 7 mars 2012 du code de l'environnement est clair, refusez le "clientélisme" :

"lorsque le détenteur du droit de chasse d'un territoire ne procède pas ou ne fait pas procéder à la régulation des espèces présentes sur son fonds et qui causent des dégâts de gibier, il peut voir sa responsabilité financière engagée pour la prise en charge de tout ou partie des frais liés à l'indemnisation".

Ne vous laissez pas endormir comme la grenouille par les uns et les autres, dites "stop", "Yetzt langs't", que les responsables règlent leurs affaires ou leurs dettes entre amis. S'il le faut, n'ayez pas peur de vous unir pour aller en justice.

Je dis aussi, faites malgré tout votre travail de gestionnaire et aidez du mieux que vous puissiez, les "apprentis sorciers" par la dissuasion en tir de nuit ou si vous ne pouvez ou voulez le faire, par du répulsif, quitte à transmettre la facture à la FDC 67 qui fera certainement un "geste" exceptionnel à situation exceptionnelle.

Enfin, prenez garde, car tous les discours de nos "chefs" tendent à reporter la responsabilité vers les territoires non boisés en martelant que la plaine "a dorénavant toutes les armes pour tirer des sangliers". Dans le cas contraire, connaissant les tenants du sanglier, c'est contre vous que sera dirigé le poids de la facture.

Les victimes innocentes du système mis lentement en place par les tenants du sanglier ont trop longtemps accepté d'être tondues, il est temps de sortir du mutisme. Tant que seule une poignée de chasseurs dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle restent seuls à agir en refusant l'injustice et la bidouille, il ne se passera pas grand chose. Si demain, chacun se mobilise, "les mouches changeront de coche".

La première exigence est de de provoquer une assemblée générale en septembre pour mettre en place une bague battue, la responsabilisation par zones vitales du sanglier, l'exclusion dans le calcul de la surcotisation des territoires sans surfaces boisées ou et historiquement sans présence de sangliers.

A défaut, la grenouille sera cuite (référence diaporama du 6 mai 2013)

Editorial Est agricole du 31 mai 2013

Tag(s) : #Gestion du sanglier et des dégâts, #Billet d'humeur, #Vie des instances de la chasse
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