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 L'homme et le rang social du chien familier, des bons choix à faire ©

"se former, pour mieux comprendre son chien", suite :

La double empreinte, comme déjà précisé, lie naturellement le chien à l’homme et sert de base à la relation chien/homme. Il serait dommage de gâcher ce lien naturel et de perturber la stabilité émotionnelle de son compagnon par une relation fondée sur la supériorité.

Que voulons-nous de nos chiens ? Les placer à un rang social ou être intéressant pour eux ? Tout acquéreur ou propriétaire devrait à un moment ou un autre se poser la question avant de passer à l’action.

L'autorité est « la pression exercée sur le chien pour le faire se soumettre ». Elle sert à imposer sa vision d’une chose. L’autorité ne sert pas, comme souvent entendu, à instaurer un rang social. Elle est le corollaire de l’obéissance qui consiste à se soumettre à ce qui est demandé. Ainsi, un chien peut-être stoppé à distance en pleine nature, sans pour autant pouvoir être délogé du fauteuil à la maison.

Si l'autorité permet d'exercer le pouvoir, elle n'est pas le pouvoir.

Refuser l'autoritarisme dans la conduite du chien n'empêche cependant pas l’introduction d'interdits. C'est ce que fait la mère avec ses chiots dans la phase de socialisation primaire.

Mais, exercer une pression saine sur le chien n’est possible qu’à partir du moment où des situations compréhensibles ont été mises en place pour lui.

Patrick Pageat, vétérinaire comportementaliste, dans son livre "l'homme et le chien" précise que "la plupart des problèmes de comportement sont dus à un défaut d'éducation. Pour lui, un chien domestique, cela "se fabrique" et d'ajouter "n'en déplaise aux cynophiles trop affectueux et anthropomorphistes, un bon chien est un chien soumis. Comme son ancêtre le loup, il doit manger après son dominant, dormir seul, jouer uniquement quand on le lui demande et apprendre à être indépendant. Le maître doit savoir que pour donner un ordre il doit regarder le dos du chien et non dans ses yeux, signe de provocation au combat. etc.…."

Cette approche, bien ancrée sur l’homme chef de meute et « alpha », présente outre son caractère « par force » un inconvénient supplémentaire majeur. Elle peut justifier pour certains le recours à la violence, selon le principe de Stanley Milgram et du « test du bourreau », alors que le chien familier, bien en main, n’a pas besoin d’être soumis par la peur ou la force.

A défaut, le risque est grand d’aller vers l'omnipotence, ce pouvoir que se donne l'homme sur l'animal.

Le chien est élevé, nourri, façonné par l'homme ce qui lui permet certes de se "servir" du chien, mais sans pour autant lui donner le droit de l'"asservir".

Si le fait d'être entièrement dépendant de l'homme rend le chien si apprécié parmi les animaux de compagnie, il n'autorise pas l'homme d'exercer un pouvoir absolu sur lui.

Sous couvert de montrer à son animal "qui est le chef", beaucoup d'excès sont commis sur le chien et d'autres animaux domestiques ou sont justifiés dans le dressage par la soumission.

La raison ou la difficulté se trouve dans le faible écart entre l'omnipotence et les nécessaires contraintes à imposer au chien pour l'intégrer au mode de vie de la famille ou de la société, d'une part et l'idée que chacun et la société se font du "bon chien" d’autre part.

Selon les représentations, tout est possible et tout se justifie :

  1. le tirer de son sommeil par besoin d'un contact affectif, le réprimander sèchement si la même demande part de l'animal

  2. donner la patte pour recevoir son repas

  3. perturber le repas du chien pour montrer qu'on peut s'approcher de lui lorsqu'il mange

  4. le sanctionner , le frapper car les résultats obtenus en concours ne sont pas à la hauteur des attentes

  5. lui mettre un collier électrique ou de force

  6. laisser l’enfant despote tout faire au chien, quitte à l'euthanasier en cas d'agression suite à une non-identification par l'enfant des menaces faites par le chien,

  7. surexploiter les capacités reproductrices des chiennes en élevage ou des étalons

  8. recourir aux mutilations de convenances comme la castration ou l’ablation des ovaires

  9. asservir à vie avec en prime une castration ou ovariectomie un chien destiné à un double rôle, animal "prothèse" et de compagnie,

  10. le sadisme, la cruauté gratuite, les combats

  11. la mise à mort du chien devenu encombrant.

Traiter du « désir d'omnipotence » satisfait grâce à la possession d'un chien«, c'est aussi hélas aborder une autre forme de la relation homme/chien et par la force des choses dresser un portrait de certains types de propriétaires de chiens.

"Posséder un chien n'est pas un droit, mais un privilège : à nous de le mériter". Terronni et Cattet, ""le chien, un loup civilisé")

Tag(s) : #Bien vivre avec un chien
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