Le chasseur chassé

Le récent salon mondial de la chasse, IWA, à Nürenberg a donné l'occasion de mener en Allemagne une table ronde avec des experts de la chasse pour parler de son rôle, de ses forces et faiblesses en réponse au fameux reportage de la deuxième chaîne de télévision allemande "Chasseurs pris au piège" dont j'ai parlé le 20 janvier dans un post intitulé, "le nœud se resserre autour de l'exercice culturel de la chasse".

Il est à noter aussi la forte mobilisation des chasseurs suite à cette campagne de dénigrement, à travers une pétition signée par plus de 72.000 personnes, sur 350.000 permis.

Aujourd'hui notre société se construit, vit et se fait de plus en plus son opinion à travers les média. Dans ce contexte, le chasseur plutôt introverti a tendance à se cacher au lieu de dire ou expliquer ce qu'il fait, ce qu'il veut ou ce qu'il refuse. C'est une grave erreur. Il est temps pour le chasseur de communiquer, de dialoguer à chaque fois que la situation le demande, car il est en permanence dans la sur-exposition médiatique, dès le premier fait divers qui permet d'enfoncer sa pratique.

Cela exige d'être "transparent" dans ses actes, de connaître son métier et surtout de se distancer de tous ceux qui par manque d'éthique peuvent nuire à la cause. Le chasseur gestionnaire pourra toujours justifier sa présence dans la nature, son rôle et sa nécessité d'intervenir dans le cycle de la vie, du vivre au mourir.

Dans ce sens, une gestion courte des territoires par la possibilité de dénoncer un bail en cours d'exercice, comme le demande ou le pratique certains, serait par exemple contraire à l'image que nous voulons donner du chasseur responsable à long terme et renforcerait au contraire celle du "zappeur-tireur".

A défaut d'être exemplaire à tous les niveaux ou en continuant à faire de la chasse une activité marchande et de loisir, la communauté restera le "chasseur chassé".