Dans la perspective des futures négociations avec les communes concernant le renouvellement du bail de chasse par gré à gré, la FDC 67 lance un sondage auprès des locataires de chasse, cf fichier joint.
Au-delà des réponses, il sera intéressant de voir le niveau de mobilisation, soit le nombre de retour de questionnaires. Après ce ne sont pas les intentions qui comptent, mais les actes.
Pour la forêt et le grand gibier la question est de savoir si les plans de chasse vont quantitativement continuer à augmenter et si les densités de sangliers vont aussi devoir être revues à la baisse. En tout cas, en forêt, il peut encore exister une valeur cynégétique sur quelques années, mais vraisemblablement plus sur l'ensemble du futur bail.
Pour la plaine et le petit gibier, les conditions de chasse sont déjà tellement dégradées et les risques financiers liés aux dégâts, notamment pour la variable FIDS 67, tellement imprévisibles que la question du prix de la chasse et la reprise de bail ne se pose déjà plus.
Dans les deux cas de figure, la logique et la raison plaident en faveur de l'arrêt de la chasse payante, dans la mesure où son activité est "administrée" et son rôle de plus en plus limité à la régulation.
Pourquoi dès lors payer pour une activité de plus en plus proche de celle de lieutenant de louveterie, ou de régulateur sur des territoires perturbés, avec des populations de plus en plus hostiles à la présence du chasseur ?
En dehors des années de relocation des chasses, les communes et les propriétaires ne portent strictement aucun intérêt aux questions de chasse. Prenez les campagnes électorales en cours et trouvez-moi un candidat ou commune qui a mis le devenir de la faune sauvage et l'exercice de la chasse sur sa commune dans son programme ? Certes, il a été question dans quelques cas de biodiversité ou d'environnement, peut-être de dégâts comme on traiterait des "incivilités", mais aucune réflexion sur l'usage de la nature par les concitoyens sur le ban communal.
L'exercice de la chasse et le chasseur dérangent les élus, le mettent mal à l'aise cf à titre d'exemple, le débat de juillet 2010 au conseil municipal de Strasbourg. Ne serait l'obligation de louer les territoires de par notre loi locale, le cas de nombreux territoires ruraux à forte fréquentation humaine serait déjà réglé en faveur des électeurs.
Aujourd'hui plus que jamais, à travers les futures adjudications, c'est tout simplement l'utilité du chasseur et sa place dans la société qui est à revoir. Est-ce un mal nécessaire, mais qui ramène de l'argent aux communes, un utilisateur privatif de la nature pour l'exercice d'un loisir d'un autre temps et contraire au "bien être animal" ou un acteur indispensable de la préservation de la nature et de la faune sauvage, sans lequel les équilibres agro-sylvo cynégétiques ne sont possibles ?
La réponse est dans ce que nous vivons au quotidien : le banissement lié à la mise à mort des animaux chassés. Alors, si nous sommes clairvoyants, un seul mot d'ordre devrait guider les chasseurs à la sortie du sondage : le boycott solidaire des adjudications, en tout cas par ceux qui privilégient la gestion et la préservation à l'exercice d'un loisir, pour une réelle prise de conscience de notre travail ou ras-le-bol.
Intentions des chasseurs concernant la relocation des chasses communales