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A leur tour les sénateurs ont adopté en première lecture le projet de loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt. Pas moins de 245 amendements ont été adoptés en commission et 219 en séance dont celui supprimant la disposition prévoyant "la fixation du nombre minimal d’animaux à prélever pour chacune des espèces de grand gibier soumises à un plan de chasse en fonction de la « sensibilité des milieux concernés ».

La tentative gouvernementale d'imposer la tutelle des schémas forestiers sur les schémas cynégétiques pour favoriser les intérêts sylvicoles au détriment de la chasse a donc passé à trépas, même si le texte définitif doit encore revenir en deuxième lecture à l'Assemblée Nationale.

Maintenant peu importe ce sursis obtenu par le monde de la chasse et de ses soutiens, le changement est bien en route et il continuera à faire inexorablement son chemin pour arriver jusqu'à l'objectif final voulu et souligné à nouveau par notre actuel Ministre de l'Agriculture, Stéphane Lefoll, « La chasse aura de moins en moins un rôle de loisir, de plus en plus un rôle d'intérêt général, pour réguler les populations des espèces de la faune sauvage, gérer le gibier, participer à la régénération de la forêt ».

Chaque jour qui passe, ne nous leurrons pas, nous rapproche donc bien de cette vision voulue et attendue par le monde de l'argent roi, cantonner la chasse à une simple mission, la régulation des espèces au service des intérêts économiques.

Les débats à venir vont très certainement servir à écarter encore d'avantage et rapidement le monde de la chasse des milieux ouverts. Le sort de la chasse sera définitivement scellé le jour où par l'entrée de la biodiversité on aura mis en place assez de concurrents au chasseur. En effet, un des derniers arguments de la chasse accepté par le politique consiste à mettre en avant son côté régulateur des espèces qui n'ont plus de prédateurs au-dessus d'elles.

En renonçant à une hiérarchisation des espèces animales par l'homme entre animaux nuisibles, chassables ou protégées, la question ne se posera plus. Dominera alors le principe angélique que la nature fait bien les choses en s'auto-régulant. Si demain le renard, le blaireau, les mustélidés ne sont plus piégeables ou chassables, le lapin, le lièvre, tout le petit gibier aura ses "substituants" au chasseur. Pareil pour les grands animaux, si le lynx, le loup, voire l'ours reviennent dans le paysage forestier ou montagnard, plus besoin de chasseurs pour "participer à la régénération naturelle".

Si donc le chasseur croit que les mesures environnementales pour favoriser la biodiversité prises par nos élus nationaux ou bruxellois vont aider la chasse à enrayer son déclin, il se trompe lourdement. Croyez-vous sincèrement que le "revirement" inattendu et récent de la FNSEA au profit de la biodiversité, cf lien joint, va vraiment aider la chasse ? Certainement pas, c'est dans le cadre des contraintes dictées par Bruxelles, comme celle concernant le sauvetage du grand hamster chez nous, que l'agriculture cherche à démontrer sa bonne volonté, surtout si des mesures financières compensatoires suivent.

L'agriculture par exemple sait que chez nous le prix futur des chasses va baisser considérablement en plaine, voire carrément des territoires ne plus trouver preneur, alors autant préparer l'avenir avec de futures primes à la biodiversité, cf 500€ par champ destiné à sauvegarder le grand hamster.

Si à ce décor vous ajoutez encore l'autre grande menace, le lobbying autour du "bien être animal" orchestré par les "welfaristes", vous considérerez peut être que ma vision des enjeux qui se jouent en coulisse n'est pas si délirante que cela. L'avenir nous le dira. Je prend le pari de l'hallali.

Tag(s) : #Faune-Nature-Ecologie et Chasse, #Abolir la chasse, une lutte finale ?
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