La vie est jalonnée de tournants choisis ou non, tantôt heureux, tantôt difficiles à négocier, le plus souvent enrobés d'optimisme de préférence, pour se dire que "demain sera bien mieux qu'aujourd'hui".
Maintenant, si vous vous laissez bercer quotidiennement du lever au coucher par l'hyper-médiatisation "catastrophiste" de notre monde, l'occupation permanente des espaces par nos politiques qui mieux qu'un expert ont toujours réponse "verbalement" à tout, par le niveau désespérant des téléréalités ou du "divertissement" servi à la France profonde qui mérite mieux, il y a de quoi largement se désespérer.
C'est que nous sommes comme disait Pierre Barillet, auteur de théâtre, désormais dans un monde où "le paraître et la communication l'emportent sur le savoir-vivre et le raffinement". Quarante sept ans après, nous subissons dorénavant l'onde de choc de mai 68 et le rêve de nouvelle société, avec certainement parmi les grands perdants, une part importante des jeunes d'aujourd'hui et les parents isolés. Loin de moi de vouloir préconiser l'idée qui traverse toutes les générations, "qu'avant c'était mieux", mais avouons que les perspectives qui s'ouvrent devant nous ont de quoi inquiéter. Nous sommes conscients que nous pourrissons la terre, et pourtant nous continuons à l'exploiter intensivement au nom de la croissance, de l'emploi ou de la cupidité. Nous "sommes tous charlies", mais l'humanisme, la tolérance, le bons sens ne parviennent pas à intégrer le top ten des valeurs universelles qui permettraient de freiner politiques et complexes militaro-industriel.
La quête du pouvoir, la professionnalisation de la politique qui fait qu'un élu n'est plus un simple représentant du peuple, mais un membre salarié d'une entreprise politique avec plan de carrière, avantages et retraite privilégiée font que maintenant Présidents, Ministres et autres ont pris une importance, accordée par le business médiatique qu'ils ne méritent plus ou pas. Le "petit peuple" est de ce côté là bien plus clairvoyant que le communiquant politique, voire précurseur, il va de moins en moins voter.
C'est que l'effet "Guignols", grandes enquêtes, scandales, détournements, rapports de la Cour des Comptes et autres plaisanteries de La République qui dé-crédibilisent régulièrement les uns et les autres font de l'effet.
On ne va pas pour autant demander au politique de se saborder, mais juste de se remettre à sa place, de se poser les bonnes questions, de se remettre en question et d'arrêter de nous "faire des shows".
Je suis sûr que si notre Président habitait un appartement comme Angela en Allemagne, que le train de vie et les privilèges pour faire encore "Grande Nation" étaient limités au strict nécessaire, bref que le Politique se mette au niveau de son "petit peuple" et redevienne humble un grand pas vers un rapprochement avec la base serait fait. Après tout, le terrain d'un coq gaulois fier et rutilant, ce symbole de notre Nation, n'est-ce pas le fumier plutôt que la dorure, le faste et l'apparat ? Quand un Etat n'a plus les moyens de payer ses fournisseurs, comme c'est le cas au Ministère de la Défense depuis décembre dernier, n'est-il pas sur un plan purement financier défaillant comme l'est peu ou prou la Grèce ? Si c'était vous ou moi, un huissier serait déjà entrain de s'en prendre "aux bijoux de famille"...
A côté de cela, nos medias et nos politiques parlent des présidentielles de 2017, certainement au nom que l'avenir sera toujours mieux que le présent.
Cocoricoooh !